« L’ensemble des réserves de la province sont présentement en grève pour trois jours », a lâché jeudi Norman Paradis, président de la région de Québec – Chaudière-Appalaches au Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec. Jusqu’à samedi, 650 des 2500 membres du SFPQ travaillant dans l'une des 13 réserves fauniques de la Société des établissements de plein air du Québec (Sépaq) seront en débrayage.

Dans la région de Québec sont touchées la Réserve faunique de Portneuf et la Réserve faunique des Laurentides. Le Service des ventes et réservations est également affecté.

Pour M. Paradis, il s'agit d'« un coup de semonce » envoyé à l'employeur alors que les négociations achoppent.

Norman Paradis, président de la région de Québec – Chaudière-Appalaches au SFPQ.

Photo : Radio-Canada

Ce qui accroche à la table de négociations? Évidemment, c’est le salaire, souffle M. Paradis, rencontré aux piquets de grève à l’entrée de la Réserve faunique de Portneuf, à Rivière-à-Pierre.

La convention collective des travailleuses et travailleurs est échue depuis le 31 décembre 2023.

Leur salaire actuel se situe entre 16 et 17 dollars l’heure, indique le président, et la dernière offre de l’employeur était de 9 % [d'augmentation] sur cinq ans.

Les travailleurs se sont sentis offusqués de l’offre patronale.

Pour envoyer un signal à l’employeur, on choisit stratégiquement de sortir les réserves en grève compte tenu de l’ouverture de la pêche.

Des 13 réserves fauniques de la Sépaq, huit devaient voir leur saison de pêche débuter jeudi.

Plusieurs centaines de réservations annulées

Mardi, on a contacté les gens qui avaient des séjours de réservés, que ce soit en hébergement ou encore de la pêche à la journée pour [les] annuler, d’ajouter Simon Boivin, porte-parole de la Sépaq. Reporter son séjour, se faire créditer ou se faire rembourser sont les options proposées.

Simon Boivin, porte-parole de la Sépaq. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada

Globalement, il estime à plusieurs centaines de séjours qui ont dû être annulés. Et, dans certains cas, ces séjours étaient réservés depuis longtemps, depuis souvent plus qu’un an.

Pour les gens qui avaient ces réservations-là, on est navrés et on comprend la déception, dit-il. [À] l’ouverture de la saison, la pêche est très bonne, généralement. Le poisson mord bien.

Il rappelle que la grève actuelle ne touche ni les parcs nationaux, ni les établissements touristiques.

Si ça ne se règle pas à la table de négos, il y aura d’autres mesures qui seront annoncées dans les prochains jours.

Parmi celles-ci, M. Paradis n’écarte pas de viser l’Aquarium du Québec et les parcs.

On a un mandat de grève générale illimitée pour l’ensemble des accréditations qu’on possède, prévient-il, un mandat qui peut se transformer en heures, en minutes, en demi-journées, en journées… ou bie déclenche et on attend que ça se règle à la table de négos.

Des employées et des employés de la Sépaq manifestaient jeudi devant le siège social de la Société, à Québec.

Photo : Radio-Canada / Camille Carpentier

Le cabinet du ministre du Travail Jean Boulet confirme par ailleurs qu'un médiateur-conciliateur a été nommé lundi à la demande de la Sépaq, et qu'il est en contact avec les deux parties. On s’attend à ce qu’on puisse reprendre les discussions [...] à partir de la semaine prochaine, dit Simon Boivin.

On est d’accord pour dire que les employés méritent de meilleures conditions salariales. Encore faut-il trouver un terrain d’entente qui satisfait les employés et qui respecte la capacité de payer de la Sépaq.

Avec les informations de Rosalie Sinclair et de Camille Carpentier