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Des milliers de Canadiens en Iran et en Israël sont pris entre le marteau et l’enclume. Les espaces aériens sont fermés. Certaines communications sont coupées. Les familles au Canada vivent dans l'angoisse.
Aucune de ces personnes ne sera sauvée. Aucun de ces Canadiens en Iran ne sera sauvé si le gouvernement canadien ne fait rien, a déclaré Shyun Aghdasy lors d'une entrevue samedi avec Radio-Canada.
Ce Torontois n'a pas parlé à son père coincé en Iran pendant une semaine entière. Les communications – Internet et les téléphones mobiles – ont été complètement coupées.
M. Aghdasy fait partie de centaines de familles canadiennes qui tentent désespérément de faire sortir leurs proches du Moyen-Orient. Son père s'était rendu à Téhéran pour visiter ses parents le 30 mai. La guerre a éclaté entre l'Iran et Israël le 13 juin. Depuis, impossible de quitter le pays.
Selon Affaires mondiales Canada, plus de 4000 Canadiens étaient enregistrés en Iran mardi soir. Plus de 6600 Canadiens se trouvaient en Israël, en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. Ces chiffres sont probablement sous-évalués car l'inscription est volontaire.
Le Canada fait face à un défi majeur en Iran. Le pays a fermé son ambassade à Téhéran le 7 septembre 2012, ce qui complique les opérations de secours. Qui plus est, l'espace aérien du pays est fermé.
Coupés du monde
Le père de M. Aghdasy, âgé d'une cinquantaine d'années, tente de présenter une façade stoïque, a-t-il expliqué. Il ne l'admettra jamais, mais quand je lui ai demandé s'il entendait les bombes, il m'a dit : "Oui, je les entends, mais ça semble loin." Mais tout ce qu'il faut, c'est une bombe qui n’est pas si loin.

Le Torontois Shyun Aghdasy dit s'inquiéter pour son père et ses grand-parents, qui sont en Iran.
Photo : Radio-Canada
M. Aghdasy explique que le manque de communications est une importante source d’angoisse. Je n'ai pas eu de ses nouvelles pendant une semaine complète. Internet a tout simplement arrêté de fonctionner. [...] Si quelque chose devait arriver, je ne le saurais probablement pas avant plusieurs jours, a-t-il confié.
Internet a été partiellement rétabli en Iran et l'accès avait été coupé pendant environ 62 heures selon NetBlocks, une organisation de surveillance d'Internet basée à Londres.
M. Aghdasy affirme avoir contacté l'ambassade canadienne en Turquie et que les agents lui ont dit que son père devait se rendre à la frontière turque. Mais cette frontière se trouve à 2000 kilomètres de route d'où il se trouve. Il ajoute que ses grands-parents ont plus de 90 ans et ne peuvent pas voyager.
Ils ne donnent pas vraiment de réponses concrètes. C'est comme s'ils disaient : "Une fois rendu à la frontière, on peut vous aider." Mais le problème, c'est justement d'arriver à la frontière.

À Téhéran, le 22 juin, des personnes participent à une manifestation contre l'attaque américaine contre l'Iran.
Photo : Reuters / Majid Asgaripour/West Asia News Agency
Pris entre le marteau et l'enclume
Hossein Khodabakhsh vit cette situation de l'intérieur du pays. Ce Canadien s'est rendu à Téhéran pour aider sa mère après une greffe de moelle osseuse.
Il y était quand les premières bombes israéliennes sont tombées sur l’Iran les 12 et 13 juin. Toute la ville s'est réveillée vers 3 h 30 du matin. [...] Je me suis dit : "Oh. C’est finalement arrivé", a-t-il raconté.

De la fumée s'élève après une attaque israélienne près de Téhéran, le 18 juin.
Photo : Reuters / Majid Asgaripour/West Asia News Agency
Il a fui la capitale avec des millions d'autres personnes.
Environ neuf millions de personnes ont fui [Téhéran], la guerre, la terreur. C'est la plus grande ville du pays et je pense que cela s'est passé en seulement 2-3 jours, a-t-il déclaré vendredi lors d'une entrevue avec CBC.
Les importants bouchons de circulation transformaient la situation déjà dangereuse en stress inimaginable, a-t-il expliqué.
M. Khodabakhsh se trouvait vendredi à Ispahan, au centre du pays, avec sa mère. Il a expliqué qu’il ne sait pas trop à quoi s’attendre. Tout s'est en quelque sorte arrêté et nous attendons juste de voir ce qui va se passer.
En Israël, la vie dans les abris
De l'autre côté du conflit, le Torontois Laurent Attali vit un cauchemar différent mais tout aussi intense. Ce grand-père a deux filles et deux petites-filles qui sont en Israël. Il dit qu'elles tentent de sortir du pays.
M. Attali affirme qu’il ne sort plus de chez lui : il regarde la télévision israélienne 15 heures par jour. Il surveille où tombent les roquettes pour savoir si ses filles sont en danger. Ce n'est pas vivable comme ça, a-t-il confié.

