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Depuis le début de la guerre tarifaire déclenchée par l’administration Trump, « Acheter canadien » et « boycotter les produits américains » sont devenus les mots d’ordre pour de nombreux Canadiens. La tendance se refléterait déjà sur les ventes enregistrées par de petites entreprises locales, selon la Fédération canadienne des entreprises indépendantes (FCEI). L’organisme affirme que le résultat d’un sondage qu’il a mené auprès de certains de ses membres durant le mois de mai montre que 40 % des répondants disent avoir remarqué une baisse des ventes de produits américains, et que le même nombre relate avoir constaté une hausse des ventes de produits canadiens, mais que les profits ne suivent pas nécessairement.
Que ce soit des produits d’épiceries, de consommation, pour la maison, ou toutes sortes de produits, on voit que les consommateurs sont soucieux aussi souvent que possible d’acheter un produit canadien, explique Jasmin Guénette, vice-président aux affaires nationales de la FCEI.
Il y a un engouement pour l’achat des produits faits au Canada […] on n’avait pas vu ça depuis quand même assez longtemps en ce qui concerne les petits commerçants.

Gary Robicheau dit profiter de la guerre commerciale avec les États-Unis pour mettre en avant le fait que son magasin comporte majoritairement des meubles fabriqués au Canada.
Photo : Radio-Canada / Orphée Moussongo
C’est une situation bénéfique selon Gary Robicheau, propriétaire du magasin Robi’s Legacy, un commerce de vente de meubles majoritairement canadiens dans le Grand Sudbury.
Je suis très heureux que nous vendions beaucoup de produits canadiens en ce moment […] nous faisons plus la promotion de nos produits canadiens qu’autre chose actuellement, explique-t-il.

Certains meubles exposés dans le magasin de Monique Roy comportent des matériaux qui proviennent des États-Unis.
Photo : Radio-Canada / Orphée Moussongo
Même son de cloche pour Monique Roy, propriétaire de la compagnie Roy’s Furniture, un autre commerce de meubles dans le Grand Sudbury.
Des gens sont venus nous demander si nous avions des meubles canadiens, et heureusement nous avons pu les aider, raconte-t-elle.
Cependant, elle observe que les produits américains présents dans son magasin n’attirent plus les foules.
Beaucoup de gens se retournent et disent [d’une manière ironique] : "D’accord, c’est fabriqué aux États-Unis". Je comprends cela. Mais une fois que je leur dis que les meubles proviennent d’une entreprise familiale qui existe depuis aussi longtemps que la nôtre, ils n’ont aucun problème à acheter les meubles de notre magasin, témoigne Mme Roy.

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Méthodologie du sondage :
2 190 responsables de petites entreprises à travers le pays ont participé à l’analyse qui a été effectuée au mois de mai.
Les répondants devaient observer l'impact de la guerre commerciale avec les États-Unis sur l'économie et la fréquentation de leurs entreprises.
Source : FCEI, sondage, Votre voix, mai 2025.
Plus de ventes de produits canadiens, mais moins de profits
Bien qu’il semble y avoir plus d’intérêt pour les produits fabriqués au Canada, Mme Roy et M. Robicheau affirment ne pas avoir remarqué de différence, tant au niveau de la fréquentation de leurs espaces, que dans les profits qu’ils ont générés.
Au contraire, les données du sondage mené par la FCEI révèlent que 42 % des répondants ont connu une baisse des profits générés par leurs entreprises depuis le début de la guerre tarifaire.

Gilles Bergeron applaudit la mobilisation des canadiens autour de l’achat local. (Photo d’archives)
Photo : Radio-Canada / Myriam Gauthier
L’économiste Gilles Bergeron explique ce phénomène par le vent d’incertitude qui sillonne dans l’air depuis le début de la guerre tarifaire.
Nous sommes dans une période d’incertitude […] où les consommateurs sont plus vigilants, achètent moins, achètent des produits à meilleur marché dont les marges de profit sont moins grandes., affirme-t-il.
Le mot tarif affecte les gens dans les montants [qu’ils dépensent] et ils pensent que les choses vont monter en flèche et changer.

Bary Robicheau entrepose des meubles fabriqués au Canada en y ajoutant parfois un mini drapeau canadien pour mettre l’accent sur l’aspect «Fabriqué au Canada».
Photo : Radio-Canada / Orphée Moussongo
De plus, M. Bergeron croit que les entreprises auront besoin d’un peu plus de temps pour que les prix des produits après tarifs leur permettent de percevoir des profits.
Il y a des tarifs parfois de 25 % sur les produits qui viennent des États-Unis, alors possiblement que les entreprises ne refilent pas l’ensemble de ces tarifs-là directement aux consommateurs. Du moins, il y a une période de transition dans laquelle les augmentations des prix ne se font pas sentir aussi rapidement, renchérit-il.
Vers des entreprises purement canadienne ?
Étant donné que la demande pour des produits fabriqués au Canada ne cesse de grimper, Monique Roy et Gary Robicheau entendent bien continuer à se ravitailler en meubles conçus au Canada.
C’est d’ailleurs l’approche la plus logique pour faire des profits d’après M. Guénette et M. Bergeron.

Jasmin Guénette espère que la guerre tarifaire prenne fin bientôt, pour limiter les dégâts occasionnés au sein des petites entreprises, qui ont des ressources financières limitées.
Photo : Radio-Canada / Orphée Moussongo
C’est clair que si les tarifs américains se maintiennent naturellement, les entreprises vont devoir, si elles veulent survivre, vendre davantage au Canada. Et ça naturellement, si on veut conserver les emplois au Canada, il va falloir continuer à acheter finalement des produits qui viennent de notre pays, indique l’économiste.
Si les gens continuent à acheter davantage de produits canadiens ou locaux, évidemment les commerçants vont vouloir s’assurer d’avoir ces produits-là en stock pour les offrir à la clientèle.
Pour ce qui est des entreprises locales qui détiennent des produits américains, Gilles Bergeron croit qu’elles devront faire preuve de créativité afin d’écouler leurs stocks.
Je pense qu’à ce moment-là, on pourrait procéder à des baisses de prix pour être capable d’écouler ces stocks-là […] on aura ici à cacher la provenance, par exemple, on les emballe dans le magasin sans indiquer que ces produits-là viennent des États-Unis. Donc il y a toute une stratégie, tout un ensemble de stratégies que les entreprises essayent de mettre en place aussi pour déguiser la provenance américaine, souligne-t-il.
Cependant, si la guerre tarifaire ne prend pas fin bientôt, de nombreuses petites entreprises ont mentionné être incertaines de l’avenir de leurs commerces, dans le sondage mené par la FCEI, étant donné que certaines devront dénicher de nouveaux fournisseurs pour leurs produits, ce qui peut s’avérer coûteux.
Ce ne sont pas des multinationales, donc la plupart des petites entreprises sont des entreprises avec des ressources financières limitées. C’est très coûteux, long et ardu de trouver des fournisseurs autres que ceux avec qui on faisait affaire depuis plusieurs années, lance Jasmin Guénette.
Il ajoute toutefois que l’élan de patriotisme qui incite les Canadiens à consommer les produits locaux est le souffle d’optimisme qui rassure les entrepreneurs dans cette période d’incertitude.