Fini, les interruptions de services répétés et les transferts de Nord-Côtiers à l’extérieur de la région pendant l’été, selon les médecins et un syndicat de la région.

La période estivale, qui est souvent difficile pour le réseau de la santé nord-côtier en raison du manque de personnel, s’annonce moins dramatique qu’à pareille date l’an dernier.

La situation dans les divers établissements de santé du CISSS de la Côte-Nord se rétablit peu à peu et le recrutement de médecins s’améliore, selon le président du conseil des médecins, dentistes et pharmaciens de la Côte-Nord.

Le centre multiservices de santé et de services sociaux de Forestville, souvent touché par des interruptions de services, accueillera quatre médecins pendant la saison estivale. J’ai jamais vu ça en 10 ans, se réjouit le Dr Youssef Ezahr.

L'anesthésiologiste et président du conseil des médecins, dentistes et pharmaciens de la Côte-Nord, le Dr Youssef Ezahr. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Nazdar Roy

Le contraste est frappant en comparaison avec la situation du CISSS l’an dernier.

Lors d’une conférence de presse en mai 2024, l’ancienne PDG du CISSS de la Côte-Nord Manon Asselin annonçait des interruptions de services sans précédent, nécessitant le transfert de dizaines de patients à l’extérieur de la région.

Le CISSS, notamment le centre mère-enfant de Sept-Îles, ne sera pas complètement à l'abri d’une rupture de service cet été, avertit le Dr Ezahr.

En mars, une rupture de service avait nécessité le transfert de patientes enceintes par autobus jusqu’à Baie-Comeau en pleine tempête.

Le manque de gynécologues à Sept-Îles ne peut pas être nié, concède Youssef Ezahr.

Cependant, le médecin estime que les échanges entre le personnel médical de la Côte-Nord et la Fédération des médecins spécialistes du Québec (FMSQ) ont abouti à la mise en place d’un système permettant de recruter rapidement des médecins dépanneurs en cas de découverture.

On a eu beaucoup d’aide de médecins dépanneurs du côté de Forestville et, si ces médecins apprécient le milieu, ils reviennent et parfois on est même capables de les recruter.

De son côté, le représentant national pour la Côte-Nord de l'Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS), Kevin Newbury, se croise les doigts.

Du côté du CISSS Côte-Nord, ça devrait être plus tranquille, facile. On touche du bois, dit-il. Certaines ruptures de services ont pu être évitées en imagerie médicale et au bureau du directeur de la protection de la jeunesse (DPJ) .

Les demandes de « performances budgétaires » de Santé Québec vont créer des remous en région, selon Kevin Newbury. (Photo d'archives)

Photo : Photo par Alexandre Claude, gracieuseté de l'APTS

Le petit laboratoire de Forestville n’a pas été en mesure de remplacer sa seule employée pendant la période estivale, rapporte le représentant syndical.

Le risque de surcharge pour les équipes des Escoumins qui recevront les échantillons de Forestville est bien réel, selon lui.

Une planification complexe à long terme

Selon Amélie Bouchard, coordonnatrice en ressources humaines pour l’optimisation et la planification de la main-d’œuvre du CISSS, l’organisation de la période estivale débute dès le mois de décembre.

Évidemment, les grandes fragilités [en ce qui concerne la main-d’œuvre] sont dans les secteurs 24/7 où le personnel doit impérativement être remplacé, dit-elle.

Grâce au recrutement de personnel, notamment des préposés aux bénéficiaires et des infirmières, la situation aux urgences de la Haute-Côte-Nord et de Port-Cartier s’est améliorée, rassure la coordinatrice.

Le manque de main-d'œuvre à l'urgence de Port-Cartier a été résorbé, selon le CISSS. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Alban Normandin

De mon point de vue des ressources humaines, à l’heure actuelle, ça augure bien. Il n'y a pas de bris de service confirmé à ce stade-ci. C’est important de mentionner que la situation demeure évolutive.

Durant les mois critiques de juillet et août, le CISSS bénéficie des ressources de l’équipe volante publique et d’une quantité non négligeable d'employés issus des agences de placement privées.

D’ailleurs, le CISSS, qui devra se départir des agences d’ici octobre 2026, assure avoir diminué de façon importante son recours à la main-d’œuvre indépendante. La situation cet été est beaucoup plus favorable, conclut Mme Bouchard.