Le ministère des Pêches et des Océans (MPO) va resserrer les modalités entourant le régime de quotas individuels transférables qui encadre les activités de pêche au flétan de l’Atlantique de la flottille des îles de la Madeleine, en raison de dépassements répétés des limites fixées.

Pour la saison 2024-2025 qui s’est terminée le 28 avril, les pêcheurs madelinots ont ramené à quai 194 tonnes de flétan, alors que le quota autorisé était de 137 tonnes, sot un dépassement de près de 42 %.

Des dépassements de plus de 25 tonnes ont aussi été enregistrés en 2023-2024, une quantité qui a été retranchée au quota de la saison 2024-2025, passant de 162,4 tonnes à 137 tonnes.

Le directeur du bureau de secteur des Îles-de-la-Madeleine pour le MPO, Cédric Arseneau, explique cette pêche excessive par le comportement de certains pêcheurs.

Ils ont décidé d’aller pêcher de façon excessive le poisson qui était présent en se disant qu’ils allaient trouver un moyen de compenser ultérieurement pour les dépassements encourus, explique Cédric Arseneau.

C’est clair que ce n’est pas un modèle qui est durable à long terme, il faut que les pêcheurs respectent les quotas qui leur sont alloués.

En 2017, la pêche au flétan est passée d’un régime compétitif à un système de quotas individuels qui peuvent être transférés entre les pêcheurs.

M. Arseneau souligne que ce système, mis en place pour aider les pêcheurs à réguler des petits dépassements, semble être devenu un motif pour justifier  les dépassements.

Un pêcheur pouvait défoncer son quota et dire, ''ce n’est pas grave, je vais racheter du quota [d’un autre pêcheur] et être capable de me couvrir'', explique-t-il. On voit que ce régime-là, ça devient presque un incitatif au dépassement.

Bien que les pêcheurs se voyaient retrancher les volumes pêchés en trop sur leur quota de l’année suivante, Cédric Arseneau croit que ce modèle de gestion doit être revu.

Les pêcheurs ont une responsabilité de respecter les quantités allouées, l’écosystème n’est pas une banque où tu peux faire un emprunt et il faut que ce soit un système équitable entre les pêcheurs, dit-il.

C’est pourquoi le MPO entend resserrer les mesures de gestion de la pêche au flétan aux îles de la Madeleine dès le début de la saison 2025-2026, en juillet.

Plusieurs discussions avec les pêcheurs ont eu lieu dans les derniers mois pour trouver des moyens d’assurer un plus grand respect des quotas individuels.

On a eu des échanges avec eux pour voir quel élément de notre plan de gestion pouvait peut-être encourager des dépassements ou ne pas les pénaliser suffisamment, indique Cédric Arseneau.

Le directeur du secteur Îles-de-la-Madeleine de Pêches et Océans Canada, Cédric Arseneau, croit que le mode de gestion actuel de la pêche au flétan n'est pas durable. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Isabelle Larose

Un des éléments discutés est de s’assurer qu’il y ait moins d’éléments transactionnels entre les pêcheurs, ajoute-t-il. Je pense qu’on a des pistes qui sont intéressantes pour recadrer le système.

Pêches et Océans Canada est en train de finaliser la mise en place de ces nouvelles mesures de gestion qui seront dévoilées dans les prochaines semaines.

Avec les informations de Renée Dumais-Beaudoin