Situé à 3 000 kilomètres sous nos pieds, le noyau terrestre reste et restera pour toujours inaccessible. Mais cela n'empêche pas les scientifiques de l'étudier... par des moyens détournés. Outre les analyses sismologiques et les tests à très hautes pressionspressions en laboratoire, l'un des moyens d'analyser la composition du noyau terrestre est peut-être d'étudier la composition des laves des volcans de point chaud, comme ceux d’Hawaï.

Rappelons que ces volcans sont associés à la remontée de panaches de manteaumanteau chaud, qui s'enracinent très profondément dans le manteau, voire à l'interface avec le noyau. Il a ainsi été proposé que ces panaches puissent transporter vers la surface des éléments issus du noyau terrestre. Une telle empreinte restait cependant à confirmer. Car la composition du noyau et celle du manteau profond restent imprécises à l'heure actuelle. De récentes études laissent toutefois penser que certains métauxmétaux précieux - comme le ruthéniumruthénium - pourraient être présents en grande concentration dans le noyau métallique et quasiment absent des roches du manteau. Cela en ferait de bons « éléments signature » d'une contaminationcontamination des panaches mantelliques par le noyau.

Le noyau terrestre n’est pas étanche

Des analyses ont ainsi été menées sur les roches volcaniquesroches volcaniques d'Hawaï. Elles ont révélé la présence en quantité anormale d'un isotopeisotope du ruthénium : le ¹⁰⁰Ru. Jusqu'à présent, ce signal chimique extrêmement ténu n'avait jamais pu être détecté.

Ces résultats, publié dans la revue Nature, montrent que le noyau n'est pas aussi « étanche » qu'on le pensait jusqu'à présent, et que certains éléments s'en échappent, participant ainsi à la dynamique du manteau. Ils appuient également l'idée que le panache à l'origine du volcanismevolcanisme d'Hawaï prend bien sa source à l'interface noyau-manteau.