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Hydro-Québec confirme l’abandon de son projet de raccordement électrique de l’archipel par câbles sous-marins annoncé en 2018. La société d’État va plutôt de l’avant avec la construction d'une nouvelle centrale thermique couplée à une série de mesures énergétiques.
Hydro-Québec décrit les combustibles qui alimenteront la future centrale comme étant « à faible intensité de carbone », sans toutefois pouvoir confirmer quelles sources d'énergie seront utilisées précisement.
Le vice-président à la conception intégrée et exploitation du système énergétique chez Hydro-Québec, Francois Brassard, explique que l'insfrastructure sera dotée de moteurs bicarburants qui pourront fonctionner avec différents types de combustibles, mais qui nécessiteront obligatoirement du diesel pour le démarrage.
Actuellement, ce qui est disponible sur le marché, c'est le diesel, le diesel renouvelable, le gaz naturel, le gaz naturel renouvelable et éventuellement, lorsqu'il y aura des chaînes d'approvisionnement, on pourra migrer vers d'autres types de carburants, par exemple l'hydrogène ou autre, indique M. Brassard.C'est une solution flexible qui permet d'évoluer.

La centrale thermique actuelle a été inaugurée en 1991. Plusieurs de ses moteurs ont connu des ratés dans les dernières années. Hydro-Québec a dépêché des génératrices en raison de panne prolongée sur l'un ou l'autre des six groupes moteurs de la centrale en 2024. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Steve Rompré
La construction de cette nouvelle centrale sera moins dispendieuse que le raccordement électrique par câbles sous-marins, le scénario initialement privilégié par Hydro-Québec. La société d'État n'a toutefois pas voulu s'avancer sur les coûts du projet à ce stade-ci.
La future centrale sera construite derrière l'actuelle d’ici 2035. Jusqu’à la mise en service de cette nouvelle infrastructure, le maintien de la centrale actuelle et les quelques 80 emplois qui y sont rattachés sont assurés.
Selon les consultations faites par Hydro-Québec dans les dernières années, l’option de raccordement par câbles sous-marins obtenait la plus forte adhésion parmi différents scénarios de transition énergétique, avec l’appui de 76 % de la population.
D'autres mesures annoncées
Hydro-Québec annonce aussi qu’elle offrira en primeur une aide financière pour l’acquisition de panneaux solaires aux Madelinots, dès l’hiver 2026, afin de réduire la demande à la centrale. Les incitatifs pourraient couvrir jusqu’à 50 % des frais d’installation des panneaux sur les résidences et les commerces, une aide supérieure à celle qui sera offerte au reste des Québécois.
De plus, la société d’État investira 70 M$ sur trois ans dans le nouveau programme Énergie en réseau autonome (ERA) pour diminuer la consommation d’électricité et les émissions de gaz à effet de serre.
Le programme ERA subventionnera l’acquisition de thermopompes pour la clientèle qui chauffe actuellement à l’électricité, à la hauteur de 200 $ par 1000 BTU. L’aide financière pour la clientèle qui utilise le mazout ou le propane sera bonifiée de manière importante afin d’inciter les ménages à conserver leur système, moins polluant pour le chauffage que l’électricité de la centrale existante.
Hydro-Québec souligne aussi que la construction du futur parc éolien de Grosse-Île de 16,8 mégawatts pourra faire économiser 11 millions de litres de combustible par année.

Le parc éolien de Grosse-Île s'ajoutera à celui de la Dune-du-Nord. Les deux parcs vont permettre de réduire d'environ 40 % le combustible consommé à la centrale par rapport à 2019. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Steve Rompré
Selon Hydro-Québec, toutes ces initiatives permettront de réduire d’environ 90 % les émissions de gaz à effet de serre de l’archipel par rapport aux émissions actuelles.
On propose un ensemble de solutions, un bouquet énergétique qui permet d'assurer une meilleure consommation des clients, de mettre en place de l'énergie renouvelable et d'assurer une fiabilité d'alimentation électrique.
Alors que le terme transition énergétique était auparavant utilisé par la société d'État lorsqu'elle préparait l’avenir des Îles-de-la-Madeleine, Hydro-Québec parle désormais de sécurité énergétique dans son communiqué.
Hydro-Québec souhaite organiser des séances d’information et de consultations publiques aux Îles-de-la-Madeleine à l'automne pour présenter ses différents projets et entendre les préoccupations des Madelinots.
Des réactions favorables
Le député des Îles-de-la-Madeleine, Joël Arseneau, accueille positivement le plan énergétique présenté par Hydro-Québec.
Le plan semble beaucoup plus réaliste parce qu’il repose sur des technologies éprouvées et sur des projets qui sont déjà en développement, croit-il. On parle de 90 % de la réduction des GES.
Il se réjouit de voir qu’Hydro-Québec propose finalement une vision d’ensemble qui s’attaque à la fois à l’efficacité énergétique, à la production d’énergie et à sa réduction, tout en maintenant les emplois de la centrale.
Je pense que là on commence à voir quelquechose qui peut être durable, parce qu’on a trop souvent changé d’orientation dans les 10 dernières années.
Le maire des Îles-de-la-Madeleine et président de la Communauté maritime des Îles, Antonin Valiquette, salue aussi la stratégie d’Hydro-Québec.
On vient cocher plusieurs cases dans les attentes des Îles-de-la-Madeleine par rapport à la transition énergétique, croit-il. On vient ajouter de nombreuses mesures qui vont être très intéressantes pour l'ensemble des îles de la Madeleine.
Les cibles de réduction de GES sont ambitieuses et c’est là qu’il va falloir continuer de travailler avec Hydro-Québec pour s’assurer de les atteindre en utilisant des biocarburants qui vont réellement être efficaces sur l’empreinte carbone.

Le maire des Îles-de-la-Madeleine, Antonin Valiquette, se dit satisfait du plan énergétique présenté par Hydro-Québec. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Isabelle Larose
De son côté, le professeur de HEC et titulaire de la Chaire de gestion du secteur de l’énergie Montréal, Pierre-Olivier Pineau, qualifie de très intéressante l’initiative d’Hydro-Québec, car elle permettra de tester la complémentarité de différents types d’énergies tout en misant sur l’efficacité énergétique.
Je vois un beau projet pour essayer différentes technologies, affirme M. Pineau. J’accueille avec beaucoup d’enthousiasme qu’Hydro-Québec ait mis de côté la solution traditionnelle et très chère de faire une ligne sous-marine. C’est mieux d’essayer de voir comment un microréseau dans une vraie situation d’isolement peut être géré. Ça peut être un excellent apprentissage pour tout le Québec et les autres villages hors réseau.
Même s’il admet que le projet ne permettra pas de cesser l’utilisation de combustibles et leur importation par bateau aux îles de la Madeleine, Pierre-Olivier Pineau y voit tout de même des avancées.
S’il y a du couplage avec des combustibles issus de la biomasse, ça réduit les émissions par rapport au mazout, mentionne-t-il. C’est sûr que ce n’est pas l’idéal de garder ça, mais il y a des enjeux de fiabilité et de coûts raisonnables.
M. Pineau souligne aussi que l’efficacité énergétique des Îles pourrait encore être améliorée dans le futur par la mise en place de batteries qui pourraient stocker l’énergie solaire et éolienne, ce qui réduirait davantage l’utilisation de la centrale.
Avec la collaboration de Jean-François Deschênes