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La bande maritime située entre le Parc national du Bic et l'église de Sainte-Luce pourrait bénéficier d'une protection particulière d'ici 2027. L'an dernier, Québec a demandé aux citoyens et aux organismes de lui suggérer de nouvelles aires protégées et deux projets ont émergé dans la région de Rimouski.
Les deux propositions étant contiguës, c'est un territoire long d'une trentaine de kilomètres qui pourrait jouir d'un statut de protection d'ici quelques années.
Le premier projet, qui s'étend de la pointe aux Anglais, au Bic, à la pointe au Père, a été imaginé par le comité ZIP du Sud-de-l'Estuaire. Une citoyenne est à l'origine du second, plus modeste, vers Sainte-Luce.
Pourquoi protéger cette zone?
Parce qu'il s'agit d'un secteur riche en zostères, peut-on lire dans le document présenté au ministère il y a déjà un an par le comité ZIP, mais qui n'avait pas filtré dans les médias avant aujourd'hui.
Qu'est-ce que la zostère ?
La zostère marine (Zostera marina) est une espèce commune de graminée marine qui joue un rôle important dans les écosystèmes côtiers et estuariens.
Source : Environnement et changements climatiques Canada

Le comité ZIP du Sud-de-l'Estuaire se charge de densifier l'herbier de zostère à Pointe-au-Père.
Photo : Radio-Canada / François Gagnon
De petits organismes y trouvent donc une cachette pour proliférer et constituer ensuite l'aliment de base des baleines et de certains poissons.
On y trouve, par exemple, des herbiers aquatiques qui ont un rôle très important de protection pour de nombreuses espèces au niveau de la reproduction et de la prédation.

Les marais salants de Sacré-Coeur et de Pointe-au-Père accueillent de nombreux oiseaux migrateurs.
Photo : Laurent Prévost-Frenette
La proposition soumise au ministère de l'Environnement et qui fait actuellement l'objet de consultation souligne également l'importance des marais maritimes dans ce secteur.
Une désignation d'aire marine protégée permet surtout d'interdire les activités industrielles, note Véronique Buissière, directrice de la conservation bioculturelle pour la section québécoise de la Société pour la nature et les parcs (SNAP).
On est chanceux avec la loi qui interdit les activités pétrolières et gazières en milieu marin. Par contre, on n'est pas à l'abri de l'exploitation minière, souligne-t-elle.
Une aire protégée, quand on la met en place, c'est une garantie pour l'avenir qu'il n'y en aura pas [d'exploitation minière], même avec un autre gouvernement, dans cinq ans, 10 ans ou 100 ans.
Elle ajoute qu'il peut cependant subsister certaines formes de pêche avec certains engins de pêche, pourvu que ce soit en respect des objectifs de conservation propre à chaque zone.
Les projets retenus seront annoncés au cours de l'année 2027. À terme, Québec veut protéger 30 % de son territoire d'ici 2030.
Conflit d'usages?
Pour l'instant, les pêcheurs à qui nous avons parlé ne semblent pas particulièrement inquiets. La proposition n'évoque pas la fin de la pêche, même si le secteur devenait une aire protégée.
La pêche c'est tellement une activité qui est importante qu'on ne peut pas arriver avec des plans tout définis, les pêcheurs savent qu'ils ont aussi le gros [bout] du bâton entre leurs mains, souligne Jonathan Pothier.
Bien qu'il ne soit pas question d'interdire complètement les filets et les casiers, le pêcheur Marc Doucet entend demeurer aux aguets. On va suivre le dossier, ce sont des fonds qu'on a toujours utilisés pour la pêche commerciale.

Certaines espèces comme le homard, l'oursin ou le buccin commun sont prélevées près du littoral, entre le parc du Bic et Sainte-Luce. Il s'agit d'une pêche qui se développe depuis quelques années. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Camille Lacroix
Il note qu'avec les changements climatiques, des espèces pourraient fréquenter en plus grand nombre certaines zones plus que d'autres. Les limites de l'aire protégée pourraient aussi changer avec le temps. Selon lui, les pêches pratiquées en zones côtières sont saines et peu susceptibles de détruire les fonds marins.
Pour l'oursin c'est presque comme l'aquaculture, on va cueillir quelque chose. Même chose pour le homard, ce sont des casiers, il n'y a aucun engin tracté, dit-il.
Des cueilleurs d'algues ont aussi posé des questions à propos du projet, rapporte Jonathan Pothier du comité ZIP. On a eu quelques inquiétudes au téléphone, tout est à définir parce que chaque réserve marine au Québec va avoir des réglementations différentes.
Un appui conditionnel des élus
La MRC de Rimouski-Neigette a appuyé le projet, condition essentielle fixée par Québec pour passer à l'étape des consultations et de la concertation qui s'amorce d'ailleurs cette semaine.
Cependant, les élus sont d'accord à condition que la désignation d'aire protégée n'affecte pas les activités portuaires, peut-on lire dans la résolution du conseil des maires. On évoque d'ailleurs explicitement le retour d'une traverse vers Forestville et des travaux à venir au port.
Le ministère de l'Environnement a d'ailleurs exigé que les projets d'aires marines protégées n'incluent pas les ports, ajoute Jonathan Pothier. La seule condition, c'est d'aller porter les boues de dragages au large, soit à l'extérieur des aires marines protégées.
La désignation ne devra pas non plus empêcher la construction d'ouvrages de protection des berges, stipule la résolution d'appui de la MRC.
Une citoyenne engagée

Un coucher de soleil sur Sainte-Luce.
Photo : Radio-Canada / Simon Turcotte
Jacques Cousteau disait qu'on protège ce que l'on aime et on aime ce que l'on connaît. Valérie Massé-Beaulne aime se répéter cette phrase et c'est dans cet esprit qu'elle a décidé de lever la main lorsque le ministère de l'Environnement a demandé qu'on lui suggère des territoires à protéger.
La citoyenne de Sainte-Luce qui occupe le poste de coordonnatrice à Québec-Océan, mais qui a déposé le projet à titre personnel, devait, dans le cadre de son travail, faire la promotion de cet appel de projets.
Ayant un parcours d'océanographe, ayant travaillé pour Pêches et Océans Canada, je me suis dit que ce serait bien que moi-même je le fasse pour me dire que je laisse une petite trace quelque part.
Sa proposition englobe tout le secteur maritime entre le phare de Pointe-au-Père et l'église de Sainte-Luce.
Selon une source près du dossier, en plus de la baie de Rimouski et de Sainte-Luce, les propositions déposées concernent la Côte-de-Gaspé, la Baie-des-Chaleurs, une section de la rivière Saguenay ainsi que des zones sur la Côte-Nord.