Les relations se dégradent, entre l’Académie Saint-Louis et certains de ses voisins. Un référendum est réclamé alors que certains souhaiteraient bien limiter le bruit lors des parties de football dans le quartier.

L’Académie Saint-Louis a fait une demande de retirer un règlement [...] qui date depuis 2007 et qui limite ce qu’on a le droit de faire sur le terrain, explique Daniel Fleury, coordonnateur des projets spéciaux à l’Académie Saint-Louis. Il limite le son amplifié.

Daniel Fleury, coordonnateur des projets spéciaux à l’Académie Saint-Louis.

Photo : Radio-Canada / Alexandre Painchaud

Bien que le son était malgré tout toléré depuis l’entrée en vigueur du règlement il y a près de 20 ans, à la suite de plaintes de citoyens, la Ville de Québec n’a désormais d’autre choix que de commencer à faire respecter à la lettre le règlement en question.

Respecter à la lettre le règlement, qu’est-ce que ça signifie?

Ça voudrait dire tenir des matchs de football sans animateur, sans musique, dit M. Fleury.

Un match de football, c’est un happening, c’est un party, il y a du fun.

L’an dernier, c’était neuf journées dans l’année où il y a eu du son amplifié pour le football, signale-t-il. L’année prochaine, les calendriers sont sortis, ce serait sept journées, donc 15 parties sur sept journées [durant l’automne]. On pense que c’est très raisonnable comme demande.

Selon M. Fleury, jeudi dernier, 25 résidents du secteur se sont opposés à la demande de changement de zonage, demandant que soit respecté à la lettre le règlement en question. Résultat : On s’en va vers un référendum [...] à la fin août, début septembre, dit M. Fleury.

Un processus légal qui doit être suivi

Ce qui s’est passé, c’est que nous, à l’arrondissement des Rivières, on a adopté la demande de modification de zonage de l’Académie Saint-Louis suite à une consultation publique qui avait été tenue pour laquelle les citoyens et le conseil de quartier s’étaient positionnés favorablement, dit Véronique Dallaire, conseillère municipale du district des Saules–Les Méandres.

Véronique Dallaire, conseillère municipale du district des Saules–Les Méandres.

Photo : Radio-Canada / Alexandre Painchaud

S’en est alors suivi tout un processus légal qui découle d’une loi provinciale et qui doit être suivi, ajoute-t-elle. Un processus qui implique le référendum qui devrait avoir lieu à la fin de l’été et où quelque 145 personnes se rendront aux urnes.

Lorsqu’on a des dispositions qui sont susceptibles d’approbation référendaire, c’est que ça donne le pouvoir aux citoyens, de poursuivre Mme Dallaire. Les citoyens, à partir du moment où le nombre requis est atteint, c’est pas quelque chose que nous, comme élus, on peut renverser. Ça donne le pouvoir décisionnel aux citoyens.

Si la majorité des résidents votent pour le maintien du règlement, les parties de football devront se dérouler plus silencieusement. L’utilisation d’un amplificateur de son serait interdit, de même que la présence d’un animateur maison. Les partisans ne pourront plus utiliser de crécelles et de trompettes pour encourager les joueurs.

Si la majorité des résidents votent pour le maintien du règlement, les parties de football devront se dérouler plus silencieusement. L’utilisation d’un amplificateur de son serait interdit, de même que la présence d’un animateur maison. Les partisans ne pourront plus utiliser de crécelles et de trompettes pour encourager les joueurs.

Photo : Radio-Canada / Alexandre Painchaud

Comme le rapportait vendredi Le Journal de Québec, en amont du vote de jeudi, Daniel Fleury et son équipe ont tenté d’aller à la rencontre des résidents touchés. On a organisé une activité de porte-à-porte [...] pour discuter avec eux autres, leur expliquer notre point de vue, relate-t-il à Radio-Canada.

Mais le Syndicat des condos est venu arrêter [notre activité] en disant qu’on était illégal, ce qui était faux, soutient M. Fleury.

On ne demande pas le free for all, là, on ne demande pas que ce soit le bordel du tout. Il y a un règlement [qui existe à la Ville de Québec] qui encadre le bruit, la musique, l’heure des activités, fait-il valoir. On veut juste être avec le même règlement que les autres personnes.

Quelque 145 personnes se rendront aux urnes à fin de l'été pour le référendum.

Photo : Radio-Canada

On ne demande pas aux jeunes de jouer en silence

Ce qu’on a peur, c’est que si on dit "Ok, on ne fait rien", que demain il vont avoir le son plus fort ou des parties de plus, laisse tomber Luc, qui réside non loin de l’Académie Saint-Louis depuis quatre ans.

On ne demande pas aux jeunes de jouer en silence, ce serait ridicule, nuance-t-il toutefois. Comme c’est présentement, c’est bien. On ne veut pas de détérioration de ce qu’on a présentement.

Les jours de matchs, il y a quand même de l’action, des applaudissements, il y a quelqu’un qu’on entend qui parle en arrière-fond, dit-il. Mais c’est tellement peu, présentement que moi, ça ne me dérange pas.

Peut-être que ceux qui sont juste à côté [...] peut-être que ce serait différent, souffle-t-il.

Marylène Villeneuve, voisine de l’Académie Saint-Louis, et sa fille.

Photo : Radio-Canada / Alexandre Painchaud

Je ne comprends pas le conflit qui se passe, lance pour sa part Marylène Villeneuve, dont le condo offre une vue directe sur le terrain de football de l’Académie Saint-Louis. Je suis pour que les jeunes puissent jouer comme ils veulent, en criant comme ils veulent. [...] Personnellement, je ne trouve pas ça dérangeant.

Oui, il y a du bruit, des fois. Ça crie, ça encourage, il y a des trompettes, ajoute celle qui demeure à cet endroit depuis cinq ans. Mais, justement, c’est ça qui est l’fun, ça met de l’ambiance.

L’Académie, à neuf heures, le soir, ça ne fait plus de bruit.

Bon nombre de condos sont situés à proximité du terrain de football de l’Académie Saint-Louis.

Photo : Radio-Canada / Alexandre Painchaud

Là, j’ai l’impression qu’on assiste à quelque chose qui s’envenime, lance la conseillère municipale Véronique Dallaire, disant souhaiter qu’un dialogue se poursuive entre l’institution et les voisins.

Il faut conserver les canaux ouverts.

Et pour la suite des choses, si les élus du conseil d’arrondissement veulent toujours aller de l’avant avec le changement de zonage, ils adopteront le sommaire fixant la date du scrutin lors du prochain conseil d’arrondissement, le 25 juin, précise par écrit la Ville de Québec.

Avec les informations d'Alexandre Painchaud