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Mammifères marins, poissons ou encore coraux... Autant d’êtres vivants dans nos océans qui suscitent l’émerveillement et incitent à la préservation. Mais dans le milieu marin, il y a une grande oubliée des discours sur la protection des océans, qui a pourtant la plus grande importance : l’algue marine.
Souvent considérées comme une nuisancenuisance, les algues sont pourtant indispensables au fonctionnement de nos océans et de notre climat. Et pourtant, personne n'en parle. Voilà pourquoi Vincent Doumeizel, conseiller principal pour les océans à l'ONU et fondateur avec le CNRS d'une coalition mondiale des acteurs des algues, a décidé de sortir un ouvrage pour mettre le rôle des algues à l'honneur, avec l'aide de l'illustrateur Étienne Lécroart.
Les algues ne se résument en effet pas aux algues vertes sur les plages bretonnes ou aux sargasses toxiques qui envahissent les Caraïbes, comme l'explique la BD « La révolution des algues », sortie aux éditions Futuropolis en juin 2025, juste avant le début de l’Unoc-3, la conférences des Nations unies sur les océans qui se tient à Nice jusqu'au 13 juin.
Les algues sont indispensables à la régulation de notre climat
Les algues jouent un rôle méconnu contre la pollution de l’air : elles assainissent l'atmosphère en abaissant de moitié les concentrations d'ozoneozone, cet ozone qui fixe les polluants comme l'azoteazote et le plombplomb dans la basse atmosphère. Elles interagissent aussi avec la météométéo : « à maréemarée basse, exposées à l'ozone, elles libèrent de l'iodeiode gazeux. Sous l'effet de la lumièrelumière, celui-ci va créer avec l'ozone de fines particules autour desquelles va se condenser la vapeur d'eau pour former des nuages et de la pluie », précise l'ouvrage.
À l'état sauvage, les algues « absorbent la quantité de gaz à effet de serre qu'émettent la France et la Grande-Bretagne réunies ». La culture des algues peut aussi aider à décarboner notre économie. Leur potentiel de captation des gaz à effet de serre issus des activités humaines est énorme. Parmi toutes les algues, ce sont d'ailleurs les algues brunes qui se révèlent être « les championnes de la séquestration du CO2 ».
En plus de nourrir une partie de la biodiversité marine, les algues « contribuent à nettoyer les océans. Non seulement en absorbant elles-mêmes des nutrimentsnutriments en excès mais en offrant un refuge à quantité d'organismes filtreurs comme les huitres, moules, coquillages, etc. Ces organismes sont en effet les premières victimes de l'acidification des océans qui les empêche de fabriquer leurs coquillescoquilles ».
Les algues peuvent nourrir l’humanité et la soigner !
Les algues sont « des bombes nutritionnelles, pleines de fibres, de vitaminesvitamines, de ferfer, d'iode, de magnésiummagnésium, de phosphorephosphore, de zinczinc... » Les algues ont nourri les humains pendant des dizaines de milliers d'années, mais ce savoir s'est récemment perdu. Remplies d'acides gras polyinsaturésacides gras polyinsaturés et de vitamine C, les algues ont peut-être même joué un rôle important dans le développement du cerveaucerveau humain et de la massemasse musculaire des hommes modernes. De nos jours, elles sont l'une des réponses au défi de l'alimentation d'une population humaine en expansion. Elles représentent aussi une alternative au sojasoja, une culture responsable d'une partie de la déforestation.
Les algues peuvent aussi nous soigner. Bon nombre d'entre elles sont déjà utilisées dans nos médicaments. Des chercheurs étudient également l'effet des algues dans les traitements pour le cancercancer et pour sa préventionprévention. Une femme qui consomme régulièrement des produits de la mer (parmi lesquels, des algues) a un risque moins élevé de développer un cancer du sein (dans ce cas, 1 femme sur 38 développe un cancer du seincancer du sein), qu'une femme qui n'en consomme pas du tout (dans ce cas, 1 femme sur 8 développe un cancer du sein).
Il y a 12 500 espècesespèces d'algues en tout, chacune révèle des pouvoirs étonnants et aucune ne doit être considérée « comme une mauvaise algue », insiste l'auteur.