La direction du Festival d’été de Québec (FEQ) n'a pas l'intention de mettre en place un système de navettes, malgré l’interruption de service du Réseau de transport de la Capitale (RTC). Cette option avait pourtant été envisagée lors de la grève d’il y a deux ans. Mais cette année, les coûts associés à cette solution sont jugés exorbitants.

Craignant que ses festivités soient plombées par un conflit de travail, l’organisation du FEQ s’était assurée en 2023 de la disponibilité du transporteur scolaire Autobus Auger. Un accord entre le RTC et le syndicat des chauffeurs avait finalement pu être trouvé quelques heures avant le début du festival.

On est disponible, confirmait le directeur général d’Autobus Auger, Robert Forest, dimanche matin.

On a des véhicules […] et certains conducteurs, mais il faut regarder selon les besoins et les disponibilités, ajoute-t-il.

L'entreprise Autobus Auger rend disponibles ses véhicules pendant le Festival d'été de Québec.

Photo : Radio-Canada / Édouard Dubois

Depuis vendredi, tous les autobus du RTC sont à l’arrêt, et ce, en plein cœur du festival ayant débuté une journée plus tôt.

Les pourparlers entre le Syndicat des employés d’entretien et le RTC sont au point mort depuis la dernière rencontre survenue jeudi dernier. La prochaine fixée par le médiateur-conciliateur est prévue mardi, mais la stagnation des négociations laisse planer la menace d’une grève générale illimitée.

Plusieurs initiatives

Devant l’absence de solutions proposées par les instances officielles, l’organisme Loisirs et Sports Neufchâtel s’est lui-même chargé d’organiser un service de transport afin d’accommoder ses moniteurs de camp de jour désireux d’assister au festival. On voyait des demandes de congés, des personnes qui voulaient partir un petit peu plus tôt, explique le directeur général de Loisirs et Sports Neufchâtel, Alex Bussières.

Mais devant la demande grandissante du grand public pour de telles navettes, Loisirs et Sports Neufchâtel n’a eu d’autre choix que d’en élargir l’accès. Ça a pris de l’ampleur, on ne s’attendait vraiment pas à ça, avoue franchement Alex Bussières.

Deux départs à 17h30 et 19h30 ainsi que deux retours à 22 h et minuit sont donc offerts à tous pour la somme de 20 $. L’embarquement a lieu au centre communautaire Charles-Auguste Savard.

Plus de 600 personnes, dont 257 lors des deux premiers soirs, ont jusqu’à maintenant réservé leur place à bord d’une des navettes.

Une cinquantaine de personnes sont montées à bord d'une navette à 17h30 dimanche à Neufchâtel en direction du centre-ville pour assister au Festival d'été.

Photo : Radio-Canada / Édouard Dubois

L'opposition s’impatiente

Pendant ce temps, le chef de l’opposition officielle à l’hôtel de ville, Claude Villeneuve, perd patience devant la paralysie du transport en commun et la stagnation des négociations.

Il y a pas mal de monde qui ont l’air de prendre ça pas mal relax, peste-t-il. Je ne comprends pas. Je m'attendrais à ce qu’on négocie presque de nuit pour être capable de régler ça.

Selon le chef de Québec d’abord, l’absence complète d’une offre de service du RTC est un choix de l’administration Marchand qui aurait pu être évité. Il rappelle que les chauffeurs, bien qu’ils ne puissent pas réaliser l’entretien, ont les qualifications nécessaires pour effectuer l’inspection nécessaire à l’utilisation des autobus.

Je trouve que la Ville aussi utilise le Festival d'été pour faire pression sur le syndicat pour régler le dossier. Ce n'est pas juste le syndicat qui prend la population en otage.

Claude Villeneuve ajoute trouver incompréhensible que plusieurs dizaines de places de stationnement près du centre-ville, sacrifiées pour les besoins du RTC, demeurent inaccessibles malgré l’interruption de service.

Beaucoup de festivaliers se déplacent en taxi, avec leur propre véhicule, à pied ou à vélo pour joindre les sites du FEQ.

Photo : Radio-Canada / Erik Chouinard

La conseillère municipale Jackie Smith croit que la meilleure mesure d'atténuation serait de régler le litige […] le plus rapidement possible.

Ce n'est pas la première fois que l’administration Marchand agit de la sorte et contraint les travailleurs et travailleuses à utiliser des mesures fortes qu’ils préféreraient eux-mêmes éviter, a ajouté la cheffe de Transition Québec.

Samedi, le candidat à la mairie, Sam Hamad avait aussi blâmé la Ville pour son manque de préparation.

Le Festival d’été de Québec est l’un des événements les plus importants de notre ville. […] C’est pourquoi il est très étonnant que la Ville de Québec n’ait pas jugé bon de se doter d’un vrai plan B, alors qu’elle savait qu’une interruption de service au RTC était possible pendant le festival a-t-il écrit dans un communiqué de presse.

Avec les informations d’Édouard Dubois