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Guy Marmen, propriétaire de la résidence Domaine des Érables de Saint-Fabien, a instauré un regroupement de petites résidences pour aînés (RPA) du Bas-Saint-Laurent à l’automne 2024. L’objectif : mettre en commun les problématiques de chaque résidence et surtout trouver des pistes de solutions concrètes pour éviter de nouvelles fermetures.
En 2025, avec tout ce qui se passe au niveau gouvernemental, seul dans notre coin, on ne pourra pas continuer comme ça, affirme M. Marmen.

« Il y a des petites résidences d'ici à six mois, un an, [qui] vont être fermées dans la région. Il faut que quelqu'un commence à nous écouter et à nous aider », explique l'instigateur du comité des petites RPA, Guy Marmen.
Photo : Radio-Canada / Fabienne Tercaefs
Avec le vieillissement de la population, le CISSS du Bas-Saint-Laurent estime qu’il manquera entre 673 et 2725 places dans les résidences pour aînés (RPA) en 2030.
Parallèlement, les RPA ont dû mal à survivre. Ces trois dernières années, entre mars 2022 et mars 2025, 23 ont fermé leurs portes au Bas-Saint-Laurent selon le Regroupement québécois des résidences pour aînés, supprimant ainsi plus de 400 places. La plupart étaient des bâtisses de moins de 50 résidents.
Faire partie de la solution
Actuellement, 10 personnes représentant 17 petites RPA du Bas-Saint-Laurent composent le comité, selon Guy Marmen.
L’instigateur de ce regroupement clame volontiers que les petites résidences ne veulent plus travailler en silo. Les membres se sont réunis à cinq reprises depuis sa création.
C'est la survie de chacune de nos résidences, il faut qu'on fasse notre part du chemin pour trouver une solution.

Plusieurs activités sont organisées au moins quatre jours par semaine au Domaine des Érables.
Photo : Radio-Canada / Jean-Luc Blanchet
La mutualisation des ressources et des services est au cœur des discussions.
Cela peut aller de la négociation des meilleurs prix avec les fournisseurs alimentaires à l'échange de bonnes pratiques pour les processus d'embauche de main-d'œuvre étrangère, selon quelques exemples cités par les intervenants.
Si une autre résidence est capable d’aller chercher un coût de 5 $ l’assiette, je vais aller voir ses achats, comment est son menu. Si moi je suis à 10 $, clairement je suis capable de faire mieux et d’aller voir les bons coups chez les autres, argumente la directrice de la Villa Saint-Rémi à Price, Christina Mongeon, qui fait partie du comité.
Les différents participants du regroupement souhaitent aussi développer des outils partagés pour répondre aux exigences de certification du ministère de la Santé et des Services sociaux. Une ressource commune pourrait être assignée à cette tâche.
Tout ce qui est paperasse pourrait être déjà préparé et il y aurait juste à compléter. Ça, ce serait aidant, notamment pour la lourdeur administrative qui pèse sur les gestionnaires, affirme la directrice des Habitations Saint-Vallier à Pohénégamook.
On n'est pas tout seul dans notre chambre avec notre respirateur artificiel. On va se relayer ensemble, puis de voir tout ce qu'on peut faire ensemble pour pouvoir se réoxygéner comme il faut.
Parmi les petites résidences pour aînés, certaines sont des organismes sans but lucratif (OSBL), d’autres sont entièrement privées ou sont des coopératives.
Guy Marmen affirme que le regroupement est aussi l’occasion de s’interroger sur le modèle d’affaire des petites RPA. Le comité n’en est qu’au tout début de sa réflexion à ce sujet.
Préserver les milieux de vie locaux
Les participants au comité y voient aussi l’occasion de lutter pour garder les petites résidences dans leur village.
Nos petites RPA dans nos petites communautés, il faut les garder vivantes et en santé. Ça répond à un besoin. Les gens qui vieillissent avec des gens qu'ils connaissent plutôt que de s'exiler en ville, exprime Marie-Claude Ouellet.

