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Des témoins racontent l’attaque d’Amqui vécue de près

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« J’ai eu le temps de crier quatre fois "Oh mon dieu", de plus en plus fort, parce qu’il n'arrêtait pas! Il fonçait », raconte Francine Rioux, qui se serait trouvée dans un véhicule tout juste à l’arrière de la camionnette avant qu’elle ne l'aperçoive frapper sept personnes devant la microbrasserie La Captive.

Avertissement : Ce texte contient des descriptions pouvant déranger certains lecteurs. Nous préférons vous en aviser.

Les audiences se sont poursuivies au jour 2 du procès de Steeve Gagnon avec le récit de plusieurs témoins qui ont vu de près la tragédie, dont Mme Rioux, une résidente d’Amqui qui aurait aperçu le véhicule devant elle dévier du boulevard pour aller sur le trottoir. Et il a accéléré, raconte-t-elle au jury, la voix étranglée par l’émotion.

Des policiers recueillent des indices sur une scène de crime.

Selon plusieurs témoignages, le conducteur de la camionnette a roulé sur le trottoir devant cette microbrasserie d'Amqui et a ensuite fauché plusieurs personnes. (Photo d'archives)

Photo : La Presse canadienne / Jacques Boissinot

Francine Rioux décrit en détail avoir vu plusieurs personnes qui marchaient sur le trottoir se faire happer sous ses yeux, projetées sous la force de l’impact. Ça s’efface pas, laisse-t-elle tomber.

Face à face avec l’accusé

Le jury a aussi pu entendre Ken Moreau, qui a expliqué avoir échappé in extremis à la camionnette fonçant sur lui.

Je marche en arrière d’un monsieur, je suis tout près de lui. Puis j’ai entendu un bruit et je me suis viré en même temps que le monsieur, raconte M. Moreau, ajoutant qu’il avait vu l’accusé dans le véhicule, face à face.

Je l’ai vu, il me fonçait dessus.

Sans trop comprendre comment, il a évité le pire, contrairement à plusieurs personnes autour de lui, relate-t-il. Tout le monde était couché à terre. Moi, je m’étais juste tassé. [...] Ça s’est fait tellement vite. Le monsieur qui était devant moi était bien plus loin, et lui, est mort. Je sais pas comment j’ai fait.

Il s’est rappelé que d’instinct, il a accouru auprès des victimes pour les aider.

Steeve Gagnon, le 15 janvier 2024, entouré d'agents carcéraux.

Dans le box vitré des accusés, Steeve Gagnon a semblé attentif, mais impassible, se penchant régulièrement vers le sol pendant le récit des témoins de vendredi après-midi. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Luc Paradis

Ken Moreau se souvient d’une jeune enfant qui pleurait dans une poussette mais qui n’avait pas de blessures apparentes, et d’un petit garçon qui se déplaçait sur les lieux, déboussolé et étourdi. Je lui ai dit "viens-t’en mon petit homme", puis je l’ai aidé à retrouver ses bottes.

À l’instar de M. Moreau, Francine Rioux explique au jury s’être dépêchée de sortir de sa voiture pour porter secours aux blessés.

Je suis allée aider le petit garçon de trois ans qui était devant la vitrine de la brasserie. Je me suis fait mal au dos sur le coup, j’ai pas pu le prendre dans mes bras, ajoute-t-elle.

Pendant ce temps, son conjoint, Sylvain Dubé, était au téléphone avec la centrale 911. Des extraits audio de plusieurs appels ont été présentés en cour, dont celui de M. Dubé, aujourd'hui décédé.

Vite, dépêchez-vous, on est en avant de La Captive, il y a un fou qui a fessé dans plein de monde, décrit-il à la répartitrice de la centrale.

Palais de justice de Rimouski.

Le procès, qui pourrait durer jusqu’à huit semaines, s’est amorcé jeudi au palais de justice de Rimouski.

Photo : Radio-Canada / Francois Gagnon

Le juge prévient alors le jury que M. Dubé doit être considéré comme un témoin ordinaire des faits qui n’a pas d’expertise, et que les jurés ne doivent pas tirer de quelconques conclusions quant au terme utilisé, référant notamment au mot fou.

