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Des travaux d’urgence de 18 millions de dollars sont nécessaires à la Pulperie de Chicoutimi. Le musée régional attend des investissements du ministère de la Culture et des Communications depuis 2018 afin de préserver le bâtiment 1921 qui abrite ses expositions et sa collection.
Les travaux à réaliser sont majeurs, souligne d’emblée le directeur général de l’établissement, Jacques Fortin, lors d’une visite des lieux.
Le bois de certaines portes du bâtiment patrimonial est par exemple infesté de fourmis charpentières. Il s’agit d’une source d’inquiétude pour l’institution.
On a une maison historique du peintre Arthur Villeneuve, ça serait terrible qu’il y ait des fourmis, laisse tomber M. Fortin, en montrant les ravages au bas d’une porte.
Les nombreuses fenêtres de l’ancienne usine et son toit en tôle doivent aussi être rénovés.

Le bois des portes et des fenêtres du bâtiment est pourri à plusieurs endroits. Des fourmis charpentières creusent le bas de cette porte en bois.
Photo : Radio-Canada / Myriam Gauthier
Climatisation brisée et eau dans le sous-sol
Le système de climatisation, en outre, ne fonctionne plus. Pour assurer la préservation des objets de ses expositions et des artefacts entreposés dans sa réserve, le musée régional loue un compresseur l’été afin d’assurer la climatisation du bâtiment.
Depuis tout près de sept ans maintenant qu’on met entre 60 et 70 000 $ de climatisation l’été parce que notre système ne fournit pas. Quand on fait le calcul, ça commence à faire de l’argent, souligne M. Fortin.
Des travaux sont aussi nécessaires au sous-sol. Chaque printemps, l’eau s’y accumule tous les jours pendant trois semaines, à quelques mètres des équipements électriques.
Les dommages de ces infiltrations d’eau sont bien visibles, alors que des fissures parcourent la dalle de béton du bâtiment.
Ce qui est prévu, c’est de faire mettre un drain, puis ramasser l’eau pour qu’elle s’en aille. Là, c’est en train de se briser. Avant, il n’y en avait pas de craques, explique Jacques Fortin.

Chaque printemps, de l'eau s'infiltre et doit être pompée à l'extérieur du sous-sol, où se trouvent plusieurs équipements électriques.
Photo : Radio-Canada / Myriam Gauthier
Des travaux retardés
Le musée régional attend des investissements du ministère de la Culture et des Communications depuis 2018 pour réaliser cette restauration.
Les travaux devaient être faits dans le cadre du projet des Espaces bleus du gouvernement Legault, qui a été abandonné au printemps 2024 en raison de ses coûts. Le projet étudié à la Pulperie atteignait alors des sommes encore plus importantes, soit 36 millions $ selon l’évaluation du ministère.
Quand on parle à nos professionnels ici, c’était 12 millions $ au début, mais ça fait quatre, cinq ans. C’est rendu 18 millions $. On nous parle par étape, sur un an, sur deux ans, tant mieux, on est prêt à attendre, il n’y a pas de problème, mais à un moment donné, il va falloir que ça bouge, ça, c’est certain.
Il dit ne pas perdre espoir, mais se questionne sur l’attention accordée par le gouvernement aux projets en région. M. Fortin cite en exemple le projet de musée de 92 millions de dollars au Séminaire financé par Québec, qui devait à l’origine être un Espace bleu.
Ils viennent de donner encore dernièrement 119 millions pour le Musée d’art contemporain à Montréal pour l’extérieur, ajoute-t-il. On se sent un petit peu oubliés à ce moment-là, quand on voit ce qui se passe dans les grandes villes. En région, on a aussi besoin.
Une priorité pour la ministre Andrée Laforest
Le ministère de la Culture et des Communications a indiqué vendredi par courriel que la demande d’aide financière déposée par la Pulperie est toujours en analyse et qu’une annonce sera faite au moment opportun.
Le directeur général Jacques Fortin précise de son côté que son établissement compte déposer à nouveau sa demande de subvention auprès du ministère à l’automne. Des sommes seraient alors réservées pour la restauration de bâtiments patrimoniaux, selon les informations qu’il a reçues.
De son côté, la ministre régionale Andrée Laforest assure dans une déclaration écrite transmise par son cabinet que le projet fait partie de ses priorités. Elle mentionne que le dossier pourra se réaliser en différentes phases.
Je suis consciente de l’état des lieux et des rénovations à effectuer à ce musée régional. Nous travaillons le dossier depuis deux ans avec mon équipe au bureau de comté.
Ce dossier me tient à cœur. Il est prioritaire et au haut de ma liste considérant qu’il s’agit d’une véritable institution dans ma circonscription.
Elle mentionne avoir sensibilisé son collègue ministre de la Culture et des Communications, Mathieu Lacombe, à la situation. Mme Laforest affirme qu’il a démontré un intérêt certain envers le dossier.
Saguenay prête à contribuer
À Saguenay, le président de la Commission des finances, le conseiller municipal Michel Potvin, affirme que la Ville est prête à soutenir la Pulperie sans attendre une subvention de Québec. Une proposition devrait être présentée aux élus en juillet.
Ce qui va être proposé au conseil, c’est qu’on place 2, 3 ou 3,5 millions $ par année pendant les cinq, six, prochaines années, puis là on pense qu’on va réussir à faire vraiment quelque chose.

Michel Potvin est président de la Commission des finances de Saguenay.
Photo : Radio-Canada / Myriam Gauthier
La restauration du bâtiment à l’aube des célébrations du 350e anniversaire de Chicoutimi 2026 est importante, selon l’archéologue Érik Langevin.
Quand on fête Chicoutimi, quand on veut fêter effectivement la présence à la fois européenne et autochtone, dans la continuité, évidemment, la Pulperie s’inscrit automatiquement, dit-il.
On ne peut pas laisser le bâtiment se détériorer, parce que sinon, c’est une part importante de la municipalité qui disparaît.

Érik Langevin est professeur en archéologie à l'Université du Québec à Chicoutimi.
Photo : Radio-Canada / Myriam Gauthier
L’ancien bâtiment industriel converti en musée témoigne d’un des premiers lieux industriels majeurs de la région, rappelle-t-il. De la pulpe, soit de la pâte mécanique, y était produite. Elle servait principalement à la fabrication de papier journal.
La Pulperie est située à proximité de l’embouchure de la rivière Chicoutimi, où un poste de traite qui servait au commerce des fourrures avait été érigé.