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La grève des employés d'entretien de la Société de transport de Montréal (STM), prévue la semaine prochaine, perturbera les déplacements de milliers d'usagers et pénalisera encore davantage les personnes vulnérables et les plus démunis, affirme l'organisme Trajectoire Québec.
Deux cent quatre-vingt-huit millions de déplacements : c'est ce qu'a réalisé la Société de transport de Montréal (STM) en 2023, selon son rapport d'activités. Cette même année, à la station Berri-UQAM (la plus achalandée), la STM a recensé plus de 8,6 millions d'entrées.
Question : que feront, la semaine prochaine, tous ces citoyens en quête de mobilité?
Car à compter de lundi et jusqu'à mercredi inclusivement (du 9 au 11 juin), il n'y aura aucun service d'autobus en dehors des trois plages horaires suivantes :
- de 6 h 15 à 9 h 15
- de 15 h à 18 h
- de 23 h 15 à 1 h 15
Le métro? À quelques minutes près, il ne sera en service que durant ces périodes aussi.
Ce sont les services essentiels approuvés par le Tribunal administratif du travail (TAT) à la suite d'une entente entre la STM et ses 2400 employés d'entretien, pour qui ces moyens de pression sont l'objectif ultime pour faire bouger les choses à la table de négociations, comme l'a expliqué mardi à Tout un matin, sur ICI Première, Bruno Jeannotte, président de la Fédération des employés des services publics affiliés (FEESP-CSN).
Un peu plus de service sera offert aux Montréalais le jeudi 12 juin : en plus du service régulier aux heures de pointe, les autobus et métro fonctionneront à 50 % le reste du temps ce jour-là (de 10 h 38 à 14 h 45 et de 18 h 48 à 23 h).
Les 16 et 17 juin, ce même horaire sera répété, à une heure près (service à 50 % à compter de 9 h 38 le matin plutôt que 10 h 38).
Service régulier pour le Grand Prix
Le seul vrai répit pour les usagers de la STM sera pendant la tenue du Grand Prix du Canada 2025, les 13, 14 et 15 juin, où le service régulier sera offert de 5 h 30 à 1 h.
Dans leur entente soumise au TAT, les deux parties ont pris acte du fait que cet événement augmente considérablement l'achalandage dans les transports en commun.
M. Jeannotte a expliqué mardi à Tout un matin qu'il fallait mettre en place des critères de sécurité pour s'assurer que la population ne soit pas en danger.
C'est un long débat de savoir ce qui cause des enjeux au niveau de la population, a-t-il reconnu à l'évocation que cette disparité dans l'offre de services essentiels pouvait susciter des questions.
Au niveau du Grand Prix, on se doutait bien qu'avec l'achalandage à l'île Sainte-Hélène [...] ça nous semblait évident qu'on était obligés de maintenir une partie des services.
Mais Philippe Jacques, co-directeur et porte-parole de Trajectoire Québec (autrefois Transports 2000), désapprouve qu'on en fasse davantage pour les visiteurs qui se rendront à un show de chars qui brûlent de l'essence, que pour les autres utilisateurs réguliers comme les travailleurs, les étudiants et les personnes âgées.
La STM et le syndicat continuent de négocier
Les négociations se poursuivent activement avec le syndicat, qui rapporte plusieurs points en litige, dont la création d'horaires atypiques (de soir, de nuit et de fin de semaine), la possibilité de déplacer des employés d'une installation à l'autre, ainsi que le recours à la sous-traitance et à la privatisation.
La STM tiendra mercredi matin une conférence de presse pour faire le point sur la situation.
Pour M. Jacques, ces services essentiels sont un minimum pour des usagers qui sont pris en otage.
On déplore que, faute de transport, des gens devront annuler des rendez-vous médicaux ou se priver d'aller chercher des paniers d'aide alimentaire, craint Philippe Jacques. Ce n'est pas tout le monde qui peut se rabattre sur les autres options – voiture personnelle, taxi, vélo, marche.
Mais ces services essentiels, ce minimum, sont quand même préférables à ce qu'ont vécu les usagers du Réseau de transport de la capitale (RTC), les 22 et 23 mai derniers, lors de la grève des employés d'entretien, rappelle Philippe Jacques.
À Québec, durant la grève, seul le transport adapté était offert. Et ce sont les plus démunis qui en ont le plus souffert.
