La disparition d'une fillette de trois ans qui a été retrouvée saine et sauve mercredi après-midi, après quatre jours de recherches, devrait amener les autorités à revoir les critères de déclenchement des alertes Amber, croit Amélie Lemieux.

La mère de Norah et Romy, qui ont été enlevées puis assassinées par leur père, Martin Carpentier, en 2020, déplore que la disparition de la fillette de 3 ans n’ait pas été signalée plus rapidement à la population.

Un enfant de 3 ans qui manque à l'appel, pour moi, personnellement, je trouve que sa sécurité, sa santé est en compromission. Donc, j’aurais aimé savoir le dimanche au lieu du lundi qu’il manquait une petite fille à l'appel, confie Amélie Lemieux en entrevue à Radio-Canada.

Critères à assouplir

Selon elle, les critères menant au déclenchement d’une alerte Amber sont trop rigides.

[Les policiers] disaient qu'on ne répondait pas à tous les critères. Donc, on n’avait pas la description d'un véhicule qui se déplaçait, on n’avait pas de suspect, mais au final, on a quand même un enfant qui manquait à l'appel, insiste Mme Lemieux.

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Amélie Lemieux confie que les événements des derniers jours lui ont fait revivre de nombreuses émotions.

Photo : Radio-Canada

Celle qui est aujourd’hui maman d’une petite fille de 14 mois, Myla, n’a pu s’empêcher de voir des similitudes entre la disparition de la fillette de 3 ans et celle de Norah et Romy.

On se souviendra que, dans mon cas, c'était la même chose. On avait une voiture, mais personne à bord et on s'entendra que Martin a quand même marché dans le bois. Ça ne veut pas dire que la maman n'avait pas prévu autre chose, qu'elle n’avait pas prévu un autre véhicule. Je pense qu'il faut aller plus loin que ça. Il faut se questionner maintenant sur ce que l'humain est capable de prévoir et de faire, plaide Amélie Lemieux.

Il y avait beaucoup de références à mon cas. Je trouvais que l'histoire se répétait, cinq ans plus tard. Ça m'a beaucoup perturbée.

Elle reconnaît néanmoins que les policiers ont tiré des leçons de ce qu’on a appelé l’affaire Carpentier. Les recommandations du coroner Luc Malouin ont à son avis eu un impact décisif dans les recherches ayant mené à la découverte de la fillette en Ontario.

Mobilisation

Ils ont fait affaire avec les équipes de recherche, les bénévoles en recherche et sauvetage, assez rapidement. Il y a eu des drones, des hélicoptères. Tout le monde a été mobilisé. Ils ont été chercher vraiment l'aide proposée. C'est tout à leur honneur. Honnêtement, je pense qu'ils ont vraiment compris l'enjeu de la situation, puis comment c'est important de s'entraider quand on a les capacités de le faire, souligne Amélie Lemieux.

Dans son rapport d’enquête sur les décès de Norah, Romy et Martin Carpentier, le coroner Malouin avait recommandé à la direction de la Sûreté du Québec de faire en sorte que, dans les dossiers de disparitions, spécialement ceux impliquant un enfant de moins de 13 ans, une alerte média soit déclenchée rapidement après la disparition.

Avec des informations de Louis-Philippe Arsenault