Une troupe de danseurs du Studio District 5, à Trois-Rivières, se prépare pour le Championnat du monde de hip-hop qui aura lieu cet été en Arizona. Les 27 danseurs multiplient les heures de pratique pour perfectionner leur numéro qui représentera le Canada dans la division Megacrew juvénile.

The First Empire a reçu le titre de champion canadien lors de la compétition de danse Future qui se déroulait en mars à Boucherville. Depuis, ils se sont aussi illustrés à Hit The Floor St-Hyacinthe, en avril, en raflant la première place dans leur catégorie, et la deuxième place sur l’ensemble de la compétition.

Les répétitions sont de plus en plus rigoureuses pour aller affronter les meilleurs danseurs de hip-hop du monde à Phoenix du 26 juillet au 2 août.

Les danseurs de la troupe The First Empire se sont mérité une bourse de 3000 $ grâce à leur deuxième place au showcase de la compétition Hit The Floor.

Photo : HIT THE FLOOR/@_eal @studiojuzolie

Là, je ne le réalise pas, mais quand on va être là-bas, c’est là que je vais me rendre compte : OK, je suis vraiment là-bas. Je suis vraiment champion canadien et je m’en vais aux worlds, confie l’un des danseurs, Chad St-Arnaud, qui peine encore à réaliser qu’il se retrouvera parmi les meilleurs danseurs de hip-hop du monde dans quelques mois.

À partir de mai, on a huit heures de pratique par semaine, plus deux heures d'entraînement chez nous, donc ça va être vraiment intensif, assure l’une des membres de la troupe, Raphaëlle Leblanc

La plupart d’entre eux font non seulement partie de cette troupe, mais d’autres projets aussi tout en étant inscrits à un programme de sports-études. Ça représente jusqu’à 25 heures d’entraînement par semaine, avec l’école.

Une fois les cours terminés, The First Empire suivra un plan d’entraînement de quatre jours par semaine. Ça va être ça qu’ils vont faire tout l’été, dit le chorégraphe et propriétaire du studio, Vincent Desjardins, le rire dans la voix.

Le mental, le physique, il va être mis à l’épreuve.

Les danseurs, âgés de 14 ans à 17 ans, se rendront au championnat de hip-hop le plus prestigieux, qui regroupe 55 pays, pour la première fois. Ils comptent ramener un nouveau trophée dans le studio déjà amplement décoré par les précédentes compétitions, telles que Révolution, ou Canada’s Got Talent.

Les danseurs mettent tous les efforts possibles pour se démarquer lors de la compétition.

On sent que l’adrénaline est plus là et je pense que la discipline aussi est plus là dans les pratiques récemment parce qu’on sait que c’est une grosse étape qui s’en vient, dit l’un des danseurs, Charlély Arel.

Ils suivent à la lettre les consignes de leur chorégraphe, Vincent Desjardins, pour obtenir le meilleur score possible au Championnat du monde.

C’est un gros titre à gagner. C’est pas rien; c’est champions du monde, on danse pour le monde entier.

Un grand groupe de danseurs amène certaines difficultés qu’on retrouve moins dans les plus petits groupes. Capter les erreurs et les détails devient plus ardu, ce qui nécessite de répéter plusieurs fois les mêmes séquences avant de s’assurer d’une semi-perfection, si on peut dire, expose le chorégraphe.

Il est exigeant, mais c’est ça qui [fait] qu’on a un bon niveau et qu’on est de bons danseurs dans toutes les sphères de la danse, explique Chloé Germain.

Retour aux bases

District 5 est reconnu pour son style bien particulier, qui mélange le hip-hop à d’autres styles, comme le contemporain, pour créer des numéros uniques en leur genre qui racontent toujours une histoire avec un message puissant.

Pour cette compétition, les danseurs doivent plutôt exploiter les racines du hip-hop, dans ses différents styles.

Au Championnat du monde de hip-hop, l’originalité compte seulement pour 10 % de la note, donc l’originalité est vraiment plus mise de côté et là, le but, c’est d’être le meilleur danseur hip-hop possible. Ce qui veut dire qu’il faut être bon dans plusieurs domaines en hip-hop, explique le chorégraphe.

Il reste un peu plus de deux mois à la troupe pour perfectionner sa prestation avant le Championnat du monde.

Photo : Radio-Canada / Yoann Dénécé

Pour obtenir le maximum des points au critère de la variété des styles, chaque compétiteur doit illustrer au moins trois styles différents.

Dans ce dernier numéro, les danseurs passent du hip-hop au popping au house, démontrant leurs aptitudes et leur polyvalence. On se concentre sur les trois styles qu’on maîtrise le plus, indique Vincent Desjardins.

Atteindre la finale

Pour compétitionner pour le titre de champion du monde, The First Empire devra survivre à la ronde des préliminaires et celle des demi-finales pour accéder à la grande finale le 2 août.

Ce serait la première fois qu’une troupe du studio District 5 atteindrait cette étape de la compétition mondiale. Le studio de Trois-Rivières y sera représenté pour une troisième fois grâce à la qualification de la troupe.

On vise la première place. Advienne que pourra, mais c’est sûr et certain que notre mentalité, c’est de se donner au maximum pour aller chercher la première place, assure Vincent Desjardins.

Les danseurs pourraient donc monter sur la scène jusqu’à trois fois pour épater les juges avec leur prestation.

Les danseurs ont reçus le titre de champions canadiens dans leur division en mars.

Photo : Facebook/District 5

Médaille ou non, Vincent Desjardins ne pourrait être plus fier de ses danseurs, qui dévouent corps et âme dans leur performance.

Je suis super fier d’eux. Ils sont tout le temps à 100 % dans tout. Oui, c’est le fun les résultats, c’est sûr et certain. On travaille pour se rendre jusque là. C’est le bonbon au bout de ce chemin-là. [...] mais au-delà de ça, le travail qu’ils mettent avant d’avoir ces résultats-là est quand même assez important et c’est ça qui me rend le plus fier, dit-il.

Les danseurs, exubérants de confiance, ont hâte de représenter le pays et ils ne comptent viser rien de moins que la première place.

Ce voyage, qui est en soi une opportunité unique pour plusieurs, coûte toutefois très cher. La population qui le souhaite peut soutenir les danseurs dans la réalisation de leur rêve de différentes façons.

On a un GoFundMe, on va avoir des activités, indique Vincent Desjardins, qui ajoute qu’un simple abonnement à la page Facebook du studio va nous rendre très heureux, c’est sûr et certain, aussi.

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Le reportage d'Amélie Simard-Blouin

Photo : Radio-Canada