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Malgré un avertissement concernant un nouveau lot de drogue contaminée à Saskatoon, certains consommateurs continuent de risquer leur vie. Pour eux, il s’agit parfois du « meilleur investissement » pour soulager leur dépendance.
L’organisme Prairie Harm Reduction a signalé, au début du mois de juillet, qu’un mélange de fentanyl, de xylazine et de benzodiazépine circulait actuellement dans les rues de la Ville des Ponts.
La directrice générale de l’organisation, Kayla DeMong, prévient que la xylazine et les benzodiazépines provoquent souvent une sédation importante après consommation, et qu’il est crucial de surveiller les signes vitaux de la personne après usage.
Ces dernières années, le fentanyl est devenu une drogue de plus en plus répandue chez les consommateurs à Saskatoon.
Selon Kayla DeMong, cette popularité s’explique par une offre de fentanyl en constante augmentation dans la ville.
La méthamphétamine en cristaux est toujours très populaire. Mais, au cours de la dernière année, nous avons constaté une augmentation significative du nombre de personnes qui consomment consciemment du fentanyl.

Prairie Harm Reduction offre un centre d'injection supervisée à Saskatoon. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Albert Couillard
Depuis 2016, le fentanyl est associé à plus de 50 000 morts au Canada, selon l’Agence de la santé publique du Canada
Questionnée sur les raisons pour lesquelles les gens consomment cette drogue en particulier, Kayla DeMong reconnaît que la réponse est complexe.
Les traumatismes sont le principal facteur sous-jacent des troubles liés à l’usage de substances psychoactives chez les personnes que nous accompagnons, explique-t-elle, en précisant que la majorité des visiteurs de son organisme sont notamment des survivants des pensionnats pour Autochtones.
Elle souligne également que la disponibilité du fentanyl dans les rues est un facteur important.
Personne ne veut mourir
La Dre Marie-Ève Goyer, cheffe des services en dépendance et en itinérance au CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal, renchérit : pour certaines personnes, le fentanyl représente le meilleur investissement, car il procure un effet plus fort, pour un coût moindre.
Mon expérience des 20 dernières années me montre qu’aucun de mes patients ne veut mourir, affirme la Dre Goyer.
L'objectif, c'est de rentabiliser son investissement quand on est extrêmement pauvre. [Le consommateur] ne sait pas quand il va avoir de l'argent pour s'acheter la prochaine dose.

Saskatoon a fait face à de nombreuses surdoses en début d'année 2025. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / CBC
La Dre Goyer explique que les opioïdes, dont le fentanyl, possèdent des propriétés permettant de soulager des douleurs physiques.
Le fentanyl et les opioïdes créent une dépendance si forte que, dès qu’on met le doigt dans l’engrenage, il devient très difficile de s’en détacher, souligne-t-elle.
Elle ajoute que le sevrage complique encore davantage la sortie de consommation : les symptômes peuvent être si intenses et inconfortables qu’ils rendent les gens malades.
Le Canada, un mauvais élève
Selon la Dre Goyer, le Canada et les provinces accusent un retard préoccupant dans la réponse à la crise des opioïdes. Elle appelle à des mesures urgentes, fondées sur les plus récentes données scientifiques, pour mieux soutenir les personnes dépendantes.
Elle déplore notamment le manque d’accès rapide à des traitements spécialisés, une réalité également soulignée par Kayla DeMong à Saskatoon.
Tous les humains ne sont pas égaux devant la santé, devant la société. [...] il y a des humains qu'on laisse mourir et des humains qu'on ne laisse pas mourir.
La Dre Goyer appelle aussi les gouvernements et la population à déstigmatiser la consommation de drogue, soulignant que les personnes qui consomment sont trop souvent perçues comme des criminels.
La criminalisation ne fonctionne pas, résume-t-elle.
Avec les informations d'Édith Boisvert