Ils concernent tous deux le cœur, peuvent frapper soudainement et nécessitent une prise en charge immédiate… mais crise cardiaque et arrêt cardiaque ne sont pas du tout la même chose. Pourtant, la confusion reste fréquente – et elle peut coûter cher. Alors pour ne plus jamais les confondre, voici ce qu’il faut vraiment comprendre.
Crise cardiaque : le problème de plomberie du cœur
La crise cardiaque, ou infarctus du myocarde, survient lorsque le flux sanguin vers une partie du cœur est interrompu. Le plus souvent, c’est une artère coronaire bouchée par un caillot sanguin qui empêche l’oxygène d’atteindre le muscle cardiaque. En l’absence d’intervention rapide, les cellules du cœur commencent à mourir.
Cette obstruction est généralement provoquée par une maladie coronarienne, elle-même liée à une accumulation de dépôts graisseux dans les artères (l’athérome). Mais d’autres causes existent : une chute soudaine du niveau d’oxygène dans le sang, la prise de drogues stimulantes comme la cocaïne, ou encore une déchirure spontanée d’une artère coronaire.
Quels sont les signes ?
Les symptômes peuvent varier, mais les plus courants sont :
Douleurs ou pression dans la poitrine (qui peut irradier vers les bras, le cou, la mâchoire ou le dos)
Essoufflement, nausées, sueurs abondantes
Fatigue inexpliquée, étourdissements ou évanouissements
Parfois, ces symptômes sont absents ou peu marqués : on parle alors de crise silencieuse, qui reste tout aussi dangereuse.
Que faire ?
Il s’agit d’une urgence médicale. Il faut appeler les secours immédiatement. Le traitement dépend de la gravité de l’obstruction : médicaments, oxygénothérapie, voire chirurgie pour restaurer la circulation sanguine.

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Crédits : Mohammed Haneefa Nizamudeen/iStockArrêt cardiaque : le court-circuit fatal
Là où la crise cardiaque est un problème de tuyauterie, l’arrêt est un problème électrique. Il se produit lorsque le système électrique du cœur, chargé de réguler les battements, tombe en panne. Résultat : le cœur cesse soudainement de battre. Le sang ne circule plus, le cerveau est privé d’oxygène… et chaque seconde compte.
L’origine ? Une arythmie sévère, souvent liée à des lésions cardiaques (parfois causées par une crise cardiaque elle-même), à des maladies du muscle cardiaque (cardiomyopathies), à des anomalies congénitales, ou encore à des électrocutions ou surdoses. Dans certains cas, un choc violent à la poitrine (comme celui subi par le joueur de NFL Damar Hamlin) peut aussi déclencher un arrêt cardiaque.
Quels sont les signes ?
Ils sont brutaux :
Perte soudaine de conscience
Absence de respiration ou respiration très faible
Aucun pouls détectable
Que faire ?
C’est une extrême urgence. La survie dépend de la rapidité d’intervention :
Appeler les secours immédiatement
Commencer une réanimation cardio-pulmonaire (RCP) sans attendre
Utiliser un défibrillateur automatisé externe (DAE) si disponible
Selon l’American Heart Association, une RCP immédiate peut doubler voire tripler les chances de survie.
Crise cardiaque ≠ arrêt cardiaque
Il est crucial de ne pas confondre ces deux urgences. L’une peut précéder l’autre, mais elles ne sont pas synonymes. Voici une analogie simple à retenir :
Crise cardiaque = problème de plomberie : quelque chose bloque l’arrivée de sang.
Arrêt cardiaque = problème électrique : le cœur s’arrête complètement.
Dans les deux cas, agir vite sauve des vies. Même sans formation médicale, vous pouvez faire la différence. Apprendre à reconnaître les signes, à appeler les secours, à effectuer une RCP et à utiliser un défibrillateur peut littéralement sauver une vie.
À retenir
Crise cardiaque : le cœur continue de battre, mais souffre d’un manque d’oxygène.
Arrêt cardiaque : le cœur s’arrête brusquement, la personne s’effondre.
Dans les deux cas : appeler les urgences immédiatement.
Si arrêt cardiaque : massages cardiaques + défibrillateur sans attendre.
Le contenu de cet article ne se substitue pas à un avis médical, un diagnostic ou un traitement professionnel. Pour toute question concernant votre état de santé, consultez toujours un professionnel de santé qualifié.