Après la bisbille dans le dossier de la rénovation de l’hôtel de ville, c’est maintenant les employés municipaux de Saint-Boniface qui témoignent d’une atmosphère tendue en ville en raison de commentaires publiés sur les médias sociaux.

Les 23 travailleurs ont déposé jeudi une demande pour que la Ville obtienne un avis juridique, afin de, possiblement, lancer des démarches juridiques contre l’administratrice de la page Facebook Le babillard de St-Boniface, et du groupe Facebook qui est associé à la page. 

Par communiqué de presse, la Ville a indiqué que cette page Facebook est la source de commentaires diffamatoires d’accusations mensongères et de propos hostiles envers les employés de la Ville. 

Ces débordements, souvent publiés sans filtre ni modération adéquate, portent atteinte à leur réputation, créent un climat de travail toxique et nuisent à leur bien-être psychologique. Le tout est exacerbé par la présence de profils anonymes, qui alimentent les tensions, écrit la Ville dans son communiqué. 

La Municipalité indique s’être engagée à prendre les mesures appropriées pour soutenir les employés dans leurs revendications légitimes. 

Les employés dénoncent également un manque de modération de la page et du groupe Facebook, laissant ainsi proliférer des propos inacceptables et des attaques injustifiées. 

L’administratrice dénonce une tentative de faire taire la page

Dans une publication sur sa page, l’administratrice, Guylaine Desrosiers, rejette les accusations des employés de la municipalité, notamment en ce qui concerne la modération, qu’elle fait seule. 

Je fais de la modération. Quand ça va trop loin, j’interviens, peu importe qui est visé. Mais je suis seule à gérer tout ça. J’ai un emploi, une famille, des amis, une vie comme tout le monde. Il y a des journées où je n’ai même pas cinq minutes pour passer sur la page ou le groupe, écrit-elle.

Elle déplore notamment que Meta lui offre peu d’outils pour bien modérer sa page.

Elle écrit que la Ville tente de faire taire un outil qui permet aux citoyens de s’exprimer, de s’informer, et de poser des questions, une initiative qu’elle qualifie de franchement inquiétante.

Ce que je refuse, c’est qu’on me prête des intentions que je n’ai jamais eues, ou qu’on tente de discréditer un espace citoyen sous prétexte qu’il dérange, dit-elle. Dans une autre publication, Mme Desrosiers a affirmé qu’elle était à la recherche d’un avocat pour la représenter à faible coût ou de façon pro bono dans les procédures judiciaires qui pourraient l’opposer à la Ville. 

Elle a refusé de répondre aux questions de Radio-Canada avant d’avoir obtenu un avis juridique.