Les réactions n’ont pas tardé dans la région à la suite de l’annonce des pays membres de l’OTAN, incluant le Canada, de consacrer 5 % de leur PIB aux dépenses militaires d’ici 2035.

L’annonce a été faite mercredi.

Si l’ancien commandant de la base de Bagotville, Sylvain Ménard, espère que ces sommes d’argent serviront à améliorer les infrastructures des Forces armées canadiennes en sol saguenéen, les députés régionaux qui siègent dans l’opposition surveilleront attentivement la suite des choses.

Le député de Chicoutimi-Le Fjord, Richard Martel, rappelle que le gouvernement venait tout juste de promettre de hausser à 2 % du PIB les dépenses militaires avant l’annonce faite au sommet de l’OTAN.

C’est important parce que c’est pour notre souveraineté et pour travailler avec nos alliés. On est très en retard au niveau militaire et je pense que le timing est très bon. Mais avant toute chose, on va attendre qu'il se rende au 2 % parce que les libéraux nous ont habitués à dire des belles paroles et à ne pas livrer la marchandise, a réagi le député conservateur.

De son côté, le député de Jonquière, Mario Simard, estime que cette décision ressemble davantage à un geste pour plaire au président américain Donald Trump qu’une réelle volonté de financer davantage l’armée canadienne.

Le député du Bloc québécois dans Jonquière, Mario Simard. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada

Ça ressemble davantage à une réponse de la pression américaine qu’à une volonté du gouvernement fédéral. Dans le temps, je n’ai pas l’impression que ça va s’étirer jusqu’en 2035. Le gouvernement fédéral a toujours fonctionné de cette façon-là. Quand il traversent des crises, généralement, ce qu’il fait, c’est qu’il coupe dans les paiements de transfert aux provinces. On l’a vu par le passé et il faudra être vigilant, a indiqué le député bloquiste.

Mario Simard espère que les entreprises régionales qui transforment l’aluminium entre autres pourraient bénéficier des retombées économiques de cette décision des pays de l’OTAN, qui a identifié l’aluminium parmi les 12 matières premières essentielles pour la fabrication d’équipements militaires.

Un ancien commandant se réjouit

Le budget en défense sera augmenté jusqu’à 150 milliards par an si le Canada veut atteindre la cible de 5 % du PIB, ce qui devrait être de bonne augure pour la base militaire de Bagotville.

Ce budget-là qui a été annoncé va aider à amener des sommes supplémentaires à Bagotville pour moderniser les infrastructures et s’assurer que Bagotville ait un futur stratégique et prospère pour l’Aviation royale du Canada et pour les Forces armées canadiennes, estime l’ancien commandant Sylvain Ménard.

L’ancien commandant rappelle que plusieurs projets sont en cours à la base de Bagotville, dont la mise en place d’une nouvelle zone d’alerte pour les avions CF-18 et la construction de hangars pour accueillir les futurs F-35. D’autres projets pourraient être lancés au cours des prochaines années, selon lui.

L'ex-commandant de la base militaire de Bagotville, Sylvain Ménard

Photo : Radio-Canada

Ces sommes additionnelles vont sûrement aider par exemple à construire de nouveaux logements familiaux éventuellement, à moderniser toute l’infrastructure qui n’a pas été modernisée au fil des ans, il y a quand même certaines bâtisses et hangars qui ont besoin d’amour. Ces nouvelles sommes vont aider à mieux soutenir le personnel.

Sylvain Ménard soutient qu’il est indispensable que le Canada investisse davantage dans sa défense, rappelant sa complexité en raison des trois océans et du Nord canadien.

Si le canada réclame ce que le grand nord lui appartient ,on se doit de pouvoir le patrouiller, le protéger, on doit pouvoir mener des opérations de recherche et sauvetage dans le grand nord. On doit pouvoir aussi mener des opérations afin de nettoyer nos eaux canadiennes si on veut être un territoire souverain, a souligné l’ancien commandant.