En Chine, des chercheurs ont mis au point une nouvelle solution pour obtenir de l’eau pure à partir de l’air ambiant. Il s’agit d’un petit cube de bois capable de capter l’humidité de l’air avant de la restituer sous forme d’eau pure et ce, grâce à la conversion de la lumière du soleil en chaleur.
Un cube de bois très particulier
Selon une publication des Nations Unies, environ 2,2 milliards de personnes manquaient d’eau potable faisant l’objet d’une gestion sécurisée en 2022. Parmi ces personnes, plus de 770 millions n’avaient accès à des services d’eau potable de base. Sans surprise, le réchauffement climatique induisant de plus intenses et plus fréquents épisodes de sécheresse devrait aggraver la situation des populations déjà impactées. Dans ce contexte, toute innovation permettant d’obtenir de l’eau potable sans électricité ou installation coûteuse doit être mise sur le devant de la scène.
Si de nombreux projets existent déjà, celui du College of Chemistry and Materials Engineering de Hangzhou (Chine) a récemment fait parler de lui. L’étude publiée dans le Journal of Cleaner Production en mars 2025 décrit un cube de bois très particulier. Ce dernier a seulement besoin de la lumière soleil pour générer de l’eau potable.
Les chercheurs ont retiré la lignine du bois, élément lui conférant sa rigidité. Rendu volontairement spongieux, le cube a ensuite été enrichi de chlorure de lithium, un type de sel hygroscopique capable de capter l’humidité dans l’air et ce, même par temps très sec. Par ailleurs, l’une des faces a été recouverte d’une couche d’encre contenant des nanotubes de carbone. Ceci permet au dispositif de capter efficacement la lumière du soleil et la convertir en une chaleur, dont le rôle est d’extraire l’eau absorbée par le cube avant de la restituer de manière constante sous dorme de chaleur.

De nombreux avantages
Selon les responsables de cette innovation, les premiers tests ont donné satisfaction. En effet, le cube récupère 2,5 millilitres d’eau par gramme de matériau durant la nuit. En journée, le dispositif restitue cette eau à raison de 94%, grâce à la lumière du soleil. Outre la présence de soleil, le cube a simplement besoin d’un taux d’humidité relative de 30% pour fonctionner. Or, ces caractéristiques sont très intéressantes, dans la mesure où la plupart des autres dispositifs de récolte d’eau atmosphérique nécessitent la présence d’installations souvent assez lourdes, un apport en électricité ainsi que d’un taux d’humidité élevé.
Évoquons également le fait que le cube se compose de balsa, un bois financièrement très abordable, abondant et biodégradable. Ainsi, il est en théorie tout à fait possible de mettre en place une production à grande échelle et fournir un grand nombre de lieux en proie à la sécheresse (ou à une catastrophe), des endroits parfois très isolés, en dehors de tout réseau.
Enfin, les chercheurs chinois travaillent déjà à l’optimisation de leur innovation. Il est notamment question de systèmes automatisés intégrant l’intelligence artificielle et de capteurs capables de surveiller l’humidité, la température et l’intensité du soleil. Les responsables du projet pensent également à tester des nouvelles combinaisons de matériaux.