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Chiffres gonflés, définitions revisitées : les annonces d’Emmanuel Macron à l’Unoc sur les aires marines protégées suscitent un tollé. Derrière les proclamations de « protection forte », les ONG dénoncent une vaste opération de communication.
À écouter Emmanuel Macron, la France serait à la pointe de la protection des océans.
Pourtant, depuis le début de l'Unoc, la Conférence des Nations unies sur l'océan, qui se tient depuis le lundi 9 juin, les annonces présidentielles font grincer des dents. « Escroquerie », « arnaque », « opération de com » : plusieurs ONG dénoncent des mesures creuses et des effets d'annonces bien éloignés des réalités du terrain. Décryptage.
Des promesses en cascade
Dimanche, dans un dossier de presse, le gouvernement a affirmé vouloir faire passer la part des eaux françaises sous « protection forte » de 4,8 % à 14,8 % d'ici fin 2026. Pour les eaux de la France hexagonale, la part grimperait de 0,1 % à 4 %, un bond présenté comme une avancée majeure.
Pourquoi la sanctuarisation des aires marines protégées est-elle si nécessaire ? Illustration en images, autour de la pratique du chalut de fond. #Le20hweekend pic.twitter.com/FuYE4EXvDQ
— Le20h-France Télévisions (@le20hfrancetele) June 9, 2025Sur le papier, cela semble encourageant. Mais les ONG, elles, alertent sur les limites de ces chiffres. Pour le WWF, il s'agit d'un progrès indéniable... à nuancer fortement. La raison ? La France applique sa propre définition de ce qu'elle appelle une « protection forte », bien plus souple que celle reconnue à l'international.
Dans les faits, seules certaines pressionspressions, notamment sur les fonds marins comme le chalutage de fond, seront interdites. Mais les autres formes de pêche, dans la colonne d'eau par exemple, resteront autorisées, explique l'association. Une contradiction flagrante avec la définition officielle des Zones de Protection Forte, qui prévoit de limiter toutes les pressions significatives sur les écosystèmes.
Et ce n'est pas tout. Selon l'association Bloom, la majorité des « nouvelles » zones concernées par cette protection renforcée sont déjà protégées par un décret datant de 2022. Pire encore : les fameuses zones qui vont bénéficier du label de « protection forte »... le sont en réalité depuis janvier 2017, à quelques exceptions près, dénonce l'ONG.
Des aires marines (pas assez) protégées
Le cas français illustre un problème bien plus vaste : celui des aires marines protégées dites de « papier ».
Présentes sur les cartes, mais absentes dans les faits, ces zones ne bénéficient ni de surveillance réelle, ni de financement suffisant, ni de respect sur le terrain. Certaines tolèrent des pratiques destructrices comme le chalutage de fond ou des activités touristiques intensives.
Selon le rapport 2024 de l'ONU Environnement, environ 8 % de la surface océanique mondiale est classée en aire marine protégée. Mais si l'on s'intéresse uniquement aux zones véritablement strictes, avec une réglementation claire et appliquée, ce chiffre tombe à 2,9 % seulement.
Et pourtant, les enjeux sont énormes. Une étude de l'université d'Exeter a montré qu'une aire strictement protégée peut entraîner une augmentation de 446 % de la biomassebiomasse des poissonspoissons par rapport à une zone non protégée.
La Polynésie française donne l’exemple en décidant de créer l’une des plus grandes aires marines protégées au monde. pic.twitter.com/Zl1P0H5hZc
— Élysée (@Elysee) June 9, 2025Mais concernant les progrès de la France, tout n'est pas à jeter. La Polynésie française vient, elle, de montrer l'exemple, en classant 20 % de son aire marine gérée en protection stricte. Contrairement aux zones à protection forte hexagonales, aucun prélèvement n'y est autorisé, garantissant une réelle efficacité écologique.