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Une étude menée par le Centre canadien des politiques alternatives (CCPA) remarque qu’alors que les hôpitaux publics déboursent de plus en plus d’argent pour embaucher du personnel d’agence, le fossé ne cesse de se creuser pour le nombre de postes vacants au sein de ces mêmes établissements.
Le rapport intitulé Hollowed Out, Évidé en français, étudie en profondeur les dépenses que les hôpitaux publics ontariens allouent aux agences de recrutement à but lucratif.
On y remarque qu’entre les années fiscales 2013-2014 à 2022-2023, les hôpitaux publics ontariens ont presque doublé leurs dépenses allouées à l’embauche du personnel intérimaire dans le secteur privé, tandis que les dépenses pour les employés réguliers n’ont augmenté que de 6 %.

Andrew Longhurst explique que plus les hôpitaux embauchent du personnel dans le secteur privé, plus on observe une hausse du nombre de postes vacants au sein des établissements de la santé.
Photo : Radio-Canada / Orphée Moussongo
Dans le Nord de l’Ontario, les chiffres sont encore plus frappants. On recense une hausse de 216 % dans les hôpitaux du Nord-Est de la province, et même de 480 % dans le Nord-Ouest.
Cependant, l’embauche incessante des travailleurs et travailleuses de la santé dans le secteur privé n’a pas l’air de résoudre la situation, comme le souligne Andrew Longhurst, chercheur associé pour le CCPA et auteur du rapport.
Un cercle vicieux […] qui fragilise les finances
Aussi, l’étude fait état d’une hausse fulgurante du nombre de postes vacants dans les hôpitaux ontariens entre les années fiscales 2015-2016 et 2022-2023, et ce, en même temps que la flambée des embauches en agences.
Bien que M. Longhurst admet que d’autres facteurs pourraient expliquer la croissance des postes vacants dans le secteur public, notamment la charge de travail et les salaires, le chercheur reconnaît également la probabilité que les travailleurs se redirigent vers des agences privées.
C’est un cercle vicieux […] plus on injecte de l’argent dans les entreprises à but lucratif, plus elles s’emparent de la main-d’œuvre dont on a besoin dans le secteur public.
D’ailleurs, Michael Early, président du conseil des syndicats d’hôpitaux de l’Ontario, rappelle que les services offerts par le secteur privé sont parfois deux à trois fois plus coûteux que de simplement embaucher le personnel nécessaire.

Michael Early espère que le gouvernement prendra ses responsabilités en main, afin d’éviter une nouvelle crise dans le secteur de la santé.
Photo : Radio-Canada / Orphée Moussongo
Le gouvernement a octroyé 280 millions de dollars [dans son récent budget] pour financer les chirurgies dans les cliniques privées et, c’est difficile à comprendre parce que ces établissements demandent trois fois plus d’argent pour les mêmes chirurgies offertes dans nos hôpitaux, lance M. Early.
L’analyse rapporte également qu’au courant de l’année fiscale 2023-2024, près de la moitié des hôpitaux ontariens se trouvaient dans un déficit budgétaire, et selon l’Association des hôpitaux de l’Ontario, il en sera de même pour la plupart des hôpitaux d’ici la fin de l’année fiscale 2024-2025.
Dans le Nord de l’Ontario, 15 hôpitaux sur 23 font face à des déficits financiers, dont l’hôpital Horizon Santé Nord, qui a essuyé un déficit de dix millions de dollars pendant l’année fiscale 2023-2024.
C’est vraiment déstabilisant pour la main-d’œuvre […] le recours à ces agences de recrutement onéreuses et à ces prestataires à but lucratif, qui font venir du personnel pour travailler dans les hôpitaux, coûte très cher aux hôpitaux publics et fragilise leurs finances, ajoute M. Longhurst.
Comment prévenir la crise?
Afin d’éviter la crise imminente vers laquelle le secteur de la santé semble se diriger à nouveau, le rapport recommande tout d’abord de stabiliser l’économie des hôpitaux du secteur public, en procurant une hausse de 7 % de leur financement, soit 3 % de plus que prévu dans le récent budget, en plus d’ajouter près de 11 000 lits dans les établissements de santé d’ici 2028.
D’après l’analyse, ces mesures permettraient aux établissements de santé de faire face à l’inflation et aux besoins d’une population grandissante et vieillissante.
En outre, on propose également de bannir les agences de recrutement privées pendant trois ans, et de créer une alternative au secteur public comme l’ont fait le Québec ou la Colombie-Britannique, afin de régulariser le personnel au sein des hôpitaux.
L’étude suggère également d’élaborer une stratégie provinciale en matière de main-d’œuvre en santé et un plan d’investissement, comme l’a fait la Colombie-Britannique, en établissant entre autres un comité consultatif provincial doté de personnes investies dans le secteur, qui permettraient de mettre sur pied des idées bien pensées et fidèles aux situations sur le terrain.
Le gouvernement de l’Ontario n’a pas répondu à notre demande d’entrevue.