L'interruption de service au RTC en raison de la grève avait vraisemblablement réduit l'achalandage de l'organisme d'aide alimentaire La Bouchée généreuse.

Le personnel du service d'aide alimentaire La Bouchée généreuse à Québec a constaté une baisse de l'achalandage marquée lors de la grève observée par les employés d'entretien du RTC, en mai dernier. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Colin Côté-Paulette
D'autres familles de la capitale ont dû payer un chauffeur Uber pour conduire les enfants à l'école, plutôt que de prendre le bus comme d'habitude.
Pour Philippe Jacques, cela illustre que, dans notre société, les transports collectifs ne sont pas considérés comme un service essentiel.
D'autres grèves en vue?

Les négociations entre la STM et la FEESP-CSN se poursuivent. Le syndicat rapporte plusieurs points en litige, dont la création d'horaires atypiques – de soir, de nuit et de fin de semaine. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Jérôme Labbé
Pas moins de quatre syndicats sont en négociation avec la STM actuellement, a rappelé Bruno Jeannotte de la FEESP-CSN, mardi, et tous s'alarment des reculs que tente d'imposer l'employeur, selon eux, en ce qui a trait au recours à la sous-traitance, notamment.
Le week-end dernier, les chauffeurs d'autobus et les opérateurs de métro de la STM ont voté en faveur de moyens de pression pouvant aller jusqu'à la grève générale illimitée.
Pour Trajectoire Québec, un organisme voué à la mobilité citoyenne, cela n'augure rien de bon pour les usagers. M. Jacques rappelle que plus les transports collectifs fonctionnent de manière efficace, plus il y a de la fluidité sur les routes.
Par ailleurs, M. Jacques rappelle l'existence d'un autre conflit de travail, celui opposant VIA Rail au syndicat pancanadien Unifor. Les négociations sont rompues entre les parties, et les 2400 travailleurs pourraient exercer dès le 22 juin le mandat de grève qu'ils détiennent.
Ce qui signifie, déplore Philippe Jacques, que le transport ferroviaire de passagers pourrait être compromis à la fin de l'année scolaire, qui marque le début des vacances d'été pour quantité de voyageurs.
Réactions sur la scène politique
Le ministre du Travail du Québec, Jean Boulet, s'est dit satisfait mardi des services essentiels sur lesquels les parties se sont entendues, et qu'a entérinés le TAT.
Le ministre approuve aussi la trêve pour le Grand Prix de Montréal, parce qu'il y a des risques de congestion et d'accidents.
Il faut continuer de mettre l'accent sur la négociation, sur un règlement le plus rapidement possible, parce que le transport en commun, on sait à quel point c'est important dans toutes les villes où il y a des réseaux. Et Montréal, particulièrement.
J'invite les deux parties à trouver une solution, et vite, pour ne pas pénaliser les utilisateurs du métro et de la STM en général, a déclaré, mardi, la mairesse de Montréal, Valérie Plante, qui se dit soulagée que l'entièreté des services seront assurés durant la fin de semaine du Grand Prix, et pour le début des Francos de Montréal.
L'ensemble des partenaires autour du Grand Prix ont fait énormément de travail durant la dernière année pour s'assurer que ça se passe bien, a poursuivi la mairesse, en rappelant qu'il y avait eu des irritants l'année dernière auxquels tous se sont attaqués pour garantir une belle formule un.
Un recul des investissements
Le président du conseil d'administration de la STM et conseiller de la Ville dans l'arrondissement de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve, Eric Alan Caldwell, a soulevé le problème du financement à long terme du transport collectif : On travaille pour avoir le meilleur règlement pour nos travailleurs, mais aussi pour la santé financière du transport collectif afin de maintenir l'offre et la faire progresser.
Fin mars, au lendemain du dépôt du budget du gouvernement de François Legault, la mairesse de Montréal avait fait part de sa déception en y voyant une baisse du financement pour le transport collectif à long terme.
Sur dix ans, avait alors déclaré Valérie Plante, le budget pour le maintien des actifs du transport collectif en dollars constants représente 50 % des enveloppes qui étaient disponibles en 2013. Donc, on recule!
Avec les informations de Valérie-Micaela Bain, Carla Oliveira et Benoît Chapdelaine
Avec les informations de La Presse canadienne