Avec l’amélioration temporaire de la situation, la Municipalité de Puvirnituq a mis fin à l’état d’urgence causé par une crise sans précédent d’accès à l’eau, qui était en vigueur depuis le 17 mai dernier.

Cette crise a été causée par le gel, à la mi-mars, de la canalisation qui alimente l’usine d’assainissement d’eau du village. Ce gel a ralenti la livraison d’eau chez les habitants, sans l'interrompre complètement.

C’est toutefois, vers la mi-avril, que la situation s’est dégradée davantage.

De nombreux blizzards printaniers ont perturbé l’utilisation des camions-citernes, essentiels pour la livraison d’eau.

Puvirnituq a été frappée par d'importants blizzards, ce qui a bloqué temporairement l'accès à la route qui mène à la station de pompage. (Photo d'archives )

Photo : Radio-Canada / Félix Lebel

Ces deux facteurs combinés avaient réduit l’accès à l’eau pour de nombreux habitants. Certains d’entre eux en ont été privés durant des semaines entières.

Des familles, désemparées, ne pouvaient plus utiliser les toilettes, se doucher, nettoyer la vaisselle ou faire la lessive.

Des résidents ne pouvaient plus utiliser leurs toilettes pendant des semaines. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Félix Lebel

La pénurie avait par ailleurs forcé l’hôpital du village à évacuer ses patients hospitalisés et à réduire ses services. Il était impossible pour les équipes soignantes de garantir des conditions de soins sécuritaires.

Les deux écoles de la communauté ont aussi fermé leurs portes.

La réponse des autorités régionales s’est fait surtout ressentir après la déclaration de l’état d’urgence par le conseil municipal de Puvirnituq.

Il a été difficile pour les pompiers de lutter contre les flammes, en raison de la lenteur du service de livraison d'eau. (Photo d'archives)

Photo : Fournie par Louisa Kuananack

Cette décision avait été prise après la destruction de deux bâtiments par un incendie, difficile à contrôler, en raison du manque d’eau.

L’administration régionale Kativik a envoyé des agents de sécurité civile pour aider à coordonner la réponse des autorités municipales.

Québec a ensuite envoyé plusieurs cargaisons d’eau en bouteilles par avion, totalisant 145 000 litres.

En tout 145 000 litres d'eau ont été envoyées par avion à Puvirnituq, pour permettre à la population de boire. (Photo d'archives)

Photo : Fournie par Pierre-Luc Comtois

Des rangers canadiens ont aussi été mobilisés. Ces troupes de réserves, composées d'habitants du village, ont participé à la distribution de produits d’hygiène et de bouteilles.

Une conduite temporaire a ensuite été déployée par les équipes de l’ARK. Après plusieurs jours de travail pour dégager la neige, elles ont été en mesure de réapprovisionner l’usine d’eau et d’accélérer la livraison à la population.

Un manque de financement

Cette solution est toutefois temporaire. Des travaux devront être faits sur la conduite principale au courant de l’été.

Par voie de communiqué, l’Administration régionale Kativik souligne que le sous-financement chronique des infrastructures d’eau dans la région demeure un grand défi auquel elle doit faire face.

Les infrastructures d'eau sont mal adaptées aux conditions extrêmes du Grand-Nord, dit l'Administration régionale Kativik. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Félix Lebel

L'ARK demande des infrastructures résistantes, capables de surmonter les réalités des hivers typiquement extrêmes du Nunavik, peut-on lire par voie de communiqué.

Nous sommes plus déterminés que jamais à demander des comptes aux gouvernements responsables de la mise en place d’un système d’approvisionnement en eau fiable, comparable à celui dont disposent les populations à l’extérieur du Nunavik, a déclaré, dans le même communiqué, la présidente de l’Administration régionale Kativik, Hilda Snowball.