L'aménagement de huit nouveaux terrains gratuits pour les véhicules récréatifs à Sept-Îles suscite des critiques chez les propriétaires de camping. Ils s'inquiètent des répercussions que cette initiative pourrait avoir sur leur compagnie.

Les usagers peuvent séjourner gratuitement pendant 48 heures sur ces nouveaux terrains, situés dans le coin du Vieux-Quai et de la Résidence des Bâtisseurs.

Le propriétaire de camping Lavoie S-I de Sept-Îles, Bruno Lavoie, ne comprend pas la décision de la Ville d’installer de nouveaux terrains gratuits pour les VR, alors que les sites de camping locatifs sont à moitié pleins, selon lui.

On n'a pas une journée pleine jusqu'à maintenant, puis le seul camping qui est plus ou moins plein, c'est le camping municipal de la ville. Ce qui fait que les terrains de débordement ne sont pas considérés comme un vrai camping. […] Ce n’est pas normal qu'une ville offre des terrains de même quand on a déjà le Walmart, ajoute M. Lavoie.

Aucune surveillance n'est faite sur ces sites de stationnement temporaire, et ça peut mener à des abus, craint le propriétaire de Camping Lavoie S-I. Un site d'une limite de cinq places qui n'est pas surveillé pourrait se transformer en un site de neuf places, déplore-t-il.

Le président du Club de camping Caravaning Côte-Nord, Jacques Servant et le propriétaire du Camping Lavoie S-I à Sept-Îles, Bruno Lavoie, dénoncent l'absence de surveillance sur les terrains de camping gratuits à Sept-Îles.

Photo : Radio-Canada / Lucas Sanniti

Le président du Club de camping Caravaning Côte-Nord, Jacques Servant, partage l’opinion de son homologue, Bruno Lavoie. M. Servant souligne que les impacts pourraient être plus importants pour les sites de camping locatifs comme le Camping Lavoie S-I et le Camping Laurent-Val.

C'est un camping familial. Le monde vient là pour rester sur le terrain de camping. On a pas mal de commodités. Ça va l'affecter, c'est sûr, parce que le monde va appeler pour venir à Sept-Îles, ils vont voir que c’est affiché quelque part qu’il y a des terrains gratuits, qu'il y en a huit, souligne-t-il.

Jacques Servant et Bruno Lavoie se désolent de ne pas avoir été consultés par la Ville de Sept-Îles avant qu’elle décide d’installer ces nouveaux emplacements gratuits.

Cette décision permettra de répondre à la demande, selon la directrice générale de Tourisme Sept-Îles, Isabelle Méthot. Elle ajoute que cette solution s’est décidée à la suite d’une discussion avec les élus.

La responsabilité des touristes

Selon le président du conseil d'administration de la Zec Matimek, Jean-Philippe Gauvin, les touristes de l'extérieur qui s'installent à Sept-Îles ne respectent pas les réglementations instaurées par la Ville. Il comprend que les élus essaient de trouver des solutions.

La Zec Matimek a aménagé ses terrains de camping de sorte que les usagers soient plus isolés.

Photo : Radio-Canada / Marc-Antoine Mageau

Il souligne également que la plupart des usagers ne veulent pas payer pour s'installer sur un terrain de camping, ils préfèrent se rendre là où c'est gratuit. Cela influence le taux d'occupation des campings locatifs, ce qui crée cette baisse dramatique dans les sites de camping, remarque-t-il.

Plusieurs aménagements ont été faits sur le site de la Zec Matimek pour encourager les touristes à séjourner et jouïr d'un terrain de camping isolé, d'après M. Gauvin.

Ce serait normal que les Québécois encouragent localement les campings.

Il ajoute que les campings ont besoin de revenu pour être en mesure d'améliorer leurs sites et d'offrir des services, d'où l'importance d'encourager les entreprises de la région, plaide-t-il.