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La députée néo-démocrate France Gélinas, fraîchement réélue, revient à la charge avec son projet de loi 19, présenté pour la première fois en 2024 comme le projet de loi 192, qui encourage l’Ontario à fixer des ratios infirmières-patients, pour combattre l’épuisement professionnel.
Lors d’un point de presse mercredi matin à Queen’s Park, Mme Gélinas a rappelé l’importance de ce projet, soulignant qu’il pourrait aider à réduire les démissions dans le secteur, tout en améliorant la prise en charge des patients.
L’ancien projet de loi présenté en 2024 a dû être annulé après les récentes élections provinciales, comme à l’accoutumée.
Depuis que nous sommes venus ici l'année dernière, le système de dotation en personnel de santé n'a fait qu'empirer, souligne Erin Ariss, la présidente provinciale de l'Association des infirmières et infirmiers de l'Ontario.
En entrevue, la néo-démocrate a confié à Radio-Canada que certaines infirmières, dans le Nord de l'Ontario, lui disent devoir travailler dans des conditions difficiles, se retrouvant souvent à trois pour un travail qui nécessite cinq infirmières.
Beaucoup me disent qu’elles vont s’asseoir dans leur auto et elles pleurent parce qu’elles savent que "si j’avais été là une telle situation se serait passée différemment", raconte-t-elle.
En 2024, 8 000 infirmières et infirmiers ont quitté notre secteur, soit plus que pendant le pic de la pandémie.
Ratios infirmier(e) — patient(e) suggérés en fonction des soins
Ventilation mécanique | un (e) patient(e) par infirmier(e) |
Phase critique qui ne requiert pas de ventilation mécanique et personnes avec un besoin urgent de soins en santé mentale | deux patient(e)s par infirmier(e) |
Soins spécialisés | trois patient(e)s par infirmier(e) |
Hospitalisations et soins palliatifs | quatre patient(e)s par infirmier(e) |
Soins de réadaptation (sauf pendant le quart de nuit) | cinq patient(e)s par infirmier(e) |
Soins de réadaptation pendant le quart de nuit | sept patient(e)s par infirmier(e) |
La députée rappelle d'ailleurs que c'est un projet qui a déjà fait ses preuves ailleurs.
Si son projet de loi est adopté, Mme Gélinas croit que cela donnera aux infirmières et infirmiers des ailes pour continuer à travailler encore plus fort, pour s’occuper de nous dans nos moments où est-ce qu’on est le plus malade.
En garantissant aux infirmières une charge de travail qu'un être humain peut supporter, […] il sera plus facile de recruter des infirmières, de les retenir et de faire revenir celles qui ont choisi de quitter la profession.
Un projet de loi soutenu par les infirmières et infirmiers
L’infirmier autorisé Neil Stephen et Dianne Martin, directrice générale l’Association des infirmières et infirmiers auxiliaires autorisés de l’Ontario (WeRPN), font partie des travailleurs qui soutiennent le projet de loi de Mme Gélinas.
On plaide pour des ratios infirmiers-patients depuis des années. En Ontario, on a des taux d’anxiété, de stress et de dépression dans la profession, dit-il.
Il souligne aussi que la province figure parmi les provinces détenant les pires ratios infirmiers-patients depuis 2014, ayant actuellement 651 infirmières, infirmiers par 100 000 habitants.
Dans les établissements de soins de longue durée, il arrive qu’un seul infirmier autorisé doive gérer 72 patients, donc c’est invivable.
C’est un peu épouvantable, on stresse puis on panique parce qu’on ne peut pas garantir la qualité de soutien nécessaire pour tous ces patients ou résidents donc, ça cause une détresse morale pour la majorité des employés qui travaillent dans ce système, ajoute-t-il.

Neil Stephen souligne que l’épuisement professionnel pourrait être l’une des raisons pour lesquelles environ 50 % des infirmières et infirmiers envisagent de quitter l’emploi.
Photo : Radio-Canada / Sarah MacMillan
Une récente étude menée par WeRPN stipule que 68 % des 1 000 infirmières et infirmiers interrogés en Ontario pensent que leur travail a un impact négatif sur leur santé mentale.
Les infirmières sont très motivées par l’idée de faire une différence dans la vie des patients. Lorsque vous rentrez chez vous et que vous avez l’impression de ne pas avoir fait ce que vous aviez l’intention de faire […], cela peut être dévastateur pour les infirmières.
Quelqu’un nous a dit que “tout le monde est surchargé par le travail, sous-payé et épuisé. La situation ne fera qu’empirer avec l’arrivée à l’âge adulte de la génération du baby-boom. Seriez-vous optimiste si vous étiez infirmière ou infirmier?” avance Mme Martin.
Bien que cela constitue une baisse de 4 % par rapport à l’année dernière, Dianne Martin, directrice générale de WeRPN, croit que les travailleurs devraient être soutenus davantage.
Je ne veux pas minimiser cette amélioration […] c’est un grand espoir de voir les soins infirmiers redevenir ce qu’ils étaient. Mais nous devons reconnaître chaque jour que 68 % des infirmières ont un impact sur leur santé mentale et que nous devons continuer à les soutenir, souligne-t-elle.
Les deux travailleurs croient que des ratios infirmières, infirmiers-patients seraient bénéfiques pour le secteur, mais surtout pour les patients.
On verra une énorme hausse de la qualité des soins dans la province, une réduction de l’anxiété dans le secteur, ajoute M. Stephen.

Dianne Martin espère que le gouvernement de l’Ontario écoutera les voix des différentes associations des infirmiers et infirmières de la province, afin de déterminer un ratio qui favorise l’épanouissement professionnel.
Photo : Radio-Canada / Orphée Moussongo
Mme Martin espère dans son cas, que le point de presse auquel l’association qu’elle dirige a pris part, provoque l’union du gouvernement dans son ensemble ainsi que l’opposition, afin qu’ils comprennent que les infirmières ne peuvent pas faire leur travail comme elles le voudraient!
Bien que l’Ontario n’ait pas clairement indiqué s’il établirait des ratios infirmiers-patients, une porte-parole du ministère de la Santé a rappelé les propos tenus par l’Association des Hôpitaux de l’Ontario en février dernier, qui suggèrent que les ratios infirmières, infirmiers-patients limitent la capacité de l’hôpital à calibrer la pénurie de personnel.
La rigidité d’un modèle fixe de dotation en infirmier(e)s autorisé(e)s est un mode de pensée désuet du 20e siècle, alors que les hôpitaux de l’Ontario innovent pour répondre aux exigences et aux complexités du 21e siècle, peut-on lire dans le communiqué vers lequel la porte-parole nous a dirigés pour des informations supplémentaires.
Cependant, Ema Popovic, la porte-parole du ministère ontarien de la Santé a également cité des actions menées par le gouvernement pour aider à combattre l’épuisement professionnel dans le secteur, tel que l’élimination des obstacles pour les travailleurs de la santé formés à l’étranger et la création du premier nouveau programme de soins infirmiers en plus de 20 ans, tous des investissements contre lesquels la députée Gélinas et le NPD ont voté, affirme-t-elle.