Language

         

 Publicité par Adpathway

Dire adieu au Roundup

1 week_ago 11

         

NE LAISSER PAS LE 5G DETRUIRE VOTRE ADN Protéger toute votre famille avec les appareils Quantiques Orgo-Life®

  Publicité par Adpathway

Le cultivateur Yannick Beauchemin fait un pari sur l’avenir. Cet été, il exploite un grand champ de soja en réduisant sérieusement le recours aux produits désherbants. Il remplace la chimie par une méthode de sarclage surtout utilisée dans les cultures biologiques.

C’est la technique du strip-till ou, en français, le travail du sol en bandes. Grâce à un outillage très précis, il laboure seulement la bande de terre qui va être plantée.

Si l’opération porte ses fruits, M. Beauchemin espère modifier ses pratiques dans ses cultures qui s'étendent sur 200 hectares, à Ste-Monique, dans le Centre-du-Québec.

De son propre aveu, les herbicides demeurent des alliés incontournables. On en utilise beaucoup parce que c'est plus facile et on l'applique souvent par habitude, concède-t-il.

Et il n’est pas le seul. Le Québec pulvérise encore des quantités astronomiques de pesticides. Selon les dernières données disponibles, les ventes ont atteint 5,4 millions de kilogrammes en 2023. Un bilan qui se situe au-dessus de la moyenne des cinq années précédentes.

Un homme prend la pose devant son tracteur.

Yannick Beauchemin est cultivateur depuis 26 ans.

Photo : Radio-Canada / Vincent Rességuier

Pour cette première année, Yannick Beauchemin a l’intention d’allier travail du sol en bandes et utilisation des herbicides, seulement lorsque c'est nécessaire.

La pulvérisation de produits chimiques a l’avantage de limiter la compaction du sol. Le sarclage nécessite, lui, plus de travail du sol, ce qui signifie aussi plus de dépenses en carburant, plus d’émissions de gaz à effet de serre et plus de temps passé au champ.

Si on applique des pesticides juste une fois au lieu de trois, on aura réussi.

Le monde idéal n'existe pas, lance avec philosophie le cultivateur, tout en précisant qu’il prend le risque de voir sa production limitée par les mauvaises herbes.

Portrait de Murielle dans un champ.

L'agronome et conseillère Murielle Bournival

Photo : Radio-Canada / Vincent Rességuier

Des agriculteurs-influenceurs

Dans cette aventure, il est accompagné par Murielle Bournival, du Centre d'expertise et de transfert en agriculture biologique (CÉTAB), affilié au Cégep de Victoriaville.

Cette agronome, qui a fait ses preuves dans le monde de la culture biologique, est à la tête d’un projet pilote (nouvelle fenêtre) financé par Québec à hauteur de 1,8 million de dollars sur trois ans. Ce programme fait partie du Plan national de l'eau et a pour objectif de trouver des solutions de rechange aux pesticides.

Les données scientifiques démontrent que la pollution des nappes phréatiques liée aux produits phytosanitaires représente un danger toujours plus présent au Québec.

La mission de Murielle Bournival consiste à faire la promotion de solutions de rechange et à démontrer leur efficacité à l'ensemble de la communauté agricole en grande culture. Le CÉTAB fournit expertise et équipements aux cultivateurs. En contrepartie, les cinq agriculteurs participants au projet pilote doivent jouer le rôle d’influenceurs dans le milieu des producteurs de grains.

Murielle Bournival doit composer avec un certain scepticisme dans la profession. Un sentiment qui s'est par exemple manifesté par des commentaires acerbes sur les réseaux sociaux.

Tout changement peut apporter certaines craintes, certaines incertitudes, explique l’agronome. C'est sûr que l'utilisation de pesticides peut être facilitante et la charge de main-d'œuvre est réduite.

Le producteur Yannick Beauchemin prend son rôle à cœur, d'autant que sa voix porte car il est un pionnier dans la profession. Les gens regardent déjà ce que je fais, dit-il, mais là, je dois me convaincre avant de convaincre les autres. C’est un bel enjeu et un beau défi.

Le président de l’Union des producteurs agricoles (UPA), Martin Caron, fait aussi partie des participants au projet.

Une machine agricole.

La machine de Désherbex est composée de 10 bras robotiques indépendants qui arrachent les mauvaises herbes.

Photo : Radio-Canada / Vincent Rességuier

La technologie en renfort

Pour tenter de convaincre les sceptiques, ils peuvent compter sur des technologies toujours plus performantes.

Dans les 10 dernières années, les équipements ont gagné en précision et certains sont proches de la perfection, raconte Murielle Bournival. De nouveaux outils arrivent chaque jour sur le marché et plusieurs sont même conçus au Québec.

Dans un champ d'oignons de la ferme Delfland, en Montérégie, l'entreprise Désherbex met à l'épreuve une nouvelle machine de désherbage pour les légumes racines.

Un appareil composé de 10 bras robotiques indépendants, avec sur chacun d’eux une caméra qui détecte les mauvaises herbes. Chaque bras est équipé d'une toupie qui détruit les plantes indésirables tout en épargnant les légumes.

Un homme dans un champ, avec tracteur en arrière plan

Simon Michaud prend la pose devant sa machine qui est en cours d'expérimentation.

Photo : Radio-Canada / Vincent Rességuier

Après un mois d'ajustement, on a vraiment des bons résultats, se réjouit le fondateur de l'entreprise Simon Michaud, qui nous montre sa création en pleine action.

Il a déjà comme clients des cultivateurs dont les champs sont envahis par des plantes ayant développé une résistance aux herbicides. Dans quelques années, il estime que son engin va permettre de réduire de moitié, au minimum, le recours aux produits chimiques.

Sa machine, qui fait 6 pieds de largeur, coûte pour le moment 150 000 $. Elle occupe l’espace d’une équipe de 6 à 8 personnes, mais travaille deux fois plus vite, selon M. Michaud.

Une femme souriante avec des champs en arrière-plan.

Izmir Hernandez, conseillère en innovation au Réseau d'expertise en innovation horticole

Photo : Radio-Canada / Vincent Rességuier

L'opportunité du manque de main-d’œuvre

Le manque de main d'œuvre facilite l’adoption de nouvelles technologies dans le secteur maraîcher, note Izmir Hernandez, conseillère pour le Réseau d'expertise en innovation horticole.

Elle accompagne des entreprises, comme Désherbex, pour les aider à développer leur matériel innovant, tout en conseillant les producteurs sur les différentes technologies.

Le prix peut être un obstacle, mais l'obstacle le plus grand, c'est le manque de validation de certaines technologies, explique Mme Hernandez. Si on doit faire un gros investissement, on veut avoir la certitude que ça fonctionne.

La conseillère en innovation voit toujours plus de producteurs qui achètent des désherbeurs mécaniques et elle croit dur comme fer dans le rôle des influenceurs.

Il y a toujours des primo-adoptants, dit-elle, ces producteurs encouragent les autres à adopter de nouvelles façons de produire.

read-entire-article

         

        

NE LAISSER PAS LE 5G DETRUIRE VOTRE ADN  

Protéger toute votre famille avec les appareils Quantiques Orgo-Life®

  Publicité par Adpathway