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Ancien compagnon de Cousteau, docteur en océanographie, plongeur aux côtés des espèces les plus mythiques des océans, François Sarano défend depuis des années une idée simple, mais cruciale : renouer les liens entre les êtres vivants.
Ce matin-là, dans sa maison de ValenceValence, celle de son enfance, François Sarano regarde les tourterelles et les geais du jardin. Le vivant, il ne se contente pas de l'observer. « Ce qui compte vraiment, ce n'est pas seulement chaque être vivant, c'est le lien que nous tissons avec lui. ».
François Sarano parle avec passion lorsqu'il se remémore les moments qui l'ont façonné, lui qui est tombé amoureux de la mer bien avant de l'étudier. Né à Valence en 1954, loin des rivages, mais proche des tritonstritons, des grenouilles et des chênes sauvages, c'est lors de ses vacances entre Saint-Raphaël et Sainte-Maxime que l'appel du grand bleu s'impose.
À dix ans, armé d'un masque et d'un tuba, il passe ses journées dans l'eau. « Mais vraiment toute la journée. Et parfois très, très loin, le long de la côte », se remémore-t-il. Avec son ami Denis, ils jouent à Cousteau. François est Falco. Denis est Cousteau. Des jeux d'enfants, qui deviendront un jour réalité pour lui.
Une vie d'exploration, d'aventures et de rencontres
Quelques années plus tard, après une thèse sur le merlu qui lui confirme une véritable affinité pour le terrain, il décroche son doctorat d'océanographie.
En 1985, il rencontre le commandant Cousteau et embarque à bord de la Calypso en tant que plongeur professionnel, chef de mission et conseiller scientifique. Pendant treize années, il observe les récifs, les éponges, découvre des sources hydrothermales en Nouvelle-Zélande... Lui qui est passionné par l'exploration peut enfin s'y consacrer pleinement, au point de ne plus avoir de temps pour le travail d'analyse. « Nos publications étaient descriptives. On devait combiner le cinéma, l'exploration... Alors on n'avait pas le temps de mener un protocoleprotocole rigoureux. »
Observer, comprendre, protéger : une décennie avec le grand requin blanc
À partir des années 2000, François Sarano se consacre de manière plus approfondie à des espèces emblématiques, à commencer par le grand requin blanc. « C'est une espèce qui était à la fois symboliquement intéressante et bien documentée : on connaissait sa taille, son comportement, ses particularités... Mais la connaissance, la vraie, c'est celle qu'on acquiert en vivant avec eux ».
Alors pendant dix ans, il les observe, conseille ceux qui plongent à ses côtés, nage parfois à quelques mètres d'eux, une expérience encore rare à l'époque. Lors du tournage du film Océans de Jacques Perrin, dont il est à la fois le conseiller scientifique et le coauteur du scénario, c'est lui que l'on voit nager à côté d'un grand blanc.
Mais le plongeur aguerri ne va pas à la rencontre des requins par simple goût du défi. Loin de vouloir accumuler des exploits, il dénonce d'ailleurs la manière dont le vivant est devenu un produit de consommation. « Aujourd'hui, ceux qui vont en milieu sauvage le font pour dire "je l'ai fait" : j'ai vu un lionlion, j'ai nagé avec un requin blanc, un requin tigre... Comme si la nature était un trophée », s'agace-t-il.
En parallèle de ces plongées, il cofonde l'association Longitude 181 avec son épouse Véronique, également océanographe, et le photographe Vincent Ohl. Leur ambition : faire connaître la richesse de l'océan, alerter sur les menaces qui le guettent, et surtout agir. En 2014, il lance le projet Grand Requin Blanc - Méditerranée afin de l'étudier et proposer des mesures de protection avant qu'il ne disparaisse.
La révélation des cachalots
Cette même année, un autre animal entre dans leur vie. Lors de vacances à l'île Maurice, ils croisent la route d'un groupe de cachalots. « J'avais déjà plongé avec des cachalotscachalots, mais à l'époque je n'avais pas vraiment compris l'intérêt de rester avec eux ». Mais cette fois-ci, la rencontre est bouleversante : « J'ai découvert une population de cachalots tout à fait exceptionnelle ».
???? Des cachalots massacrés… et toujours en danger !
????️ François Sarano, océanographe et président de Longitude 181, nous alerte sur leur situation.
???? Découvrez la vidéo ! ???????? pic.twitter.com/KtinT1txPn
Dans le cadre de Longitude 181, il entreprend alors une étude de longue haleine, menée directement sur le terrain, en harmonie avec les cétacés. Cette immersion lui permet de découvrir les subtilités d'une société matriarcale complexe et fascinante. Et s'il insiste sur l'importance d'étudier les espèces sous le prisme de l'expérience, c'est parce qu'il se méfie des statistiques, « qui trahissent la vie ».
“« Décrire une baleine en disant qu’elle fait 20 tonnes, c’est aussi absurde que de décrire un tableau de Rembrandt par ses dimensions. »”
Et c'est ce qui le révolte dans notre monde actuel : la rupture progressive entre l'humain et le reste du vivant. « On est de plus en plus citadins, de plus en plus dans nos ordinateursordinateurs, de plus en plus des consommateurs. On se détache complètement du monde vivant. »
Un espoir à l'horizon : réconcilier l’humain et le vivant
Alors, peut-on encore réconcilier l'humain avec la nature ? Il hésite. « Je ne sais pas, moi j'essaie de dire aux gens : regardez les oiseaux, les feuilles, les fleurs autour de vous. L'important, c'est d'essayer, mais nous luttons contre quelque chose d'un peu inexorable. » Pour celui qui côtoie les océans depuis plus de 60 ans maintenant, il est clair que le monde ne changera pas avec quelques documentaires, livres ou conférences. « Le tsunamitsunami d'Elon MuskElon Musk et consorts balayera toujours nos petites avancées. On voit bien les disproportions. On en est même à se demander si le monde scientifique va résister à la désinformation massive. »
Alors pourquoi continuer ? « C'est une question d'être en accord avec ce à quoi on croit et au monde que l'on veut offrir à ses enfants. » Il avance, tel un marin guidé par son étoile polaireétoile polaire, non pas dans l'espoir de l'atteindre, mais pour garder le cap. « Réconcilier les hommes avec la vie sauvage, c'est mon étoile polaire. Je sais que je ne l'atteindrai pas. Mais c'est la direction que je me donne. Et changer de cap, ce serait nier tout ce à quoi je crois. »
Aujourd'hui il accompagne des étudiants, poursuit ses conférences, et continue d'écrire, comme avec le tout nouveau Justice pour l’étoile de mer, publié en ce mois de mai 2025. Il conclut simplement : « Le grand requin blanc n'a pas le choix. Il ne se demande pas s'il va manger cette otarie ou non. Nous, en revanche, nous savons. Écrabouiller ou respecter, on a le choix. Cette liberté de choisir de respecter les autres, c'est ce qui construit notre humanité. »
Et lui, il a fait son choix.