Samedi après-midi, à 14h30, la plage de Tadoussac sera le coup d'envoi de l'expédition . Cette ambitieuse aventure reliera Tadoussac à Waskaganish, dans la Baie James, à bord de canots de conception traditionnelle.

Ce périple de 1200 kilomètres, d'une durée de trois mois, empruntera la Route des Fourrures, un chemin ancestral autrefois parcouru par les populations autochtones, les explorateurs et les commerçants. Un trajet qui réserve de nombreux défis à la brigade entre portages ardus et descente de rapides.

Après son départ de Tadoussac, l’équipe de canoteurs longera le Fjord du Saguenay, puis le Lac Saint-Jean, avant de remonter différentes rivières jusqu'au Lac Mistassini. Le voyage se conclura par la descente de la rivière Rupert jusqu'à Waskaganish, la destination finale dans la Baie James.

La brigade fera de nombreuses escales dans les villes et communautés pour proposer des activités et partager leur savoir.

Photo : À la Mer du Nord (Site web)

L'équipe comptera au total une douzaine de personnes sélectionnées parmi près de 150 candidatures, témoignant de l'engouement pour ce projet hors du commun. Elle est composée de profils et de compétences très variés, allant de la vidéaste au secouriste, en passant par la maître-pêcheuse.

Un voyage ancré dans l’histoire et la tradition

Pour le capitaine de l'expédition, Bruno Forest, cette traversée est un rêve d'enfance devenu réalité. Elle lui permet de suivre les mêmes rivières que le commerçant français du XVIe siècle, Louis Jolliet, une figure qui l'a inspiré dès son plus jeune âge. Pour moi, il y avait un monde mythique associé à ces grands voyages en canot, c’est la plus grande liberté où la nature est inchangée , confie M. Forest.

La brigade naviguera à bord de cinq canots de conception traditionnelle. La construction de ces embarcations de cèdre entoilé a débuté au printemps 2024, à l’ancienne manufacture des canots Tremblay, à Saint-Félicien, au Lac Saint-Jean.

Ça donnait un sens à l’expédition de faire ce pèlerinage à bord d’embarcations fait par des artisans qui construisaient vraiment les canaux de la route des fourrures.

Bruno Forest (à droite) a passé l'été à participer à la construction des canots de l'expédition afin d'apprendre ce savoir-faire ancestral.

Photo : À la Mer du Nord 2025 (Facebook)

Une aventure de médiation et de partage

Au-delà de l'aventure, cette expédition possède une vocation publique. Tout au long de leur parcours, les participants feront de nombreuses escales dans les villes et les communautés. Ils y rencontreront le public pour proposer des activités et partager leurs connaissances sur les canots, la pêche et l'histoire.

Bruno Forest, par ailleurs auteur du livre Les Canots Tremblay, Histoire des constructeurs de canots de toile du Lac-Saint-Jean , souligne que le canot est bien plus qu'une simple embarcation. Il représente un terrain commun entre les Allochtones et les Autochtones. Il ajoute : C'est une occasion de rencontre, il y a beaucoup de belles valeurs qui peuvent passer par une expédition comme celle-là.

Afin de suivre l'aventure en temps réel, l'équipe partagera l'évolution de son parcours sur les réseaux sociaux, notamment sur sa page Facebook, qui compte déjà près de 5000 abonnés. Un documentaire est également en préparation.