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Une étude portant sur des lettres datant des années 1940 et 1950 révèle que le gouvernement fédéral et les autorités de la mine Giant étaient au courant des émissions de la mine plus tôt qu'on ne le croyait.
L'étude (nouvelle fenêtre) a été publiée plus tôt ce mois, dans le journal Facets.
Ernest Betsina, un des chefs de la Première Nation des Dénés Yellowknives, déclare que ces lettres confirment ce que les membres de sa communauté répètent depuis des décennies.
Je suis très fier qu’ils aient conservé l’histoire tragique de la mine, la perte de certains de nos enfants, de nos chiens, bref, l’effet dévastateur qu’elle a eu, explique M. Betsina.

Ernest Betsina est le chef de Dettah, une des communautés appartenant à la Première Nation des Dénés Yellowknives. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Mario De Ciccio
Mike Palmer est un spécialiste en sciences aquatiques et le gestionnaire du Centre de recherche North Slave, à Yellowknife. Il a analysé le contenu de 547 lettres écrites entre 1949 et 1956, ainsi que les résultats de 800 échantillons d’eau prélevée pendant cette période.
Nous avons été très impressionnés par l’effort concerté des responsables de la Santé publique pour documenter l’étendue de l’arsenic dans l’environnement , dit-il.
M. Palmer a été surpris de découvrir, en lisant les lettres, que les dirigeants de la mine et les responsables fédéraux ont rapidement reconnu la contamination par l’arsenic.
On m’a toujours dit qu’ils faisaient de leur mieux dans cette situation et qu’ils auraient pris des mesures pour régler le problème s’ils avaient reconnu [la contamination]. Évidemment, ce n’était pas le cas.
Des cas d’intoxication à l’arsenic
La mine Giant, active entre 1948 et 2004, a extrait 198 tonnes d’or. En même temps, elle a produit plus de 237 000 tonnes de poussière de trioxyde de diarsenic, qui sont maintenant stockées dans les chambres souterraines de la mine. L’assainissement du site - un projet du gouvernement fédéral - est en cours depuis 2021.
Au cours de ses premières années, la mine a rejeté de la poussière toxique contenant de l’arsenic dans l'air, qui s'est finalement déposée dans l’eau et le sol environnant.
En 1951, un enfant âgé de deux ans de la communauté de Ndilǫ est décédé d’empoisonnement par l’arsenic. Toutefois, les lettres que M. Palmer a obtenues révèlent qu’on avait déjà détecté un premier cas d’intoxication au mois de février 1949.
Le grillage du minerai a débuté le 29 janvier 1949, et à la mi-février, l’hôpital a vu le premier cas d’intoxication humaine, indique une lettre datée du 6 décembre 1949 et signée par le Dr Kinglsey Kay, du ministère de la Santé nationale et du Bien-être social.

Mike Palmer est le gestionnaire du Centre de recherche North Slave à Yellowknife. Il dit avoir été informé de l'existence des lettres par le conseil de surveillance de la mine Giant. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Liny Lamberink
Elle mentionne également un autre incident où deux hommes ont dû être hospitalisés après avoir bu de la neige fondue dans un camp près de la mine. Des analyses d’urine ont confirmé leur intoxication à l’arsenic.
De plus, le Dr Kay a noté que six vaches étaient mortes incontestablement après avoir été empoisonnées par l’arsenic et qu’il y avait eu plusieurs observations d'empoisonnement mortel d'animaux sauvages.
Selon le rapport de M. Palmer, des responsables du ministère de la Santé, dont le Dr Kay, ont recommandé d’arrêter le grillage du minerai jusqu’à ce que la mine prenne des mesures pour mitiger sa pollution. Cependant, le Conseil des Territoires du Nord-Ouest, l’organisme précurseur de l’Assemblée législative, a rejeté cette recommandation.
Des années de contamination
En 1949, la mine Con, une autre mine d’or, a mis en place un système pour capturer la majeure partie de ses émissions polluantes. Elle a ainsi réduit son impact sur l’environnement d’environ 95 %.
En 1951, Giant a enfin installé son propre système, mais la production a également augmenté, de sorte que les émissions de la mine n’ont pas diminué. C’est seulement après avoir installé un deuxième système de capture des particules toxiques en 1955, puis un filtre à manches quatre ans plus tard que la mine a constaté une baisse significative de ses émissions.
Malgré les dangers pour la santé publique associés aux émissions d’arsenic dans la région, la mine Giant a continué de rejeter plus de 2000 tonnes de trioxyde de diarsenic par an, selon le rapport de M. Palmer.
C’est certainement dérangeant, dit M. Betsina. Il dit cependant être motivé à ramener cette question au gouvernement fédéral.
Depuis plusieurs années, la Première Nation réclame des excuses et des compensations d’Ottawa pour l’héritage toxique laissé par la mine Giant. Pour sa part, M. Palmer espère que le contenu de ces lettres pourra contribuer à cette fin.
Avec les informations de Liny Lamberink