Tout s’est passé en une fraction de seconde, ça criait, et tout. [...] C’était l’enfer.

Le demi-tour de la camionnette

Les témoins entendus vendredi après-midi ont ensuite raconté avoir perdu de vue la camionnette, disparue dans une courbe du boulevard.

Le véhicule est revenu sur lui-même trois minutes, deux minutes plus tard avec la fenêtre baissée et on voyait très bien le conducteur. Il regardait ce qu’il avait fait, décrit Francine Rioux, précisant que le véhicule roulait à basse vitesse.

Ken Moreau raconte lui aussi avoir vu la camionnette repasser. J’ai reconnu l’accusé, et j’ai crié "c’est lui, c’est lui!" [...] Le même visage, affirme-t-il en désignant brièvement l’accusé, qui m’a foncé dessus.

Le témoin aurait ensuite crié à M. Dubé, au téléphone avec les policiers, le numéro de plaque de la camionnette qui venait tout juste de repasser à leur hauteur. M. Moreau raconte être ensuite parti à courir brièvement derrière le véhicule, qui a poursuivi sa route sur le boulevard.

Ken Moreau se rappelle s’être par la suite assis dans les marches de la microbrasserie La Captive. Et j’ai éclaté. [...] Les nerfs ont lâché, décrit-il, ajoutant qu’une serveuse était sortie du bâtiment et qu’elle l’avait pris dans ses bras.

Monument pour commémorer l'attaque au camion-bélier d'Amqui.

Deux enfants ont été touchés par l'attaque du 13 mars 2023, à Amqui.

Photo : Radio-Canada / Luc Paradis

Je me rappellerai toujours… l’accélération du camion. [...] Le bruit du moteur qui révolutionne, souligne-t-il.

Le témoin, qui travaille pour un paysagiste de la région, indique qu’il est lui-même allé effectuer des réparations sur l’escalier de La Captive, après le drame.

Des photos de la scène

Un homme de Causapscal, David Morin, a également été appelé à la barre. Il s'est présenté comme l’une des premières personnes arrivées sur les lieux après le drame.

Monsieur Lafrenière a fait son dernier souffle devant moi.

Le témoin a montré à la cour des photos qu’il raconte avoir prises après avoir compris un peu ce qui s’était passé. En sachant ça, vu la panique, je me suis dit que ça allait prendre des preuves.

Des photos détaillées des victimes au sol ont alors été présentées au jury. Dans l’assistance, des proches ont pris le temps de les regarder en silence, sans toutefois pouvoir retenir des larmes.

Me Hugo Caissy et Me Simon Blanchette au palais de justice de Rimouski.

Me Hugo Caissy, de la défense, en discussion avec Me Simon Blanchette, de la poursuite

Photo : Radio-Canada / Sébastien Ross

En contre-interrogatoire, Me Caissy, qui assure la défense de Steeve Gagnon, a formulé peu de questions pour les témoins, leur demandant de préciser l’angle à partir duquel ils avaient aperçu l’accusé dans sa camionnette ou s’ils avaient pu voir d’autres véhicules du même type circuler sur l’artère dans les mêmes minutes.

Les événements d’Amqui, le 13 mars 2023, ont fait douze victimes, dont trois morts. Steeve Gagnon, l’accusé dans cette affaire, fait face à cinq chefs d’accusation : trois chefs d’accusation pour meurtre au premier degré et deux chefs pour avoir tenté de causer la mort en utilisant un véhicule à moteur.

En avant-midi, vendredi, les admissions présentées lors du procès ont révélé que l’accusé était le conducteur du Ford F-150 en cause dans plusieurs collisions survenues le 13 mars 2023.

Selon ces admissions, cette camionnette, dont Steeve Gagnon était le seul utilisateur, n’avait aucune anomalie ou aucun problème mécanique, comme le confirme un rapport d’inspection.

Le procès, qui pourrait durer jusqu’à huit semaines, s’est amorcé jeudi au palais de justice de Rimouski. D’autres témoins appelés par la Couronne seront entendus à partir de mardi.

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