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Diversifier les espèces pêchées pour survivre

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La crise qui frappe l'industrie de la crevette nordique, touchée par une baisse draconienne des prises de 80 % en 2024, met en lumière la vulnérabilité des pêcheurs qui ne capturent qu'une seule espèce. En Europe, les pêcheurs et transformateurs semblent beaucoup moins vulnérables puisqu’ils pratiquent une pêche multiespèces.

Cette façon de faire leur permet à la fois de répondre davantage aux besoins des consommateurs et de demeurer rentables, même si les captures sont en baisse dans un secteur.

À Québec, Les Pêcheries Desbois possèdent deux poissonneries et un restaurant, La Gaspésienne 51. L’entreprise opère aussi une poissonnerie à Matane.

Une affiche au restaurant La Gaspésienne 51

Les Pêcheries Desbois est l'une des seules entreprises au Québec qui contrôle la chaîne de distribution de la mer à l'assiette. Ses produits sont pêchés en Gaspésie ou à Anticosti et vendus à Québec.

Photo : Radio-Canada / Martin Toulgoat

Chez les Desbois, la pêche, c’est une passion qui se transmet de génération en génération.

Mon grand-père pêchait, même mon arrière-grand-père pêchait et mon père a repris la relève pour la pêche à la crevette et aujourd’hui, il pêche un peu de tout, lance Myriam Cyr Desbois, maintenant directrice générale de l’entreprise familiale.

Les Pêcheries Desbois contrôle la chaîne d’approvisionnement de la mer à l’assiette, ce qui permet d’éviter de payer des intermédiaires. L'entreprise a recours à son propre réseau de transport et des pêcheurs qui l’alimentent en ce moment en homard provenant de l’Île d’Anticosti.

Myriam Cyr-Desbois

Myriam Cyr Desbois est derrière le concept du restaurant La Gaspésienne 51, qui a pignon sur rue sur le chemin Saint-Louis à Québec. Il met en valeur les produits et fruits de mer, mais aussi les produits du terroir gaspésien.

Photo : Radio-Canada / Luc Manuel Soares

Le restaurant, il peut s'approvisionner directement dans la poissonnerie, ce sont directement nos pêches, donc il n'y a pas d'intermédiaire. Le menu du restaurant va changer selon les saisons, ajoute la jeune entrepreneure.

Les Desbois ont des permis de pêche pour plusieurs espèces, comme le crabe des neiges, le homard, le flétan, la morue, le thon rouge et la crevette.

Myriam Cyr-Desbois à la caisse de sa poissonnerie.

Pêcheries Desbois s'attendait à vendre entre 20 000 et 30 000 lb de homard pêché à Anticosti dans ses deux poissonneries de Québec pour la fête des Mères.

Photo : Radio-Canada / Martin Toulgoat

Donc quand les quotas autorisés baissent, comme pour la crevette, ils sont ainsi beaucoup moins vulnérables. De plus, la survie de leur entreprise n’est pas compromise comme si elle reposait sur une pêche mono-industrielle.

Ça permet de se diversifier parce que si tu mets toute ton entreprise dans une seule pêche, c'est tellement instable. Une année ça peut être le prix qui est moins bon, une autre année, le prix est bon, mais les prises ne sont pas là. Donc c'est important d'avoir plusieurs espèces.

Ce modèle d'affaires est néanmoins unique au Québec et représente davantage l'exception que la règle. En Europe, les pêches multiespèces sont courantes un peu partout comme en Espagne, le plus gros producteur et exportateur de poissons et de fruits de mer de l’Union européenne.

Le Marché de Mercabarna

Le marché de Mercabarna, à Barcelone, fourmille dès 4 h chaque matin.

Photo : Radio-Canada / Martin Toulgoat

Le marché de Mercabarna, à Barcelone, est l'un des plus gros en Europe. Ce qui frappe les acteurs gaspésiens qui le visitent, c'est que des poissons et fruits de mer, il y a en a ici de toutes les sortes et de toutes les tailles.

