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Une pétition dénonçant les récentes restrictions budgétaires en éducation, parrainée par le député de Matane-Matapédia, Pascal Bérubé, cumule déjà quelque 57 000 signatures, et ce, quelques jours seulement après sa mise en ligne sur le site de l'Assemblée nationale.
Cette pétition a été lancée le 23 juin à la demande d'une mère impliquée au sein de la Fédération du personnel du soutien scolaire. Le document avait déjà été appuyé par 25 000 signataires après deux jours.
Les Québécois ont jusqu’au 15 septembre pour signer la pétition. Les députés de l'Assemblée nationale s'en saisiront ensuite au moment où la chambre siégera à nouveau.
Le porte-parole du Parti québécois (PQ) en matière d’éducation, Pascal Bérubé, parle d’une démonstration de force que la population livre à l’endroit du ministre de l’Éducation, Bernard Drainville.
C’est la fin des classes, la chambre ne siège plus et le nombre de signatures augmente de façon considérable. J’espère que ça va pouvoir lui permettre de renégocier, parce que je présume que [Bernard Drainville] a voulu livrer une bataille et qu’il l’a perdue. Malheureusement, c’est l’éducation qui perd, soutient le député Bérubé.

La Fédération autonome de l'enseignement (FAE) demande le départ de Bernard Drainville comme ministre de l'Éducation. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Sylvain Roy Roussel
Le péquiste croit que ces restrictions budgétaires en disent beaucoup sur l’état des finances publiques québécoises. L'élu rappelle que le gouvernement de la Coalition avenir Québec (CAQ) a longtemps soutenu et soutient encore que l’éducation est sa priorité.
« Si [le gouvernement] est obligé de couper un demi-milliard dans sa priorité, qu’est-ce qui se passe dans les autres ministères? Donc, de façon générale, avoir un portrait général des finances publiques serait bien. J’ai l’impression que ça s’est beaucoup détérioré entre l’adoption du budget et aujourd’hui », lance Pascal Bérubé.

Le député péquiste de Matane-Matapédia Pascal Bérubé explique que c'est le personnel de soutien des écoles qui l'a contacté en vue du dépôt de cette pétition. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Fabienne Tercaefs
Les centres de services scolaires (CSS) du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine affirment devoir retrancher près de 39,5 millions de dollars de leur budget pour la rentrée scolaire en raison des restrictions budgétaires.
Un cri du cœur lancé en région
Radio-Canada a échangé par écrit avec la conseillère pédagogique à la formation continue au Cégep de Matane, Amélie Charest. Elle soutient que les employés du domaine de l’éducation n’ont pas encore été mis au courant de l’impact concret des coupures.

Amélie Charest implore le gouvernement d'être à l'écoute du milieu de l'éducation.
Photo : AFP / Gracieuseté : Amélie Charest
« Selon ce que je lis sur les groupes de partage d’enseignants, on peut s’attendre à ce qu’il y ait moins de techniciens en éducation spécialisée, moins d’orthophonistes, moins d’orthopédagogues. Déjà, les services étaient souvent réservés aux élèves en grande difficulté. Il n’y a plus de ressources pour la prévention depuis longtemps. On éteignait déjà les feux. Je crains qu’avec ces nouvelles coupures, on ne puisse plus arriver à les éteindre », indique-t-elle.
Amélie Charest, qui a aussi été enseignante au primaire et au secondaire, écorche le bilan de la CAQ en matière d'éducation. Les restrictions budgétaires annoncées s'ajoutent à celles des années précédentes. Les conditions en éducation ne cessent de se détériorer. On coupera dans les services à l'élève, sans l'ombre d'un doute. Cela fait longtemps qu'il n'y a plus de gras à couper en éducation, malgré ce que semble croire le ministre Drainville, ajoute-t-elle, toujours par écrit.
Amélie Charest soutient la pétition déposée par Pascal Bérubé, en espérant qu’elle traduira l’inquiétude des parents ainsi que celle des travailleurs de l’éducation.
Le gouvernement tente de déjouer l’opinion publique en faisant croire à la population que les centres de services scolaires sont trop gourmands, que leurs dépenses doivent être contrôlées. Je crois pour ma part que ce gouvernement n’a de souci que pour son image. Monsieur Drainville n’a aucune idée de ce qui se passe dans les écoles du Québec et à quel point le système est près du point de rupture, estime Amélie Charest.
La CAQ n’a jamais eu l’éducation en priorité. Elle a l’élection en priorité [...]. Ce parti se fait élire sur des mirages, des lubies de politiciens, sans jamais prendre le pouls du milieu, sans jamais consulter les gens sur le terrain.
Amélie Charest soutient une telle thèse en raison d’une promesse électorale qui allait à l’encontre des besoins du milieu, selon elle. Ça ne date d’ailleurs pas d’hier. Lors de sa première élection [2018], la CAQ a martelé qu’elle tenait à la mise sur pied des maternelles 4 ans, malgré le fait que partout dans le réseau on disait qu’on n’avait pas les ressources pour supporter ces nouveaux groupes d’élèves, indique Mme Charest.
Mme Charest implore le gouvernement d'être à l’écoute des revendications du milieu scolaire. « Dans le métier de prof, un métier souvent dit ''à vocation'', on a tendance à croire que cette vocation est inépuisable. Cependant, quand une enseignante a 10 élèves à besoins particuliers dans sa classe, sans aide, qu’elle vit des crises chaque jour, des demandes de parents frustrés (souvent avec raison) que leur enfant n’ait pas accès aux services, qu’on ne se surprenne pas que la vocation s’émousse », poursuit-elle virtuellement.
Le cabinet du ministre défend son bilan
Radio-Canada a contacté le cabinet du ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, qui a répondu par une déclaration écrite. Le cabinet se targue de son bilan en éducation en le comparant avec celui du gouvernement libéral, qui l'a précédé.
Depuis que la CAQ est au gouvernement, le budget en éducation augmente en moyenne de 7 % par année. Sous les libéraux, l’augmentation annuelle était de moins de 4 %. On a dû faire un grand rattrapage. Soyons clairs, cette année, l’éducation voit encore son budget augmenter de 5 %. C’est une croissance, pas une coupure. Maintenant, ce qu’on demande au réseau, c’est de respecter le budget qui a été consenti
Le cabinet du ministre fait par ailleurs valoir qu'il continue de travailler de concert avec le réseau pour préserver au maximum les services aux élèves tout en étant plus efficace dans la gestion du budget de l'éducation de 23,5 milliards cette année.
Le cabinet assure également que le provincial a embauché le personnel de soutien nécessaire pour garantir un service adéquat aux élèves, dont le nombre a augmenté de 8 % entre 2018 et 2024. Pendant ce temps, le nombre d’enseignants a augmenté de 19 %, le nombre de professionnels, comme des psychologues, de 15 % et le personnel de soutien, comme les TES, de 24 %. C’est donc plus de services pour nos élèves, a-t-il indiqué à Radio-Canada.