Dans le cadre d’une récente étude, des chercheurs étasuniens ont travaillé sur les effets possibles de certains aléas climatiques sur le développement cérébral du fœtus durant la grossesse. Malheureusement, les résultats suscitent davantage d’interrogations à propos des impacts du climat sur les bébés et ce, avant même leur naissance.

Une « tempête neurologique » impactant le fœtus

Ces deux dernières décennies dans le Pacifique Nord, plusieurs ouragans se sont montrés dévastateurs, notamment Katrina (2005), Sandy (2012) et Irma (2017) et ce, sur fond de vagues de chaleur. Parue dans la revue PLOS One le 11 juin 2025, une étude concerne les effets potentiels d’une exposition à de tels aléas – amplifiés par le réchauffement climatique – sur le développement cérébral du fœtus durant la grossesse.

Dans le cadre de leurs travaux, les chercheurs du Queens College ont pratiqué des IRM sur des enfants de 8 ans. Or, leurs mères étaient enceintes lors de l’ouragan Sandy en 2012. Selon les résultats, le stress provenant de la combinaison entre l’ouragan et la chaleur extrême a généré une « tempête neurologique parfaite dans le développement du cerveau » des enfants.

Autrement dit, l’étude montre que lors d’une catastrophe climatique, le stress que vit la mère peut modifier le cerveau du fœtus. Or, ceci pourrait avoir des conséquences sur la manière de penser de l’enfant en grandissant, ainsi que sur ses émotions. Pour aller plus loin, les auteurs n’ont pas hésité à déclarer que le changement climatique pourrait transformer le cerveau des générations futures.

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Des travaux antérieurs tout aussi inquiétants

Il s’avère que d’autres travaux ont par le passé associé certains aléas climatiques à la grossesse. En 2023, une étude de l’Université Grenoble Alpes (France) établissait un lien entre des expositions à des températures extrêmes (chaud ou froid) et des modifications précoces des fonctions pulmonaires. Il est notamment question d’une diminution de la capacité pulmonaire et d’une augmentation de la fréquence respiratoire. Selon l’étude, ces effets peuvent se produire en cas d’exposition prolongée entre le troisième mois de grossesse et les quatre premières semaines suivant la naissance.

En avril 2025, une autre étude menée par les mêmes chercheurs soulignait l’impact possible des températures extrêmes sur le développement du langage. Les résultats montraient qu’une exposition prolongée à des vagues de chaleur (notamment la nuit) durant la grossesse et jusqu’à 28 semaines après la naissance peuvent influer négativement sur les capacités linguistiques d’enfants âgés de deux ans.

Enfin, ces travaux ajoutent évidemment une couche supplémentaire en termes d’inquiétude en ce qui concerne le réchauffement climatique. En effet, ce phénomène ne menacerait pas seulement l’environnement mais également les générations d’humains à venir et ce, sur le plan neurologique.