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L’Université Laval, l’Université McGill, l’Université de Montréal et l’Université de Sherbrooke lancent d’une même voix la plateforme Polaris, une série de propositions à l’intention des gouvernements Legault et Carney, dont l’objectif est « d’attirer les meilleurs talents venus d’ailleurs pour faire progresser la recherche d’ici ».
Conscientes des défis budgétaires dans le réseau universitaire, mais aussi de l’instabilité de l’écosystème de la recherche universitaire aux États-Unis, les quatre universités à haute intensité de recherche désirent interpeller les décideurs au nom de tout le réseau universitaire du Canada afin que le pays se repositionne comme une destination de stabilité pour les meilleurs talents du monde.
L’idée est de séduire les chercheurs qui seraient tentés de quitter les États-Unis, mais aussi d’éviter qu’un grand nombre d’entre eux ne se tournent vers le secteur industriel américain, ce qui représenterait une perte pour le milieu universitaire mondial, explique la vice-rectrice, Recherche et Innovation de l’Université McGill, Dominique Bérubé, en entrevue avec Radio-Canada.
Ce qu’on essaie de faire, c’est de créer un asile, tout en augmentant la capacité de recherche et de savoir qui va être critique pour l’autonomie du Canada, du Québec, et développer notre économie dans les prochaines années, résume Mme Bérubé.
Son homologue de l’Université Laval, Eugénie Brouillet, renchérit. Le Canada et le Québec sont capables d’offrir un environnement de recherche libre. Et on se rend compte en ce moment à quel point c’est fondamental d’avoir cet environnement propice à la recherche.
Et il y a urgence d’agir, selon les deux vice-rectrices, car le Canada n’est certainement pas le seul pays à vanter ses charmes. Et bien qu’il soit un chef de file international dans bien des domaines de recherche, il a une réputation à redorer sur le plan du financement.
Je ne pense pas qu’on réalise à quel point on pourrait perdre du terrain rapidement. Il y a urgence parce que si on ne met pas en place les moyens nécessaires, d’autres vont le faire. Et d’autres le font déjà. Et on va rapidement perdre notre avantage.
Mme Bérubé donne en exemple la place enviable que le Canada s’est forgée jusqu’à présent dans le secteur de l'intelligence artificielle.
On était très en avance dans ce domaine il y a 5, 10 ans. Maintenant, on est à un niveau égal à d’autres à l’échelle mondiale, si on n’est pas en perte de vitesse, assure-t-elle. Ça progresse beaucoup trop rapidement pour se permettre de ne pas agir maintenant.
C’est un contexte difficile, mais qui crée des occasions. Il faut que nos gouvernements les saisissent. Et c’est maintenant que ça se passe!

Eugénie Brouillet, vice-rectrice à la recherche, à la création et à l’innovation de l'Université Laval, à Québec.
Photo : Université Laval / Yan DOUBLET
Propositions concrètes
La plateforme Polaris, le plan proposé par les quatre établissements, suggère notamment de mettre en place de nouvelles chaires de recherche dans des secteurs stratégiques comme l’intelligence artificielle, la santé ou encore la biodiversité.
La création d’une centaine de nouvelles chaires de recherche au coût de 550 millions de dollars, selon un scénario idéal, permettrait le recrutement d’une centaine de chercheurs mondialement reconnus et ainsi un repositionnement national transformateur, selon le regroupement universitaire.
Ce dernier suggère aussi aux gouvernements de miser sur la création de chaires de recherche industrielle cofinancées par le secteur privé pour traduire la recherche en productivité économique et en innovation.
Mais il faudrait aussi s’assurer d’offrir des bourses ciblées pour recruter des doctorants et des postdoctorants de talent, ajoutent les quatre universités. Les différentes bourses proposées se voudraient complémentaires aux bourses d’études supérieures fédérales actuelles et permettraient de soutenir les étudiants internationaux, qui se retrouvent parfois déçus par la réalité du soutien de la recherche et des chercheurs au Canada.
Passer à l’action
Mmes Brouillet et Bérubé le confirment, les universités canadiennes perçoivent présentement une hausse des manifestations d’intérêt de l’étranger.
Mais il faut réussir à concrétiser cet intérêt-là, explique Mme Brouillet. Il faut s’assurer qu’il nous est possible d’accueillir et d’intégrer ces chercheurs étrangers dans nos universités. Et l’objectif de la plateforme Polaris est de nous permettre d’avoir les moyens pour fournir le soutien financier nécessaire pour que ces personnes-là puissent vraiment démarrer et poursuivre leur carrière ici.
Et le défi est de taille, notamment en raison de décisions gouvernementales récentes qui limitent l’accueil d’étudiants étrangers tant au fédéral qu’au provincial, ajoute Mme Bérubé. Sans oublier les barrières liées aux délais et à la complexité des processus d’immigration qui compliquent le recrutement à l’étranger.

Dominique Bérubé, vice-rectrice, Recherche et Innovation de l’Université McGill, à Montréal.
Photo : Owen Egan
Tout ça sera impossible à faire sans qu’il y ait un mouvement de la part des gouvernements provinciaux et fédéraux pour déréglementer les récentes décisions [quant aux quotas d’étudiants étrangers], mais aussi pour qu’il y ait des reconnaissances accélérées de citoyenneté et de résidence.
Mme Bouillet est consciente de l’ampleur des demandes, mais se dit optimiste, considérant qu’il y a une écoute très active tant du gouvernement du Canada que de celui du Québec, assure-t-elle.
Je pense que le Canada et le Québec sont bien conscients que d’autres pays investissent des sommes conséquentes pour pouvoir recruter ces talents-là dans le contexte actuel. Alors il est important d’aller dans cette voie, estime la vice-rectrice de l’Université Laval.