Dans le cadre d’une étude récente, des économistes européens ont simulé un arrêt des échanges alimentaires mondiaux. Selon les résultats, un seul pays brillant par son autosuffisance devrait survivre aisément à l’arrêt des échanges alimentaires.

Un seul pays réellement autosuffisant

La mondialisation (ou globalisation) correspond à la libre circulation des biens, des capitaux, des services, de l’information mais également, des personnes. Depuis toujours ou presque, la globalisation des échanges concerne les denrées alimentaires et aujourd’hui, ceux-ci sont indispensables à bon nombre de pays. Et si tout ceci s’arrêtait brusquement, quels pays pourraient assurer leur survie grâce à leur seule production ? Cette question est justement au cœur d’une étude menée par les universités de Goettingen (Allemagne) et d’Édimbourg (Écosse) publiée dans la revue Nature Food le 16 mai 2025.

Dans le cadre de leurs travaux, les auteurs ont évalué l’autosuffisance de 186 pays au niveau des sept principaux groupes alimentaires : les légumes, les fruits, les céréales, la viande, le poisson, les produits laitiers et les féculents. Selon les résultats, l’écrasante majorité des pays se trouverait en difficulté en cas d’arrêt des échanges alimentaires globaux. En réalité, un seul un pays rempli toutes les conditions pour s’en sortir : le Guyana.

Pour rappel, le Guyana – anciennement Guyane britannique – est un petit pays d’Amérique du Sud dont la population ne dépasse pas le million d’habitants. Pays le moins dense du monde – seulement 4 hab./km² – le Guyana assure une production alimentaire suffisante pour sa propre population et ce, pour les sept principaux groupes de denrées.

Pourcentage d’autosuffisance pour les sept principaux groupes alimentaires.
Crédits : Stehl et al., Nature Food., 2025

Certains pays ne cochent aucune case

Derrière le Guyana, seuls deux pays se distinguent en assurant six des sept groupes de denrées : la Chine et le Vietnam, deux pays très agricoles. Par ailleurs l’étude démontre qu’un pays sur sept environ peut répondre aux besoins de sa population pour cinq groupes de denrées. Quid de la France ? Notre pays coche quatre cases sur sept, si bien qu’en cas d’arrêt des échanges, la situation deviendrait compliquée sans pour autant se montrer catastrophique.

Ailleurs dans le monde, de nombreux pays sont beaucoup moins biens lotis. En effet, un tiers des pays étudiés sont autosuffisants pour seulement deux groupes de denrées. Pire encore, certains pays ne coche aucune case, par exemple les Émirats Arabes Unis, l’Irak, le Qatar et le Yémen.

Enfin, il est important de préciser que l’idée de l’arrêt total des échanges mondiaux ne relève pas complétement de la fiction. Rappelons qu’il y a quelques années, la crise du COVID-19 et les mesures d’endiguement de la pandémie ont provoqué le recul des flux internationaux le plus important et le plus rapide de l’histoire moderne.