Résidents de Lévis, touristes et entreprises composent avec la grève à la Société des traversiers du Québec (STQ). Les conséquences sont multiples alors que les façons de voyager d’une rive à l’autre sont peu nombreuses pour une deuxième année de suite lors du Festival d'été.

Si à Québec, les déplacements sont particulièrement laborieux pour se rendre sur les sites du Festival d'été ou au travail en raison de la grève au Réseau de transport de la Capitale (RTC), sur la Rive-Sud, l’absence de la traverse entre Québec et Lévis se fait aussi ressentir.

Je me sens vraiment prise en otage, lance Nadia Roy, propriétaire de l’Auberge de la Visitation, située à quelques pas du quai Paquet.

La majorité de nos clients viennent chez nous parce qu'ils peuvent laisser leur voiture tranquille et prendre une petite croisière pour aller à Québec. Donc le fait qu'ils n’ont pas accès aux traversiers, c'est terrible, dit-elle.

Nadia Roy est propriétaire de l’Auberge de la Visitation, située tout près du quai Paquet.

Photo : Radio-Canada / Jérémie Camirand

En pleine saison touristique, la propriétaire a déjà perdu de l’argent. Normalement, c'est la plus grosse semaine de l'année. […] Moi, pendant l'été, je peux pas me permettre d'avoir des journées vides, ajoute Mme Roy qui croit aussi que deux grèves consécutives, en plein été, ne font pas bonne figure auprès des clients.

Mais là, deux années de suite? Les mêmes dates? T'sais, ça va se parler. Les gens qui veulent vraiment aller au FEQ, ils ne vont jamais réserver à Lévis l'année prochaine, croit l’aubergiste.

Baisse des ventes

L’hébergement touristique est aux premières loges des conséquences des deux débrayages en cours, mais les commerçants en centre-ville voient aussi leur chiffre d’affaires fondre comme neige au soleil depuis quelques jours.

C’est le cas de Youssef Fakhari, propriétaire du café La Capella. Si on prend la fin de semaine passée versus celle-là, on a perdu à peu près 70 % de nos ventes, dit-il d’emblée.

Environ 70 % de la clientèle de son café utilise le traversier. M. Fakhari est situé juste derrière l’office de tourisme de Lévis.

Nos ventes ont chuté de manière radicale!

« On pourrait perdre encore 10 jours, et malheureusement, ça coïncide avec la haute saison touristique », se désole Youssef Fakhari, propriétaire du café La Capella.

Photo : Radio-Canada / Jérémie Camirand

Le constat est le même pour la propriétaire du salon de coiffure Ocalm, qui a aussi pignon sur la rue Saint-Laurent, à Lévis. Son seul employé ne peut pas venir travailler puisqu'il habite à Beauport. Moi, de mon côté, c'est une perte financière, admet Josyane Sanfaçon-Couturier.

De son côté, en fait, aussi parce qu'il perd tout son horaire pour les deux semaines de grève.

La coiffeuse est aussi fatiguée de la récurrence du débrayage. L'année dernière, je me suis dit : "ça peut arriver", mais là deuxième année ça fait mal parce que je suis festivalière en plus, mentionne la jeune femme, qui n’a pas acheté de laisser-passez pour la première fois en dix ans pour s’éviter le casse-tête du transport.

Mais comme propriétaire d’un commerce, elle doit jongler avec l’absence d’un employé pendant plusieurs jours.

J'ai dû appeler une vingtaine de personnes dans mon horaire pour jouer au Tetris. C'est quand même assez épuisant.

Retour à la table des négociations?

Dans le contexte, la Société de transport de Lévis a bonifié son offre de services pour les Lévisiens qui doivent se rendre à Québec. Les trajets vers la Rive-Nord se terminent à Sainte-Foy.

Les services sont bonifiés à la STLévis jusqu'au 13 juillet.

Photo : Radio-Canada / Marie-Ève Trudel

La Société des traversiers du Québec et le Syndicat national des traversiers du Québec-CSN ont prévu poursuivre les négociations mardi. Sans entente, les services sont interrompus jusqu'au 13 juillet en raison de la grève des employés non brevetés affiliés à la CSN.

Le Syndicat national des traversiers du Québec–CSN représente environ 200 travailleurs non brevetés affectés aux traverses Québec–Lévis et Matane–Baie-Comeau–Godbout ainsi qu’à l’atelier de réparation navale de Québec.

Avec la collaboration de Jérémie Camirand