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Des déserts du Sahara aux glaces de l’Arctique : la quête mouvementée des chercheurs de cratères d’astéroïdes

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Pour déterminer si un cratère est bien le fait d'une météorite, les images satellitaires sont cruciales, mais le travail sur le terrain a aussi son importance. Des expéditions sont menées depuis des décennies et restent capitales pour obtenir des informations scientifiques de premier ordre.

Des images satellite, des radars, des algorithmes entraînés à distinguer la moindre forme un tant soit peu circulaire... : les moyens modernes pour identifier des cratères d'impacts d'astéroïdes à la surface de la Terre ne manquent pas. Malgré tout, ces prouesses scientifiques n'empêchent pas l'existence d'un tout autre type de travail : se rendre sur le terrain.

« Sans y aller, on ne peut tout simplement pas confirmer un impact, résume Ratiba Sahoui, géologuegéologue à l'Université des sciences et technologies Houari Boumediene, près d'Alger. Il faut recueillir des échantillons, les analyser... Une simple imagerie ne suffit pas ».

La chercheuse était en cette fin juin à Rochechouart, en Haute-Vienne, à l'occasion de l'Asteroid Day. Cette manifestation célèbre chaque année la journée mondiale des astéroïdes, sur un lieu qui fut marqué, il y a environ 200 millions d'années, par un impact ayant provoqué un cratère de vingt kilomètres de diamètre. La cicatricecicatrice est aujourd'hui quasi invisible, mais les roches en sous-sol ont gardé en mémoire ce choc qui a profondément bouleversé leur structure. Les quelques marques restantes ont été baptisées « astroblème ».

Expéditions en Coccinelle dans le désert

« À Rochechouart, il y a une véritable culture autour de cet astroblème, assure Philippe Lambert, astrogéologue ayant réalisé sa thèse sur ce sujet en 1977, et organisateur de l'Asteroid Day. Et c'est le cas dans de nombreux territoires qui ont subi ce type de choc et qui en ont gardé les marques ».

Le chercheur sait de quoi il parle. À la fin des années 1970, il s'est rendu dans le désert algérien, à la recherche de cratères d'impact qui avaient été mis en lumière par les images satellitaires, mais pas confirmés in situ. Un périple éprouvant durant lequel l'équipe française a débarqué dans le désertdésert en Coccinelle, pour ensuite se retrouver à devoir marcher dans les zones inaccessibles en véhicule durant plusieurs dizaines de kilomètres.

« Nous n'avions plus de nourriture, de l'eau stockée dans des bidons qui sentaient l'essence, et nous étions souvent perdus, se rappelle Philippe Lambert. Mais tout cela valait le coup puisque nous avons pu faire de la science sur place ! »

“Une nomade nous a guidés et m'a demandé si on venait voir "la planète"”

Le chercheur s'était alors rendu à Foum Teguentour, à près de 1 000 kilomètres au sud d'Alger, au beau milieu du Sahara. Une expédition poursuivie un demi-siècle plus tard par Ratiba Sahoui. « Les conditions étaient bien meilleures, rassure-t-elle. Mais cela reste un type d'expédition très difficile et éprouvant ». Loin de leur laboratoire, les chercheurs sont alors confrontés aux populations nomades qui les accueillent et leur montrent le chemin. « Même pour moi qui suis algérienne, c'était un autre monde, raconte Ratiba Sahoui. Une nomade nous a guidés et m'a demandé si on venait voir "la planète". C'est comme ça qu'ils appellent les lieux où un impact a eu lieu ».

Parler aussi aux petites filles

De plus, la chercheuse fait partie des rares femmes dans cette discipline peu répandue, et traditionnellement extrêmement masculine. « À chaque fois, les populations locales me demandent de parler aux petites filles, raconte Ratiba Sahoui. Elles sont surprises qu'une femme puisse mener ce type de carrière, elles ont peu de modèles de ce type ».

Ce périple est compliqué à mettre en place, mais rien à voir avec l'époque de Philippe Lambert : la technologie moderne aide énormément à la sécurité des participants, ce qui ne les empêche pas de se sentir parfois en danger. « Il nous est arrivé de nous perdre dans un canyon dont nous ne trouvions plus la sortie. Et les équipes restées en dehors étaient injoignables. Ça a duré plusieurs heures avant que l'on vienne nous chercher ! »

Dans le Grand Nord canadien : géophysiciens VS ours polaire

Dans un tout autre type d'environnement, Yoann Quesnel, géophysicien à Aix-Marseille Université et également présent à Rochechouart, a aussi été chercher des traces de cratères d'impact. « Nous étions partis dans le Grand Nord canadien, voir les cratères de Tunnunik et Haughton. Ce sont des territoires hostiles, difficiles d'accès, et donc souvent peu étudiés. »

Sur place, le chercheur et son équipe réalisent de nombreux prélèvements afin de confirmer que les marques laissées soient bien celles d'une météorite. Leur matériel sophistiqué détecte les anomaliesanomalies gravitationnelles, ainsi que les différences de champ magnétique. Autant d'indices qui laissent à penser qu'un choc venu d'un matériau extraterrestre a bien eu lieu ici. Mais concrètement, au-delà des analyses géologiques, l'équipe doit aussi braver le froid, le ventvent, et ne se déplace jamais sans fusil en cas de rencontre avec un ours polaireours polaire. Eux aussi sont en contact avec les populations inuits qui connaissent bien le territoire. Contrairement aux géologues qui accompagnaient Ratiba Sahoui, les géophysiciens débarquent avec une grosse quantité de matériel, ce qui rend leur trajet plus compliqué. « Cette technologie nous aide à récupérer énormément de données supplémentaires, comparé à il y a quelques décennies, assure Yoann Quesnel. En revanche, elles créent également beaucoup plus de questions ! »

« Pour confirmer, il faut toujours aller sur place »

À l'heure des satellites à la résolutionrésolution extrêmement fine et de l'intelligence artificielle, ce travail de terrain en tentes rustiques avec des rations de survie semble presque anachronique. Mais pour les chercheurs, il n'est pas près de se terminer. « L'intelligence artificielleintelligence artificielle a permis d'améliorer le repérage de ces structures, précise Yoann Quesnel. Mais il n'y a pas eu de réels bonds en avant. Pour confirmer, il faut toujours aller sur place, et ça demande du temps et de l'argentargent ».

Ratiba Sahoui ajoute : « Une fois le cratère soupçonné, nous faisons d'abord une pré-sélection pour être sûr de ne pas nous rendre quelque part où il n'y a rien. Mais nous avons des centaines de candidats. Environ 800 uniquement en Algérie ! »

Ces aventuriers ont donc encore de nombreux travaux à effectuer. Et si l'intelligence artificielle peut les aider, les citoyens aussi. Cette année célèbre les 10 ans de Vigie Ciel, un programme de science participative dans lequel les internautes peuvent visualiser des cartes et identifier les structures qui pourraient ressembler à un cratère d'impact. 

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