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Le Festival d'été de Québec (FEQ), qui s'est amorcé le 3 juillet, fait face à une nouvelle réalité depuis la pandémie : les annulations d'artistes internationaux sont de plus en plus fréquentes. « La pandémie, c'est une vraie cassure sociale », soutient Louis Bellavance, vice-président et directeur artistique de BleuFeu, qui englobe le FEQ et Fono, deux festivals qui ont subi des annulations importantes en 2025.
Les artistes Sean Paul, Ice Spice et Suki Waterhouse, programmés cette année au FEQ, ont dû être remplacés à la suite de désistements de dernière minute. Mais ce ne sont pas les seules annulations. Un grand nombre d'entre elles se sont produites à l'insu du public. C'est une année très difficile de ce point de vue là. Des annulations de haut niveau, certaines que les gens n'ont pas vu parce que c'était avant les annonces.

Lauren Spencer Smith remplacera Suki Waterhouse sur les plaines le 10 juillet. (archives)
Photo : La Presse canadienne / Chris Young
Des fois, les plus grosses annulations, ce sont celles dont personne n'a entendu parler parce que c'est avant l'annonce. C'est des coups durs, c'est vraiment difficile, mais bon. On se retrousse les manches et on trouve quelqu'un d'autre qui a le même profil.

Wyclef Jean remplacera Sean Paul le 6 juillet, au Festival d'été. (archives)
Photo : La Presse canadienne / Ross D. Franklin/ap
Des raisons hors de leur contrôle
Les annulations proviennent des artistes et de leur équipe de gestion. Les raisons sont multiples et parfois méconnues des diffuseurs. Mais la tendance qui se dessine est celle d’annuler quelques dates et ensuite reprendre la tournée, fait remarquer Bellavance.
Quelques hypothèses sont avancées par celui qui œuvre dans le milieu de la programmation de festivals depuis maintenant 25 ans. On a des artistes très importants comme Rod Stewart, qui ont annulé des spectacles récemment et qui continuent leur tournée ensuite. Ils ne sont pas à l'hôpital. Les gens sont plus attentifs aux signaux, peut-être, se demande-t-il.

Louis Bellavance confirme que les annulations d'artistes internationaux sont de plus en plus fréquentes.
Photo : Radio-Canada
Elle semble loin l’époque où un virus ou des côtes cassées n'empêchaient pas un artiste de se produire. Des voix endommagées qui sont réparées par quelqu'un en coulisses. Combien de fois on a vu des artistes ici avoir des shots de B-12, etc., essayer de retrouver la voix, faire appel à des médecins. On en a vu. C'est monnaie courante depuis toujours, relate Louis Bellavance.
C'est probablement aller beaucoup trop loin dans le "t'es pas une personne, t'es un produit". Je pense que ça, c'est un retour de balancier.
La recherche du bien-être, de l’équilibre, la perception que c’est juste du show-business, sont peut-être des éléments de réponse pour expliquer l’augmentation des annulations. Il se réfère à la récente sortie de Chappell Roan aux prix Grammy, où elle a plaidé en faveur de conditions de travail plus équitables et de soins en santé mentale. C’est comme s'il n'y avait pas de place pour les gens qui ont besoin de prendre soin d'eux-mêmes dans cette industrie-là.

Chappell Roan lors de son discours de remerciement au gala des prix Grammy, le 2 février 2025.
Photo : La Presse canadienne / Chris Pizzello/Invision/AP
Mais toutes les annulations ne sont pas dues à des raisons de santé. Le milieu du rap est particulièrement imprévisible. Ça, c'est le folklore du rap. C'est une bébête en soi. Ç'a toujours été comme ça et c'est pire que jamais. C'est la raison principale pour laquelle on en fait moins, confie Bellavance. On en fait quand même parce que c'est populaire et il y a beaucoup d'extraordinaires artistes là-dedans, dit-il. Cependant, cela contraint les programmateurs à naviguer dans l'incertitude.
Je ne veux pas parler de manque de respect, mais peut-être que la poignée de main ne vaut pas aussi cher qu'elle valait.
Souvent, ce sont les organisateurs qui sont ciblés quand les artistes ne se présentent pas, quand la situation est vraiment hors de notre contrôle!, écrit Patrick Kearney, directeur général du Regroupement des festivals régionaux, artistiques et indépendants au Québec (REFRAIN) dans un échange de courriels. Kearney, qui a été dg du festival Santa Teresa, confirme que la tendance est particulièrement marquée chez les artistes rap.
Au Santa, il y a deux ans, Ckay a annulé trois jours avant sa prestation. Son agent a juste dit que ça ne fonctionnerait pas, mais que l’on pouvait se reprendre cet été. Comme si c'était une invitation à souper, nous dit-il.
Il y a eu aussi le phénomène ou les rappeurs ne passent pas aux douanes. Le Santa Teresa l’a vécu avec Lil Uzi Vert. Osheaga l’a vécu aussi. Soit l’artiste ne passe pas ou passe avec du retard, impactant la programmation. Les rappeurs n'arrivent souvent que quelques heures avant leur prestation

Lil Uzi Vert devait être la tête d'affiche du festival Santa Teresa en 2018. Il ne s'est finalement jamais produit.
Photo : La Presse canadienne / Amy Harris
Sean Paul est un exemple éloquent d'annulation imprévisible qui se traduit par un non-respect de contrat. Le rappeur jamaïcain a choisi de ne pas se produire au FEQ, préférant partir en tournée avec un autre artiste. C'est une belle opportunité pour lui. Je suis content pour lui, mais c'est extrêmement décevant pour nous, souligne Bellavance.
J'aurais aimé qu'il trouve une façon de dire à Jason Derulo que cette date-là, on la protège, mais ce n'est pas arrivé.
La déception est évidente chez le programmateur à qui on a demandé si le festival prévoit des amendes aux artistes qui annulent. La réponse est non, et la raison est simple.
On veut qu'il revienne, Sean Paul, ou on ne veut pas?, demande Bellavance. On pourrait poursuivre, on pourrait faire n'importe quoi, mais est-ce qu'on veut le revoir ou pas? Est-ce qu'on veut que cette agence-là continue à nous envoyer des artistes ou pas? Nous autres, on pense au prochain festival, précise-t-il.
Parce que malgré les difficultés occasionnées par les imprévus, le plaisir d’offrir 11 jours de musique en continu durant la période estivale à Québec reste intact. Épaulé maintenant par trois autres collègues à la programmation, Louis Bellavance confirme que le plaisir est toujours au rendez-vous.