La Gauche Caviar et Ses Amis Billionaires : Quand le PS Couve les Vautours du Capitalisme de Surveillance.

Publié le 14.9.2025 à 00h36 – Par François Lambert – Temps de lecture 5 mn

Marianne rapporte : Il fallait oser. Le Parti socialiste, jadis fer de lance de la défense des opprimés, offre désormais une tribune à celles et ceux qui pactisent avec les pires ennemis des libertés publiques. Julie Martinez, porte-parole bénévole du PS sur les questions d’intelligence artificielle, incarne à merveille cette schizophrénie idéologique : le jour, elle alerte sur les « dangers insidieux » de l’IA pour la démocratie ; la nuit, elle travaille pour Palantir, l’entreprise américaine qui fournit à Donald Trump les outils pour construire un État policier fondé sur la surveillance de masse. Le tout avec la bénédiction des caciques du parti, qui y voient presque une raison d’être « rassurés ».

Le Grand Écart Idéologique : Socialisme et Libertarianisme Main dans la Main

Palantir, c’est cette entreprise cofondée par Peter Thiel, libertarien notoire, soutien de Trump, et mentor de JD Vance, son vice-président. Thiel, qui considère la démocratie comme une anomalie historique et rêve d’un retour à un pouvoir « monarchique ou féodal », est l’architecte d’un projet qui vise explicitement à démanteler les garde-fous démocratiques . Sa société, financée à ses débuts par la CIA via In-Q-Tel, a travaillé avec la NSA, le FBI, et divers corps militaires américains. Aujourd’hui, elle orchestre la création d’une base de données super-puissante agrégant les informations fiscales, médicales et bancaires de millions d’Américains.

Mais visiblement, cela n’effraie pas la direction du Parti socialiste. Floran Vadillo, directeur général du PS, botte en touche : « Travailler pour Palantir n’est pas un non-sujet ». Pire, il se dit « presque rassuré » que des « profils comme Julie Martinez » soient recrutés par ce genre de société. Comme si le fait de placer une socialiste dans l’antre du loup était une preuve de vertu plutôt qu’une capitulation honteuse.

Le Double Jeu : Dénoncer l’IA Tout en Servant Ses Maîtres

Julie Martinez, avocate de formation, est pourtant censée incarner la vigilance. En février 2024, elle alertait solennellement lors du Forum européen de bioéthique : « Les systèmes d’IA peuvent perpétuer des préjugés, automatiser la discrimination et rendre les décisions opaques. Ils peuvent être utilisés pour manipuler l’opinion publique, espionner la vie privée et même menacer la sécurité nationale ». Des mots nobles, qui sonnent creux quand on sait qu’elle occupe chez Palantir le poste de « responsable de la protection des données personnelles ». Un rôle aussi paradoxal que celui d’un vegan devenu boucher en chef.

Palantir, dont le nom s’inspire des « pierres de vision » de Tolkien utilisées par Sauron pour manipuler et tromper, est accusé de mettre en place un système de surveillance digne d’un État autoritaire. Son PDG, Alex Karp, a touché 6,8 milliards de dollars de rémunération en 2024 et affiche ouvertement sa vision agressive : son entreprise veut « faire peur aux ennemis et, occasionnellement, les tuer ». Karp, qui se vente d’avoir stoppé la montée de l’extrême droite en Europe avec ses logiciels, est aussi un fervent défenseur de la limitation de la liberté d’expression dès qu’il s’agit de critiquer Israël.

La Gauche Zombie : Entre Indignation Sélective et Compromissions Honteuses

Le cas Martinez n’est que la pointe émergée d’une hypocrisie plus large : une gauche qui a renoncé à ses principes pour se lover dans le confort des élites mondialisées. Pendant que le petit peuple subit les conséquences des politiques austéritaires et des dérives sécuritaires, certains élus socialistes trouvent le moyen de fraterniser avec les artisans du capitalisme de surveillance le plus brutal.

Peter Thiel, lui, ne s’y trompe pas. Il déclarait récemment : « L’ère démocratique était un éclair » et promeut un retour à un pouvoir féodal. Son projet politique, porté par Palantir et ses alliés (Musk, Vance, Karp), vise explicitement à démanteler les acquis sociaux du XXe siècle : Sécurité sociale, droits civiques, droit de vote des femmes. Des valeurs que le PS prétend défendre, mais qu’il bafoue allègrement en serrant la main de ceux qui veulent les anéantir.

Le Réveil des Somnambules : Quand la Base Va-t-Elle Se Révolter ?

La question reste entière : quand les militants de base et les électeurs socialistes vont-ils ouvrir les yeux ? Le « social » n’est plus qu’un mot vide de sens, accroché comme une enseigne lumineuse au-dessus d’un banquet de cyniques. Le vrai socialisme est mort ; il a été remplacé par un club fermé de bien-pensants qui carburent aux conflits d’intérêts et aux passe-droits.

Palantir, Thiel, Karp : « Ces personnes sont les fossoyeurs de la démocratie, et pourtant le Parti socialiste leur déroule le tapis rouge. Que pouvons-nous croire lorsque les élites prétendument « de gauche » dansent avec les architectes de l’autoritarisme ? Peut-être devrions-nous écouter l’avertissement de l’historien Ilan Pappé : la radicalisation d’Israël est « la phase finale du sionisme« . De la même manière, le comportement contradictoire du Parti socialiste pourrait être le signe annonciateur de son déclin. »

Il est temps de se réveiller. Le socialisme ne se niche pas dans les boardrooms de Palantir, mais dans les luttes concrètes contre l’oppression. Et cela, visiblement, certains l’ont oublié depuis longtemps.

Épilogue Ironique : « Le socialisme est l’aphonie des peuples ; le capitalisme de surveillance, leur microphone surveillé. »

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