Laurent Attali (à droite) et sa femme, Ilana Stein. M. Attali dit être rongé par l'angoisse.
Photo : Radio-Canada / Ken Townsend
Je ne peux pas me dissocier de ce qui se passe là-bas, c'est impossible, a-t-il ajouté dimanche lors d'une entrevue avec Radio-Canada.
Une de ses filles et ses petits-enfants dorment dans des abris anti-bombes, dit-il. Sa deuxième fille dort sur un canapé; la nuit, elle doit courir vers l’abri quand les sirènes retentissent.
Manger, dormir, manger, dormir. C'est la seule chose qu'ils font.

Laurent Attali communique fréquemment avec ses filles.
Photo : Radio-Canada / Ken Townsend
Deux roquettes sont tombées près d'endroits très personnels pour M. Attali. Il y a 2 fusées qui ont atterri [... près du] premier bâtiment où j'ai habité quand nous sommes allés vivre en Israël. C'est tombé juste derrière.
L'aide gouvernementale jugée insuffisante
Ces familles canadiennes critiquent l'aide du gouvernement fédéral.
Le Canada propose l'évacuation par la Jordanie pour ceux qui sont en Israël. Mais cette solution inquiète M. Attali.
Le problème, c'est que la Jordanie est considérée comme territoire hostile pour les Juifs, avec tous les islamistes et les terroristes qui existent encore là-bas malheureusement, a expliqué M. Attali dimanche.

Un homme sur une trottinette électrique passe devant un panneau d'affichage géant où apparaît des remerciements au président américain Donald Trump, à Tel-Aviv, le 22 juin.
Photo : Reuters / Violeta Santos Moura
Pour l'Iran, la situation est encore plus complexe. M. Aghdasy dit avoir contacté plusieurs députés par courriel, mais qu’il n'a reçu aucune réponse.
François LaRochelle, ancien diplomate et membre à l'Institut d'études internationales de Montréal, rappelle que L'Iran est un pays beaucoup plus grand qu'Israël, ce qui contribue à la complexité de la situation. Se rendre aux frontières terrestres est un important défi pour bien des Iraniens. De plus, il souligne que le Canada n'a pas d'ambassade en Azerbaïdjan – un des pays limitrophes de l'Iran – non plus.
C'est clair que l'aéroport [de Téhéran] est fermé et risque d'être fermé longtemps.
Par ailleurs, plusieurs compagnies aériennes évitent complètement la région. British Airways a annulé ses vols vers les Émirats arabes unis et le Qatar, dimanche. Singapore Airlines a aussi annulé des vols vers Dubaï.
Et du côté d’Israël, lorsque l'espace aérien est ouvert, le gouvernement se concentre sur le rapatriement de ses citoyens à travers l'opération Safe Return, lancée le 18 juin, ce qui limite les possibilités de départ. L'aéroport de Tel-Aviv devrait rouvrir temporairement lundi, mais seulement pour cette opération.
La ministre des Affaires étrangères Anita Anand est présentement en Europe avec le premier ministre Mark Carney. Elle a fait une déclation au sujet des Canadiens qui sont au Moyen-Orient, dimanche après-midi à Bruxelles.

Anita Anand a fait une déclaration télévisée à partir de Bruxelles, dimanche.
Photo : Radio-Canada
Nous savons que les Canadiens de la région sont extrêmement préoccupés, y compris leurs familles qui sont restées au pays. Par conséquent, nous nous assurons d'avoir un soutien consulaire complet, notamment aux frontières où les Canadiens cherchent à partir. Nous veillons également à ce qu'il y ait des options de transport aérien et terrestre partout où c'est possible. La chose la plus importante pour les Canadiens de la région est de s'inscrire auprès d'Affaires mondiales Canada afin qu'ils puissent vous contacter directement.
Mme Anand a fait une publication similaire sur les médias sociaux dimanche.
Au moment de publier ces lignes, Affaires mondiales Canada n’avait pas répondu à une demande de précisions.
Avec des informations d’Andréane Williams, de Reuters, de CBC et de l’Agence France-Presse