Hydro-Québec a mis son projet de mégaparc éolien de 3000 mégawatts sur pause. Les activités de développement éolien liées à la construction du poste Metapelutin, situé dans la réserve faunique Ashuapmushuan au nord-ouest de La Doré, sont suspendues temporairement.

La société d'État explique avoir pris cette décision en raison de pressions de la part de la communauté de Mashteuiatsh. En avril, la Première Nation avait indiqué qu'elle n'autorisait pas la construction d'un nouveau poste de transformation essentiel au projet estimé à 9 milliards $.

En plus des Pekuakamiulnuatsh, Hydro-Québec travaille en collaboration avec Wemotaci et la MRC Domaine-du-Roy dans ce projet.

Le partenariat du développement éolien de ce secteur-là a respecté cette décision. Pour l'instant, toutes les activités terrain qui sont liées au poste de Metapelutin et liées au développement des activités de potentiel éolien qui seraient raccordées au poste de Metapelutin sont mises sur pause, confirme la conseillère aux relations avec le milieu pour Hydro-Québec, Valérie Aubut.

Elle précise que le projet éolien était en phase préliminaire et qu'aucuns travaux n'étaient en cours sur le terrain. Toutefois, certaines activités liées au poste, comme les inventaires environnementaux et géotechniques, ont été annulées.

Hydro-Québec a fourni cette carte de la zone projetée du projet de construction du poste de transformation d’électricité Metapelutin. (Photo d'archives)

Photo : Gracieuseté d'Hydro-Québec

Chamouchouan se poursuit

Pour sa part, la conseillère politique au conseil des élus de Mashteuiatsh, Sylvie Langevin, nuance les propos avancés par la communauté en avril.

On ne s’est pas opposé, on a demandé d’aller plus lentement et de mettre des choses sur pause, d’aller une chose à la fois. [...] On est habitué à faire des projets de quand même assez d’envergure, mais ça allait vite pas mal pour nous, dit-elle.

Mme Langevin indique cependant que le développement du projet éolien de 400 mégawatts rattaché au poste Chamouchouan se poursuit.

Au niveau d’Hydro-Québec, il y a beaucoup de gens dans la boîte qui travaillent à temps plein là-dessus. Ça allait surtout vite pour nos gens, chez nous, au niveau de l'acceptabilité sociale. En respect pour eux, on va y aller plus tranquillement avec un premier projet, explique-t-elle.

Sylvie Langevin ne cache pas que les propos tenus par sa communauté en avril étaient liés aux négociations avec Québec concernant le traité de Petapan, qui porte sur les droits politiques et territoriaux des communautés d’Essipit et de Nutashkuan, sur la Côte-Nord, et de Mashteuiatsh, au Lac-Saint-Jean.

On prend les moyens à notre disposition pour essayer de faire avancer les choses et que le gouvernement du Québec s’implique à fond là-dedans. C’était un des moyens qu’on a tentés pour faire avancer les choses, soutient-elle.

Avec les informations de Mireille Chayer et de Michel Gaudreau