NE LAISSER PAS LE 5G DETRUIRE VOTRE ADN Protéger toute votre famille avec les appareils Quantiques Orgo-Life® Publicité par Adpathway
Trois mois après avoir lancé son projet pilote de lutte contre la consommation de drogues en public, le Service de police de London en dresse un bilan positif. Les services sociaux déplorent toutefois un manque de services de soutien aux personnes vulnérables.
Chad MacDonald se souvient toujours de l’interaction qu’il a eue, il y a quelques semaines, avec des policiers au centre-ville de London. Ces derniers lui ont confisqué la pipe dont il se servait pour consommer une drogue illégale.
C’était embarrassant de subir cela devant tout le monde, affirme M. MacDonald, qui est sans-abri depuis sept ans.

Chad MacDonald est sans-abri depuis sept ans.
Photo : Radio-Canada / Bienvenu Senga
Depuis avril, le Service de police de London a augmenté ses patrouilles au centre-ville et dans le secteur Old East afin de sévir contre la consommation de drogue en public.
Lors du lancement de l'initiative, le chef de police Thai Truong disait avoir entendu haut et fort la communauté qui déplorait la gestion de ce dossier par la police.
Huit agents ont été ajoutés aux unités de patrouilles à cet effet.
Dans un récent rapport, le corps policier indique avoir recensé, pendant les deux premiers mois de la nouvelle initiative, 1280 appels à l’aide du public et déposé 11 accusations contre des consommateurs de drogue.
Lors de ses patrouilles pendant la même période, la police dit avoir saisi des drogues à 540 reprises — du fentanyl dans 507 cas — et dirigé, à 116 occasions, des consommateurs de drogue vers des services de soutien.
Une initiative saluée par les commerçants
Le projet avance très très bien, évalue la sergente Sherri Baltzer du Service de police de London qui souligne une réponse très positive de la communauté.

La police de London a ajouté huit agents à ses unités de patrouille du centre-ville pour mettre en œuvre sa nouvelle initiative.
Photo : Hala Ghonaim/CBC
L’augmentation des patrouilles aide très certainement, renchérit Khaled Zariah, propriétaire d’un magasin au centre-ville.
De nombreux clients ne se sentent pas en sécurité dans le secteur, souligne-t-il, en raison de la consommation de drogue qu’ils y observent.
La directrice des services de consommation supervisée au centre Carepoint, Megan Van Boheemen, note une augmentation des clients au cours des derniers mois à l’organisme qu’elle dirige.
Certains nous disent que c’est la police qui leur a dit de venir [chez nous] et dans certains cas, la police les accompagne, note-t-elle.

Megan Van Boheemen est la responsable des services de consommation supervisée au centre Carepoint de London.
Photo : Radio-Canada / Michelle Both
Des lacunes en matière de services persistent
Le nouveau projet ne résout [toutefois] pas le problème de la consommation de drogue, souligne la directrice générale de l’organisme d’aide aux sans-abri London Cares, Chris Moss.
Elle signale que le seul centre de consommation supervisée existant à London n’accueille pas de clients qui consomment des drogues par inhalation.
Donc, ce qu’on voit, c’est que la police [...] confisque des drogues et cela plonge [les consommateurs] dans un cycle où ils cherchent à en obtenir d’autres et c’est un cycle négatif qui peut accroître la violence et la criminalité dans la communauté, déclare Mme Moss.
Elle ajoute également qu’il n’y a pas de services suffisants de traitement de la toxicomanie dans la région de London et surtout de centres de sevrage.
Les gens qui ont une dépendance active au fentanyl ne peuvent pas simplement arrêter [d’en consommer]. Ils pourraient en mourir, donc il leur faut du soutien et il en manque.
Pour Chad MacDonald, ce n’est pas tout le monde qui serait prêt à se défaire de sa dépendance à une drogue, même si des services de traitement étaient disponibles.
Plusieurs, comme lui-même, se tournent vers des stupéfiants pour pouvoir faire face à la vie dans la rue, la vie dans la pauvreté.
On ne s’attaque pas au cœur du problème. Si on veut s’attaquer au cœur du problème, il faut donner aux gens un endroit où aller vivre ou même un endroit où aller consommer ces drogues loin du public, note-t-il.
Mme Van Boheemen souligne que le modèle de financement du centre Carepoint ne lui permet pas, en ce moment, d’accueillir des clients qui consomment des drogues par inhalation.
Nous sommes toujours en train de réclamer à la province la permission [d’ajouter ce service]. C’est une barrière que nous essayons toujours d’éliminer, conclut-elle.
Le Service de police de London compte faire sa prochaine mise à jour sur l’évolution de son initiative en septembre.