La maladie de Parkinson est une affection neurologique dévastatrice, souvent associée à des facteurs tels que l’âge, la génétique ou des antécédents familiaux. Cependant, une étude récente pourrait bien ajouter un nouveau facteur de risque à cette liste : la proximité des terrains de golf. Selon une recherche menée par le Barrow Neurological Institute et la Mayo Clinic, publiée dans JAMA Network Open, vivre à proximité d’un terrain de golf pourrait tripler le risque de développer la maladie de Parkinson. Explications.
Une étude qui suscite des inquiétudes
Les résultats de cette étude cas-témoins, menée entre 1991 et 2015, sont frappants. Les chercheurs ont suivi 419 personnes atteintes de la maladie de Parkinson et 5 113 témoins appariés, tous résidents du sud du Minnesota et de l’ouest du Wisconsin, aux États-Unis. L’objectif : évaluer l’impact de la proximité des terrains de golf sur le risque de développer la MP. À l’aide de données géographiques précises, les chercheurs ont comparé les adresses des participants et les ont croisées avec la localisation des terrains de golf. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les résultats sont préoccupants.
Les personnes vivant à moins de 3 kilomètres d’un terrain de golf présentent un risque accru de développer la maladie de Parkinson. Plus précisément, celles vivant à moins de 1,6 kilomètre d’un terrain de golf ont un risque presque trois fois plus élevé de développer la maladie, tandis que ceux situés entre 1,6 et 4,8 kilomètres présentent un risque 121 % plus élevé. En revanche, ce risque diminue de 13 % à chaque kilomètre supplémentaire au-delà de 3 kilomètres.
Les pesticides : responsables potentiels ?
Mais pourquoi un terrain de golf, que l’on imagine souvent sans danger, pourrait-il augmenter le risque de Parkinson ? La clé réside dans l’utilisation massive de pesticides. Aux États-Unis, les terrains de golf sont souvent traités avec des produits chimiques à des concentrations bien plus élevées que celles autorisées en Europe. Ces pesticides peuvent pénétrer dans les sols et contaminer les eaux souterraines, créant ainsi une exposition prolongée pour les résidents voisins. Bien que ces produits aient pour objectif de maintenir la qualité des pelouses et des parcours, leur impact sur la santé publique semble de plus en plus préoccupant.
L’étude révèle également un autre facteur de risque : la vulnérabilité des zones où l’eau souterraine est facilement contaminée. Les régions à sol perméable, ou celles avec une géologie karstique (des sols souvent très poreux), sont particulièrement exposées. Si ces eaux sont utilisées pour l’irrigation des cultures ou l’alimentation en eau potable, les résidents peuvent se retrouver en contact avec ces substances chimiques, augmentant ainsi le risque de développer des pathologies comme la maladie de Parkinson.
Une analyse approfondie des zones sensibles
Pour réaliser cette étude, les chercheurs ont non seulement pris en compte la proximité des terrains de golf, mais aussi les caractéristiques géographiques et environnementales des zones. Ils ont utilisé des images satellites pour localiser les terrains de golf et ont recoupé ces données avec des informations sur les puits municipaux et privés, ainsi que sur la vulnérabilité des eaux souterraines. Les résultats montrent que, même sans tenir compte de la profondeur des puits, les résidents vivant dans des zones d’eau vulnérables sont plus exposés au risque de développer la maladie.

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Crédits : VichienPetchmai/istockUn appel à la vigilance environnementale
Les conclusions de cette étude mettent en lumière l’importance de prendre en compte les risques environnementaux dans la prévention des maladies neurodégénératives. La contamination des sols et des nappes phréatiques par des pesticides utilisés sur les terrains de golf pourrait représenter un danger pour la santé publique, surtout dans les régions les plus vulnérables. Bien que cette étude ne prouve pas de lien causal direct, elle souligne un facteur environnemental qui mérite davantage d’attention.
En conséquence, les autorités sanitaires et les gouvernements locaux pourraient envisager de revoir les pratiques agricoles et les méthodes de gestion des terrains de golf, en particulier en ce qui concerne l’utilisation de produits chimiques. Des mesures de protection, telles que des contrôles renforcés de la qualité de l’eau potable et des restrictions sur l’usage des pesticides, pourraient réduire les risques pour les résidents de ces zones.