Je pense qu'il faut juste prendre le temps de cibler ces espèces-là et puis nous, d'allumer. Ce qui peut ne pas être attrayant peut l'être pour quelqu'un d'autre ailleurs dans le monde comme en Europe.

Deux hommes discutent dans un marché de poissons et de fruits de mer.

À droite, le directeur général de l'Association des capitaines-propriétaires de la Gaspésie, Claudio Bernatchez, discute avec un employé de l'importateur espagnol Maresmar, présent au marché Mercabarna. Il y vend notamment du homard canadien.

Photo : Radio-Canada / Martin Toulgoat

Le représentant de pêcheurs remarque, à ce marché, que les habitudes commerciales entre les vendeurs de poissons et fruits de mer européens et leurs clients, comme les restaurateurs, sont bien différentes de celles courantes au Canada. Chez nous, les transactions sont axées sur la vente d'une espèce en grand volume.

Là, on voit quelqu'un qui est en train de choisir des crevettes à la pièce, dans une boîte. On est loin de l'obligation d'acheter un conteneur plein, remarque Claudio Bernatchez.

Rencontré au Salon international des poissons et fruits de mer de Barcelone au début du mois de mai, Arthur de Boislaville, directeur des opérations des Viviers de Saint Colomban, à Carnac en Bretagne, met de l'avant cette philosophie.

Ce qui est intéressant, Aux Viviers de Saint Colomban, c'est que nous ne sommes pas monoproduits, mais multiproduits, explique-t-il. Il ne peut imaginer un modèle d'affaires rentable qui serait basé uniquement sur la transformation d'une ou de deux espèces seulement.

Pêcher plusieurs espèces et transformer plusieurs espèces, c'est tout simplement pour répondre à la demande du client. Le client va vouloir passer une commande et avec nous, il va pouvoir prendre des huîtres, des bulots, des crustacés et remplir la palette sans avoir 15 fournisseurs pour 15 produits, mais avoir un seul fournisseur avec 15 produits.

Arthur De Boislaville, directeur des opérations, Viviers de Saint Colomban.

Le transformateur les Viviers de Saint Colomban transforme à la fois des mollusques et des crustacés, ce qui lui permet d'éviter d'importantes pertes financières en ne dépendant pas seulement d'une seule espèce.

Photo : Radio-Canada / Martin Toulgoat

Au Québec, l'enjeu du manque d'accès à différents produits marins chez un seul distributeur est décrié depuis la toute première édition du Salon Fourchette bleue –poissons et fruits de mer, en 2022.

La majorité des usines continuent de vendre de grandes quantités qui prennent à 80 % le chemin de l'exportation. Cet événement vise notamment à faire découvrir des espèces méconnues du Saint-Laurent et à améliorer l'accès à des produits de qualité pour les restaurateurs.

Claudio Bernatchez représente des pêcheurs québécois de crevette touchés par une baisse draconienne des prises et dont le modèle d'affaires axé sur de gros volumes ne tient plus la route dans ce contexte. Pour lui, aller à la rencontre de transformateurs et pêcheurs européens, dans le cadre du Salon international des poissons et fruits de mer de Barcelone, a été une sérieuse prise de conscience.

On aurait la chance de faire autrement. On aurait la chance de diversifier les portefeuilles de pêche de nos pêcheurs et peut-être, prendre l'habitude aussi, comme ça semble être la demande en Europe, d'envoyer des conteneurs, mais avec des espèces variées dedans, donc pas de les remplir seulement d'une espèce.

Pieuvre et merlan sur de la glace.

Un restaurateur qui se rend dans un marché de poissons et fruits de mer à Barcelone a l'embarras du choix pour concocter son menu du jour, avec de la pieuvre ou du merlan.

Photo : Radio-Canada / Martin Toulgoat

Pour développer des marchés pour de nouvelles espèces, Pêches et Océans Canada doit d'abord délivrer des permis exploratoires ou scientifiques pour vendre ces captures, question de tester l'appétit des consommateurs et la volonté ou non des pêcheurs en place de changer le modèle d’affaires de leur entreprise de pêche.

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