La grande majorité des résidents du Domaine des Érables à Saint -Fabien sont nés, ont grandi et ont vécu dans un rayon de 20 km autour du village.
Photo : Radio-Canada / Fabienne Tercaefs
Bon nombre d’aînés plaident pour rester dans leur milieu.
Des défis majeurs
Les enjeux sont multiples et se retrouvent d'une petite résidence à l'autre. Le volet financier est important. Pour Christina Mongeon, directrice de la Villa Saint-Rémi à Price, la situation est tendue.
La résidence est un OSBL de catégorie 3.
Elle comprend 12 résidents autonomes et 12 semi-autonomes, c’est-à-dire des personnes qui doivent recevoir des soins médicaux et qui sont prises en charge par le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) du Bas-Saint-Laurent.
On met les prix locatifs au minimum pour pouvoir accommoder le plus de gens possible. Mais ça fait que les revenus sont beaucoup moindres que si on était une RPA complètement privée, explique la directrice.

« Il y a beaucoup de gens qui ne connaissent pas les petites résidences, qui ne savent pas que ça existe encore. Il y en a beaucoup qui ont fermé, donc il y a plusieurs personnes qui pensent qu'on a juste les grosses résidences, mais les toutes petites existent encore, puis c'est important de les garder », lance Christina Mongeon, directrice de la Villa Saint-Rémi à Price.
Photo : Radio-Canada / Fabienne Tercaefs
Les coûts fixes ont explosé ces dernières années, reconnaît Christina Mongeon qui pointent les prix de l’alimentation notamment et les dépenses liées à la masse salariale.
La situation est similaire à la résidence pour personnes âgées autonomes Les Habitations Saint-Vallier à Pohénégamook. Les coûts fixes sont les mêmes que pour les grandes résidences, alors qu'il y a peu de résidents ici, ajoute la gérante actuelle, Marie-Claude Ouellet.

Les Habitations Saint-Vallier à Pohénégamook comptent 35 résidents autonomes.
Photo : Radio-Canada / Fabienne Tercaefs
La main-d'œuvre est l'autre épine dans le pied des petites RPA. Trouver, former et retenir le personnel est un véritable casse-tête, surtout dans les petits villages et alors que la concurrence est rude.
Comment peut-on faire pour avoir de la main-d'œuvre, puis tout de suite avoir un compétiteur qui s'appelle le gouvernement? Quand on engage une préposée aux bénéficiaires, on ne peut pas avoir le même salaire que le gouvernement offre dans les hôpitaux ou CHSLD, estime Guy Marmen, propriétaire du Domaine des Érables de Saint-Fabien.
Difficile dans ce cas de trouver du personnel remplaçant aussi en cas d’absence.
À ces enjeux s'ajoute la lourdeur administrative. La recherche, la formation, la supervision du personnel, les exigences administratives, c'est facilement 75 % du temps de travail, comptabilise Marie-Claude Ouellet.
Elle déplore avoir peu de temps restant pour mettre sur pied des projets ou développer des services supplémentaires pour sa résidence.
Le regroupement permet d’unir les voix des petites RPA pour se faire entendre. Des consultations sont constantes avec le CISSS du Bas-Saint-Laurent.
Le porte-parole du CISSS, Gilles Turmel, affirme que le Centre Intégré de santé et de services sociaux du Bas-Saint-Laurent n’est pas impliqué dans la création du comité, mais il se veut un facilitateur pour ce qui a trait à la réglementation en vigueur pour les résidences pour aînés.
Et pourquoi pas faire résonner la cause des petites RPA à l’extérieur de la région?
Je pense que, tranquillement, d'ici un an ou deux, peut-être que ce comité-là va avoir pris plus d'ampleur et être capable d'aider les autres résidences, en espérant qu'elles soient encore sur place, conclut Guy Marmen.