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Des singes du Panama kidnappent les bébés d’espèces rivales : la nouvelle tendance étrange qui choque les scientifiques

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Sur l’île isolée de Jicarón, au large du Panama, un phénomène troublant intrigue les primatologues : des singes capucins à face blanche ont adopté un comportement jamais observé auparavant chez des primates sauvages. Depuis 2022, plusieurs jeunes mâles enlèvent les bébés d’une autre espèce de singes — les hurleurs — sans raison apparente.

Au départ, cela pouvait passer pour une anomalie comportementale. Mais ce qui n’était qu’un incident rare s’est transformé en une véritable tendance sociale, au point d’inquiéter les scientifiques qui suivent cette population unique depuis des années.

Une scène déroutante dans la jungle

Tout a commencé lorsqu’une chercheuse doctorante, Zoë Goldsborough, étudiait les capucins de Jicarón à travers des caméras à détection de mouvement. Ces primates, connus pour leur intelligence et leur usage d’outils en pierre, faisaient l’objet d’un suivi intensif. Un jour, en visionnant les milliers de vidéos accumulées, elle tombe sur une scène surprenante : un jeune mâle capucin portant un bébé singe hurleur sur son dos.

Ce type d’interaction interspécifique n’avait jamais été documenté auparavant sur l’île. Curieuse, Goldsborough remonte les archives et découvre quatre cas similaires, tous impliquant le même individu, surnommé « Joker ». À ce stade, les chercheurs pensent à une forme étrange d’adoption.

Mais très vite, les choses évoluent.

Quand une bizarrerie devient une mode

Cinq mois plus tard, les vidéos révèlent que d’autres jeunes mâles capucins commencent à faire de même. En 15 mois, on compte 11 enlèvements distincts de bébés singes hurleurs. Toujours très jeunes (moins de quatre semaines), ces nourrissons sont vus agrippés au ventre ou au dos de leurs ravisseurs, suivant le groupe dans ses déplacements à travers la forêt.

Le plus déroutant ? Les capucins ne semblent pas agressifs. « Ils ne leur font pas de mal », précise Goldsborough. Mais ils ne peuvent pas non plus les nourrir. Les preuves indiquent que aucun des bébés enlevés n’a survécu, faute de lait maternel.

Une tradition culturelle… sans but

Ce comportement, aussi étrange que tragique, ne semble ni apporter d’avantage clair aux capucins, ni leur causer de désavantage évident. Les chercheurs y voient l’émergence d’une « tradition sociale » — un phénomène culturel non humain, transmis par l’apprentissage entre individus.

« C’est comme une mode sociale apparue spontanément chez un individu, qui s’est ensuite diffusée chez d’autres jeunes mâles », explique le chercheur Brendan Barrett.

Une tradition, oui — mais sans fonction claire. Une sorte d’innovation gratuite, née de l’ennui ?

singes capucins Un jeune singe capucin à face blanche mâle portant un bébé singe hurleur, capturé par un piège photographique à distance à Jicarón. Crédits : Brendan Barrett / Institut Max Planck du comportement animal

Le luxe de l’oisiveté animale ?

C’est précisément l’une des hypothèses avancées par l’équipe. Sur Jicarón, les capucins vivent dans un environnement exceptionnellement sûr : pas de prédateurs, peu de concurrents, une forêt généreuse. Ce contexte particulier pourrait favoriser l’exploration de comportements nouveaux, même absurdes ou non adaptatifs.

Meg Crofoot, directrice du Max Planck Institute of Animal Behavior et cofondatrice du projet, résume ainsi la situation :

« La vie est facile sur Jicarón. Les capucins ont du temps libre et peu de contraintes. L’ennui, combiné à leur intelligence sociale, pourrait suffire à expliquer l’émergence de cette étrange tradition. »

Une menace pour les singes hurleurs

Mais au-delà de l’aspect fascinant de cette découverte, les conséquences écologiques posent question. Les singes hurleurs de Jicarón sont déjà une espèce menacée. Si cette mode d’enlèvement se poursuit, elle pourrait peser lourdement sur le renouvellement des populations locales.

Le phénomène soulève ainsi un paradoxe troublant : un comportement culturel chez une espèce intelligente, mais aux conséquences délétères pour une autre.

Une histoire unique au monde

À ce jour, aucune autre population de primates sauvages n’a été observée pratiquant ce type de comportement. Pour les chercheurs, cela souligne l’importance de suivre ces dynamiques comportementales en temps réel, surtout dans un contexte de changement global, où la pression écologique et les déséquilibres peuvent engendrer des comportements inattendus.

« Être témoins de la naissance et de la diffusion de ce comportement a été bouleversant », conclut Crofoot. « Cela nous rappelle à quel point les animaux sont capables d’imiter, d’innover, mais aussi de perturber leur environnement. »

Brice Louvet

Rédigé par Brice Louvet

Brice est un journaliste passionné de sciences. Ses domaines favoris : l'espace et la paléontologie. Il collabore avec Sciencepost depuis près d'une décennie, partageant avec vous les nouvelles découvertes et les dossiers les plus intéressants.

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