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Des dépanneurs remettent en question le calcul des frais d’interchange, une somme que les institutions financières facturent aux commerçants pour chaque transaction effectuée par carte de crédit.
Contrairement au paiement en argent comptant ou par carte de débit, l’achat par carte de crédit entraîne des frais pour les entreprises. Dans certains secteurs de la vente au détail, ces coûts sont difficiles à absorber, selon le vice-président du Conseil canadien des dépanneurs, Michel Gadbois.
C'est un peu stupide que les compagnies de cartes de crédit fassent de l'argent sur des taxes sur les produits. [...] On vend du tabac, 70 % [du prix] du tabac c'est des taxes. Bière, alcool, ça va jusqu'à 30 %. [...] Tout ça fait que 48 % de nos ventes chez les dépanneurs, ce sont des taxes, souligne-t-il.

Produits divers pour illustrer la hausse de l’inflation au Canada. Photo prise dans divers commerces à Montréal, Québec. Sur la photo: (Gauche à droite) inflation, cout de la vie, essence, gas, pétrole, pétrolières.
Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers
M. Gadbois indique que la vente d’essence représente une part importante de revenus pour ses membres. Or, au cours des dernières années, la popularisation des cartes de crédit a rendu cette activité beaucoup moins lucrative.
Il y a beaucoup de gens qui vivent à la semaine, à la paie. [...] On est passé à moins de 50 %, il y a trois ans de paiement de l’essence par carte [de crédit] à à peu près 75 % aujourd’hui, fait-il valoir.
De l’argent qui échappe à notre économie
L’élément central du mécontentement de certains propriétaires de dépanneurs est que les frais d’interchange soient calculés sur le montant du bien ou du service vendu après l’ajout des taxes.
Le président de RL Énergies, Éric Larouche, affirme que ces frais empêchent de faire des offres plus agressives aux consommateurs.
En effet, au Québec, la Loi sur la protection du consommateur interdit aux commerçants d’imposer des frais supplémentaires aux clients qui paient par carte de crédit. À l’extérieur du Québec, aucune loi n’empêche les commerçants de refiler le coût des frais d’interchange aux consommateurs.
Aux États-Unis, il y a un prix qui est indiqué. Si on parle du détail, par exemple par rapport à l'essence, il y a un prix comptant et puis un prix à crédit, mais ça [ce n’est] pas permis au Canada, donc ça crée des éléments d’inconfort, souligne M. Larouche, qui est responsable de plusieurs stations-service.
Des solutions
Le député bloquiste de Mirabel, Jean-Denis Garon, a étudié ce point de discorde entre les institutions financières et les entreprises.
Il explique qu’il serait complexe de calculer les frais sur le montant avant taxes. Les bloquistes suggèrent donc de simplifier la chose sans toutefois changer le résultat.
On pense que la solution, ce serait de plafonner ces frais, comme plusieurs pays anglo-saxons l’ont déjà fait , soutient le porte-parole en matière de finances pour le Bloc Québécois.

Le député bloquiste de Mirabel, Jean-Denis Garon. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Marie-Eve Cloutier
Selon des chiffres du Conseil canadien de l’industrie du dépanneur, de deux à trois succursales ferment leurs portes chaque semaine au Québec. À leurs yeux, la question des frais d’interchange expliquerait ces nombreuses fermetures.
Pour le Bloc québécois, le dossier demeure important et le parti entend faire pression sur le gouvernement Carney pour que le calcul des frais d’interchange soit revu.
C’est difficile de penser pour moi que M. Carney aura une inclination naturelle en faveur du consommateur contre les banques, soutient Jean-Denis Garon.