Le Salon du Bourget touche à sa fin pour les professionnels, tandis que les portesportes s'ouvrent au grand public dès vendredi avec une annonce qui devrait officialiser le lancement de Vortex, le projet d'avion spatialavion spatial réutilisable à atterrissage sur piste sur lequel travaille Dassault Aviation. Si cette annonce n'a pas eu lieu en début de salon, c'est tout simplement parce que Dassault Aviation attend avec impatience la visite du président Macron, prévue aujourd'hui, et qui confirmera le lancement de ce projet d'avion spatial. Bien que Dassault Aviation ait installé deux maquettes au Salon du Bourget, dont une au Space HubHub, peu d'informations officielles ont été divulguées sur ce projet. Les personnes impliquées dans le développement du Vortex et celles présentes au salon sur les stands dédiés restent discrètes sur la communication.

L’espace est devenu un enjeu stratégique majeur

Cela dit, on sait que Vortex se définit comme un véhicule orbital réutilisable de transport et d'exploration. Dans un premier temps, il sera conçu comme un véhicule spatial, sans équipage, conçu pour des applications civiles, scientifiques et militaires, avec une large gamme de services exploratoires et opérationnels.

Ce n'est pas la première fois que Dassault Aviation s'engage dans un projet d'avion spatial, mais c'est la première fois que les conditions semblent réunies pour concrétiser cette ambition. En effet, le contexte géostratégique actuel, dans lequel États-Unis, la Chine, et la Russie investissent massivement dans leurs capacités spatiales militaires, transforme l'espace en un champ de bataille, ce qui contraint la France à se doter de moyens capables de rivaliser, garantissant à la fois sa sécurité, son indépendance stratégique et la surveillance ainsi que la protection de son infrastructure spatiale. Vortex représente une avancée significative dans la stratégie de défense spatiale française.

À cela s'ajoute que les avancées technologiques en Europe permettent d'envisager le développement du Vortex dans des courts délais. Ce véhicule est l'héritier des programmes précédents, tels que l'avion spatial habité Hermès (abandonné en 1992), le démonstrateur de rentrée atmosphérique IXV (2015) et les avions spatiaux VSH / Vehra. Ces projets antérieurs, combinés, offrent une base solide sur laquelle Dassault Aviation et ses partenaires pourront s'appuyer pour réaliser le Vortex.

Cela comprend des éléments essentiels tels que l'architecture du véhicule, la configuration aérodynamique, la protection thermique, ainsi que de nombreux systèmes et algorithmes pour le pilotage et l'arrimage en orbite. Cependant, tout ne sera évidemment pas simple : quelques légers points durs seront à lever.

Bien que les caractéristiques précises du Vortex n'aient pas été dévoilées à ce stade, on suppose que le véhicule pourrait atteindre un poids de 15 tonnes au lancement, avec une longueur d'environ 12 mètres et une capacité d'emport de 4 tonnes et de retour. Sa forme aérodynamique, quant à elle, est déjà fixée. Dassault prévoirait un premier vol de démonstration suborbitalsuborbital pour 2028.

L'Agence spatiale européenneAgence spatiale européenne pourrait officialiser demain son engagement dans le programme avec des détails sur la forme que prendra cette collaboration. Dans ce contexte, avec le développement en cours de son Space Rider, l'ESA se retrouve engagée dans deux projets de véhicules spatiaux. Une situation qui peut surprendre, mais qui est à nuancer. D'une part, le Space Rider, réalisé par Thales Alenia Space, est un projet principalement porté par l'Italie, et d'autre part, les deux véhicules ne sont pas en concurrence, mais plutôt complémentaires. Bien que le Space Rider soit innovant, il présente des capacités opérationnelles limitées par rapport au Vortex.

En attendant les annonces de vendredi, nous vous proposons de découvrir la vidéo de présentation que Dassault Aviation diffuse en continu au Space Hub, où se situe une des deux maquettes. Cette vidéo, que nous commentons, offre un aperçu prometteur de ce projet d'envergure, bien qu'elle ait été réalisée dans des conditions qui n'étaient pas idéales.

Présentation du Vortex de Dassault Aviation. © Remy Decourt