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Entre mémoire et espoir : rester haïtien sans toucher la terre natale

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Le 18 mai marque le 222e anniversaire de la création du drapeau haïtien. Alors que 85 % de Port-au-Prince, en Haïti, est paralysé par la violence des gangs criminels selon les données de l’ONU en janvier, des Haïtiens du Nord de l’Ontario racontent comment ils tentent de préserver le lien avec leurs racines malgré la distance et l’impossibilité de retourner dans leur pays.

Maintenir ce lien devient un défi quotidien pour Frantz Présilus, étudiant en travail social à l’Université Laurentienne, à Sudbury.

Photo de Frantz Presilus.

Frantz Présilus explique qu’il garde son identité haïtienne vivante en cuisinant des plats traditionnels, en écoutant de la musique haïtienne et en restant connecté à une communauté d’amis haïtiens.

Photo : Radio-Canada / Déborah St-Victor

Né à Charrier, une ville du nord d’Haïti, il est arrivé au Canada à 14 ans. Aujourd’hui, loin de chez lui, il observe l'écart qui se creuse entre ses racines et sa vie actuelle.

Une certaine partie de moi, c’est très haïtien. Mais […] il existe ce détachement parce que les traditions, tout ce qu’on fait chez nous, je ne le fais pas ici, souligne-t-il.

Selon l’ONU, plus de 1 600 écoles ont fermé fin avril, privant 243 000 enfants d’éducation, une hausse de 60 % depuis janvier. Les fermetures frappent surtout les départements de l’Ouest et du Centre, où les gangs occupent même des écoles.

La violence qui ravage Haïti n’affecte pas seulement ceux qui y vivent. Elle touche aussi ceux qui ont dû partir et qui ne peuvent plus revoir leur quartier, comme le jeune Frantz Présilus.

Il existe un mélange de frustration, de honte aussi et beaucoup d'inquiétude parce que j'ai encore de la famille là-bas, confie-t-il.

Reconstruire une mémoire à distance

Photo de Jean Antoine Gabriel Joseph.

Jean Antoine Gabriel Joseph entretient un lien avec son héritage haïtien grâce à l’histoire de l’indépendance et la création de la langue créole.

Photo : Radio-Canada / Déborah St-Victor

Jean Antoine Gabriel Joseph, en dernière année de sciences infirmières, a quitté Haïti à deux ans.

Après huit ans en République dominicaine, il s’installe au Canada en 2010. Il n’a que très peu de souvenirs d’enfance du pays.

J’ai un sentiment d'appartenance dû au fait que c'est mon pays d'origine.

C’est donc à travers les récits de sa famille qu’il a découvert l’histoire d’Haïti. Que nous sommes l’un des premiers pays à avoir obtenu notre indépendance ou encore comment la langue créole est née, des mots et des histoires qu’il entendait souvent, et qui ont façonné son image du pays.

Lors d’un projet de voyage entre amis, il a songé à Haïti. Mais il savait que la situation sur place rendait ce rêve irréaliste pour l’instant.

J’espère qu’un jour on va pouvoir  […] revenir au bon pays qu’on était avant , lance-t-il. Il rêve d’y amener ses futurs enfants.

Tisser un lien culturel sans retour

Photo de Handy Leroy.

Handy Leroy est très inquiet pour sa famille et ses amis restés en Haïti. Il passe à travers un stress quotidien lié à l’insécurité et à l’impossibilité de retourner dans son pays.

Photo : Radio-Canada / Déborah St-Victor

Comme Jean-Antoine, Handy Leroy, professeur en travail social à l’Université Laurentienne, dit vivre une douleur constante de ne pas pouvoir retourner sur la terre de leurs ancêtres.

Arrivé au Canada en 2010, il se dit inquiet pour ses proches restés sur place. Ça fait mal de constater ça, mais on garde aussi l’espoir qu’un jour les choses vont changer.

En tant que parent, il tente de préserver le lien culturel en racontant l’histoire de son pays à ses deux enfants, l’un né en Haïti et l’autre au Canada.

Il leur parle parfois en créole.

Il veut qu’ils se construisent sans renier leurs origines. Mais la tâche est complexe, selon lui.

C'est extrêmement difficile parce que le pays d'accueil leur envoie des messages, des fois qui sont très négatifs.

Ils sont comme dans une forme de double absence. Ils ne sentent pas chez eux dans le pays d’origine et non plus […] dans le pays d’accueil, explique-t-il.

Certains, dit-il, finissent même par s’oublier comme personne en tentant de s’intégrer.

Résignation : une transmission malgré tout

Photo de Acheton Altenor.

La situation en Haïti a empêché Acheton Altenor de se rendre sur place pour ses recherches universitaires, notamment aux Archives nationales d’Haïti et à la bibliothèque nationale. Il a dû adapter son travail de thèse.

Photo : Gracieuseté de Acheton Altenor

Pour Acheton Altenor, doctorant en sciences humaines et en études interdisciplinaires installé à Sudbury, chaque nouvelle en provenance d’Haïti est source d’inquiétude, particulièrement parce que sa mère y vit encore.

Mais ne pas pouvoir retourner en Haïti ne l’empêche pas de transmettre son héritage à sa fille.

Pour lui, la langue, l’éducation et l’ambiance familiale sont les piliers d’une mémoire vivante, des repères qu’il veut transmettre, malgré la distance.

Ce que j’ai comme valeurs, ce sont des valeurs haïtiennes. À la maison, ça va être transmis de façon automatique, dit-il.

La langue est fondamentale, peut-être même plus que le fait de visiter Haïti, ajoute-t-il.

Un sentiment d’appartenance semé d’efforts

Portrait de Nawel Hamidi.

Nawel Hamidi est sociologue et professeure adjointe à l’école de leadership, écologie et équité de l’Université Saint-Paul.

Photo : Gracieuseté de Nawel Hamidi

Nawel Hamidi, sociologue et professeure à l’Université Saint-Paul, estime que l’appartenance culturelle repose sur la volonté du jeune de se relier à ses racines, à la culture des parents.

Apprendre la langue, s’intéresser au patrimoine religieux […], participer aux fêtes comme celle du drapeau, demande un réel effort, selon elle.

La sociologue Nawel Hamidi souligne que si certains parents choisissent de faire voyager ponctuellement leurs enfants dans leur pays ancestral, d’autres renoncent à ces retours, tandis que certains éprouvent même le besoin profond de redéménager en dépit des conflits, afin de transmettre un héritage culturel.

Un éventuel retour pour l’enfant revêt selon elle une importance symbolique. Elle le définit comme un pèlerinage qui pourrait boucler la boucle de cette appartenance.

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