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Les survivants du programme de foyers familiaux fédéraux du Nord de l’Ontario sont encouragés à se manifester et à demander une indemnisation. Une séance expliquant les étapes du processus de réclamation s’est tenue la semaine dernière dans la Première Nation de Mattagami.
Le programme de foyers familiaux fédéraux a été mis en œuvre entre le 1er juin 1951 et le 30 juin 1992.
Le gouvernement fédéral a arraché des milliers d'enfants autochtones à leur foyer dans tout le Canada et les a obligés à séjourner dans des familles d'autres communautés pour y recevoir une éducation.
Le gouvernement a payé ces familles pour les héberger.
Un recours collectif intenté par certains survivants en 2019 a été réglé et une indemnisation d'un montant de 50 M$ a été convenue pour reconnaître le préjudice lié à la perte de la culture et de la langue, ainsi que d'autres abus subis par les élèves.

La consultante Sherry Huff explique les étapes du processus de réclamation aux survivants du programme des foyers familiaux fédéraux, dans la Première Nation de Mattagami.
Photo : CBC / Kate Rutherford
Les demandes d'indemnisation ont été ouvertes en août dernier.
La date limite de dépôt des demandes est fixée au 22 février 2027.
Selon l’avocat qui aide à gérer les demandes d’indemnisation, William Platt, la première étape consiste à remplir un formulaire en ligne ou sur papier pour savoir si l’on est qualifié.
Un survivant qui a été placé dans ces foyers entre 1951 et 1992 bénéficie d’une indemnisation de 10 000 $.
M. Platt souligne que même les personnes qui estiment avoir été placées dans un bon foyer peuvent prétendre à une indemnisation, au motif qu'elles n'ont pas eu le choix et qu'elles ont subi une perte de culture et de langue.
Les survivants qui ont subi des abus supplémentaires tels que la famine, la violence, le travail forcé et les abus sexuels peuvent demander jusqu'à 200 000 $.
Il estime que jusqu'à 40 000 personnes pourraient remplir les conditions requises, dont des milliers dans le Nord de l'Ontario.
La seule île Manitoulin et ses environs compteraient entre 600 et 800 survivants, selon William Platt.
Certains survivants ne sont peut-être plus en vie, mais M. Platt encourage les familles à présenter une demande en leur nom.
Ça ravive les mauvais souvenirs
Lors de la séance organisée dans la Première Nation de Mattagami, les participants, dont certains étaient visiblement stressés, ont suivi avec attention une présentation sur le processus de réclamation d’indemnisation.

Dorothy Naveau est membre de la Première Nation de Mattagami. Elle affirme que le fait de devoir se souvenir de son séjour en pensionnat pour pouvoir bénéficier d'une indemnisation du gouvernement est traumatisant.
Photo : CBC / Kate Rutherford
Dorothy Naveau a déclaré qu’il lui a fallu des mois pour se résoudre à demander une indemnisation et qu’elle a l’impression d’être à nouveau traumatisée par le fait de devoir fournir des détails.
Ce n’était pas tous les jours une journée ensoleillée pour nous, dit-elle.
Nous avons été arrachés à nos foyers, puis soudainement placés dans un endroit où nous ne nous sentions pas en sécurité la nuit, et bien souvent on nous a simplement donné un lit et un petit espace dans le coin de la cave.
Un soutien en matière de santé mentale est offert lors de la plupart de ces séances d'information.
Des générations touchées
Melissa Ethier, 73 ans, et Marilyn Gaudreau, 71 ans, font également partie des enfants autochtones qui ont été placés dans des foyers familiaux, habituellement non autochtones.
Elles se souviennent de ce qu’elles ont vécu lorsqu’elles ont été enlevées de leur maison dans la Première Nation de Mattagami en 1969.
À l’adolescence, le gouvernement fédéral les a envoyés en pension dans une famille de Kirkland Lake, pour qu’elles y fassent leurs études secondaires.

Melissa Ethier, à gauche, et Marilyn Gaudreau, à droite, sont des cousines qui ont été forcées de quitter leur foyer dans la Première Nation de Mattagami. Elles ont été placées en 1969 par le gouvernement fédéral dans une famille à Kirkland Lake pour aller au lycée.
Photo : CBC / Kate Rutherford
Les deux cousines révèlent qu’elles n’avaient jusque-là jamais parlé du traumatisme qu’elles ont subi.
Il est temps maintenant de se débarrasser de ces secrets, lancent-elles.
Placée chez un jeune couple qui avait déjà deux jeunes enfants, Mme Gaudreau raconte qu’elle et sa cousine ne recevaient que des flocons d’avoine et de l’eau au petit-déjeuner. Elles avaient droit à des pâtes au déjeuner et au dîner pendant des semaines.
On ne pouvait même pas aller dans le réfrigérateur pour prendre un fruit ou une boisson; nous n’avions pas le droit de regarder la télévision, nous étions donc isolés, raconte Mme Gaudreau.
Selon Ethier et Gaudreau, cet isolement était profond à une époque où il n’y avait ni internet ni service cellulaire.
Elles sont retournées dans leur communauté pour les vacances de Noël et se sont juré de ne jamais revenir à Kirkland Lake. Ethier a ainsi renoncé à son rêve de devenir infirmière.
Avec les informations de Kate Rutherford de CBC