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Il y a 17 000 ans, cet homme a été tué dans une embuscade : la première scène de crime de l’Histoire humaine ?

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Lorsque les archéologues ont découvert en 1973 un squelette partiel sous l’abri rocheux de Riparo Tagliente, dans le nord-est de l’Italie, ils étaient loin d’imaginer qu’ils venaient de mettre au jour l’une des premières scènes de crime documentées de l’humanité.

À l’époque, les ossements – principalement des membres inférieurs – sont enregistrés, stockés, étudiés brièvement… puis oubliés. Il faudra attendre 2024 et les nouvelles technologies d’imagerie 3D pour que le passé de cet individu surnommé Tagliente 1 refasse surface. Littéralement.

Des entailles sur le fémur : un détail qui change tout

C’est le bioarchéologue Vitale Sparacello, de l’université de Cagliari, qui attire l’attention sur des marques étranges visibles sur le fémur gauche de l’individu. Trois lignes parallèles, nettes, droites. Puis deux autres sur le tibia.

Ces entailles sont trop régulières pour être dues à l’érosion, aux carnivores, ou à un quelconque hasard. En analysant leur forme, leur profondeur, leur orientation, les chercheurs concluent : elles ont été causées par des armes à projectiles à pointe de silex, lancées avec force.

Une embuscade préhistorique

D’après les simulations menées à l’aide de répliques d’armes de l’époque (arc, javelot, propulseur), quatre des cinq blessures correspondent à l’impact de flèches en silex. L’homme a été touché à l’avant et à l’arrière des jambes, ce qui suggère qu’il a été attaqué de plusieurs côtés — ou alors frappé alors qu’il tentait de fuir.

Le scénario le plus plausible ? Une embuscade. Une attaque préméditée, violente, probablement menée par un groupe d’individus. Et le coup fatal aurait été celui qui a sectionné l’artère fémorale : une blessure qui provoque la mort en quelques minutes.

embuscade préhistoire crime L’emplacement et le site de Riparo Tagliente en Italie, et les restes squelettiques de Tagliente 1. Crédit image : Figure reproduite à partir de : Sparacello VS et al. (2025), Scientific Reports

Mais pourquoi tuer à l’âge de pierre ?

On pourrait penser qu’un tel acte de violence est exceptionnel pour cette époque. Mais les chercheurs rappellent que les conflits intergroupes existaient déjà chez les chasseurs-cueilleurs. Selon une étude de 2016, l’usage d’armes à longue portée comme les flèches est souvent lié à des tensions entre groupes humains, plutôt qu’à des disputes internes.

Et à cette période – l’Épigravettien tardif (17 000 à 14 500 ans) – le climat changeait. La dernière période glaciaire touchait à sa fin, les glaciers reculaient, et de nouveaux territoires devenaient exploitables. L’ouverture de ces espaces a très probablement engendré une concurrence pour les ressources : gibier, points d’eau, abris naturels. Autrement dit, la violence pourrait avoir été déclenchée par une pression écologique.

embuscade préhistoire crime Les trois traces d’impact de projectile sur le fémur gauche de Tagliente 1. L’échelle est de 10 mm. Crédit image : Figure reproduite à partir de : Sparacello VS et al. (2025), Scientific Reports

Un témoin précieux de notre passé

Ce qui rend l’histoire de Tagliente 1 si précieuse, c’est qu’elle est documentée à partir d’indices concrets, ce qui est rare dans les archives fossiles. Les traces de violences volontaires sur des squelettes humains du Paléolithique sont extrêmement rares. Ce cas constitue donc l’un des premiers exemples de blessures par projectiles clairement identifiées chez un Homo sapiens préhistorique.

Le fait que l’on n’ait retrouvé que ses jambes renforce le mystère. Était-ce un acte rituel ? Son corps a-t-il été abandonné ? Les perturbations survenues lors des fouilles initiales rendent toute interprétation délicate. Mais une chose est sûre : il n’est pas mort de causes naturelles.

Une enquête encore ouverte

Les chercheurs, qui publient leurs travaux dans Scientific Reports, n’ont pas fini d’examiner les os de Tagliente 1, conservés au musée d’histoire naturelle de Vérone. D’autres indices – comme des micro-fractures, des dépôts organiques, ou des traces d’ADN – pourraient encore émerger.

Cette enquête vieille de 17 000 ans ne fait peut-être que commencer.


Ce qu’on retiendra :

  • Tagliente 1 est mort entre 22 et 30 ans dans une attaque violente par projectiles.

  • Il vivait à l’époque où les hommes modernes repeuplaient l’Europe après le dernier maximum glaciaire.

  • Ce cas constitue l’une des premières preuves claires de violence interhumaine avec armes à distance.

  • Et il nous rappelle que la compétition pour les ressources – accentuée par le changement climatique – est une vieille histoire.

Brice Louvet

Rédigé par Brice Louvet

Brice est un journaliste passionné de sciences. Ses domaines favoris : l'espace et la paléontologie. Il collabore avec Sciencepost depuis près d'une décennie, partageant avec vous les nouvelles découvertes et les dossiers les plus intéressants.

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