L’organisme d’intervention et d’accompagnement à la diversité sexuelle et de genre Diversité 02 a tenu son premier colloque à l’Hôtel Delta de Jonquière, vendredi.

L’événement, qui s’est déroulé sous le thème Comprendre, respecter, inclure : vers des services plus inclusifs pour toustes, visait à outiller les professionnels des milieux de la santé, de l’éducation, de l’intervention et du communautaire à l’égard des réalités des personnes LGBTQ+.

Une centaine de personnes y ont participé.

Dans la région, il existe peu de services et d’espaces de rencontre dédiés aux membres de la communauté LGBTQ+, note la directrice générale de Diversité 02, Roxanne Gervais.

Il y a aussi des enjeux en termes de services. Il y en a qui sont inexistants en région. Les gens doivent se déplacer à Québec ou à Montréal, donc ça complexifie l’accès à certains soins, explique-t-elle.

La directrice générale de Diversité 02, Roxanne Gervais (seconde à partir de la gauche), estime que les services sont moins nombreux en région.

Photo : Radio-Canada / Anissa Leduc

Les enjeux régionaux sont différents de ce qu’on vit dans les grands centres.

Comme la demande pour le soutien et l'accompagnement est grandissante, Diversité 02 s’attend à atteindre les limites de sa capacité d'intervention.

Par contre, l'offre de services régionale pourrait être vouée à s’élargir dans le futur puisque les différents organismes sont prêts à collaborer, selon Mme Gervais.

Pour plus d’inclusivité

À l’heure actuelle, beaucoup de travail reste à accomplir pour assurer une égalité de traitement dans les services publics, dont la santé et l’éducation, selon Alex Loiselle, un jeune homme transgenre.

Les rendez-vous médicaux, notamment, peuvent représenter une expérience difficile. Du côté médical, tu as juste peur, tu ne veux pas y retourner. Tu vas négliger ta santé physique parce que tu as de l’anxiété, raconte-t-il.

C’est important qu’on se sente inclus, affirme le jeune homme, qui a commencé sa transition de genre au secondaire. Le parcours fut éprouvant, notamment en raison de l’ignorance du personnel enseignant.

Au secondaire, j’avais demandé à faire mon changement de nom dans les dossiers scolaires. C’était très mal structuré. Il y avait beaucoup trop d’étapes, pas de soutien, se souvient-il.

Et la directrice m'avait déjà dit "Ça ne te sert à rien parce que les enseignants te connaissent déjà par [ton] nom légal".

Alex Loiselle dénonce les comportements discriminatoires au sein des services publics.

Photo : Radio-Canada / Anissa Leduc

Le 17 mai marque la Journée internationale contre l'homophobie, la transphobie et la biphobie.

Selon la directrice générale de Diversité 02, il est important de souligner cette date qui met en lumière tous les enjeux liés aux communautés [LGBTQ+], mais particulièrement actuellement où le climat sociopolitique est quand même mitigé, polarisé.

Elle ajoute que les droits de ces communautés ne sont pas acquis, mais en constante évolution. Des reculs sont toujours possibles, avertit-elle.

Avec les informations d'Anissa Leduc